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Liban

Al-Nosra douche l’espoir des familles : « Nous n’avons pas promis de ne plus exécuter d’otages »

Les familles et proches des otages ont manifesté place Riad el-Solh, hier.

Les familles des otages militaires détenus aux mains des jihadistes ont déplacé hier leur mouvement de protestation à la place Riad el-Solh, entamant un sit-in à quelques mètres du Sérail où se tenait le Conseil des ministres. À l'ordre du jour de la réunion du gouvernement, le dossier des militaires, un sujet classé prioritaire sur lequel devait longuement plancher l'exécutif.
Pour marquer sa volonté d'apaisement des familles, le Premier ministre Tammam Salam a dépêché sur les lieux le ministre de la Santé, Waël Bou Faour, et le secrétaire général du Haut Comité de secours, le général Mohammad Kheir.
« Le dossier est en train de progresser. Les négociations ont commencé et sont sur la bonne voie », a déclaré M. Bou Faour aux familles éplorées.
Le ministre leur a assuré que leur dossier est suivi par le gouvernement avec le plus grand sérieux et que les parties politiques sont « unanimes » quant à la nécessité de trouver un règlement le plus tôt possible.
« Ce dossier n'est pas un dossier secondaire mais un souci national par excellence », leur a-t-il dit.
M. Bou Faour a confié aux familles qu'« il est très probable que l'on puisse connaître prochainement de nouveaux développements positifs. Nous espérons une conclusion heureuse, même si cela devait prendre un peu de temps ». « On peut dire qu'à ce stade, nous sommes sortis de l'impasse. Nous espérons également avoir dépassé la question des menaces de mort », a encore indiqué le ministre. Et d'ajouter : « Si le Conseil des ministres accepte le principe de l'échange, cela ne signifie pas qu'il doit nécessairement le crier sur tous les toits. » M. Bou Faour a conclu en affirmant que le gouvernement a totalement confiance en Abbas Ibrahim, le directeur de la Sûreté générale, qui s'occupe activement du dossier.
La réaction d'al-Nosra ne devait pas tarder. En soirée, le front a annoncé que « l'information véhiculée par les médias selon laquelle nous nous sommes engagés à ne plus tuer des soldat otages est dénuée de tout fondement ». Le front a par ailleurs précisé qu'« il n'existe aucune partie qui nous représente, ou qui négocie en notre nom ». Selon les informations de presse, le médiateur qatari doit se rendre aujourd'hui même à Ersal pour poursuivre les pourparlers.
Les parents des otages ont pour leur part réclamé, pour la énième fois, l'accélération du rythme des négociations. « Les heures et les jours passent et les événements se précipitent. L'action s'impose et elle est urgente car les regrets ne serviront plus à rien », précisent-ils dans un communiqué. Les familles ont par ailleurs réaffirmé leur volonté de poursuivre leur mouvement, menaçant d'une escalade qui irait jusqu'à la protestation devant la prison de Roumieh, voire même le blocage des routes menant à l'aéroport. Les familles ont tenu à présenter leurs excuses aux citoyens libanais pour les « contrariétés et désagréments » que provoque leur mouvement de protestation et les mesures « qui risquent de paralyser le pays », ont-ils relevé.
Par ailleurs, les instances économiques se sont plaints hier du blocage de la route de Dahr el-Baïdar, un axe vital que les protestataires occupent depuis plusieurs jours. Les agriculteurs leur ont fait écho, faisant valoir leurs intérêts, tout en affirmant comprendre la souffrance des familles.
« Nos enfants sont plus importants que les pommes de terre et les pommes », devait rétorquer l'un des parents. D'autres familles ont poursuivi par ailleurs leur mouvement en d'autres lieux du territoire, à un rythme soutenu. Les familles ont d'ailleurs fait savoir qu'elles prévoient des mesures d'escalade juste après la fête d'al-Adha.

Les familles des otages militaires détenus aux mains des jihadistes ont déplacé hier leur mouvement de protestation à la place Riad el-Solh, entamant un sit-in à quelques mètres du Sérail où se tenait le Conseil des ministres. À l'ordre du jour de la réunion du gouvernement, le dossier des militaires, un sujet classé prioritaire sur lequel devait longuement plancher...
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