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Économie - Transport aérien

Les pilotes d’Air France jettent l’éponge après deux semaines de grève

Les pilotes d'Air France, engagés dans la plus longue grève de l'histoire du groupe Air France-KLM, ont jeté l'éponge dimanche après deux semaines d'un impopulaire et coûteux conflit autour du développement de la compagnie dans l'aviation à bas coûts.
Leurs syndicats ont échoué à faire céder la direction, appuyée par le gouvernement français, sur leur revendication d'un contrat unique pour tous les pilotes d'Air France et ses filiales, dont la low cost Transavia, destiné à préserver les avantages de leur statut actuel.
La moitié des avions d'Air France étaient cloués au sol depuis le 15 septembre. La compagnie, dont le trafic n'était assuré qu'à 45 % dimanche, prévoit un retour à la normale « progressivement » à partir de mardi.
Le SNPL, syndicat de pilotes majoritaire, a annoncé l'arrêt du mouvement dimanche, après l'échec d'une énième négociation engagée la veille et achevée à l'aube.
« Les conditions du dialogue social ne sont aujourd'hui pas réunies, nous avons décidé de prendre nos responsabilités en levant le mouvement de grève », a déclaré son porte-parole, Guillaume Schmid, à l'AFP.
Les représentants des pilotes entendent désormais, selon lui, « poursuivre les discussions dans un cadre plus serein ».
La direction d'Air France a exprimé son soulagement devant la fin d'une grève « coûteuse et dommageable », mais déploré l'absence d'accord.
Le Premier ministre français Manuel Valls s'est lui aussi félicité de l'arrêt d'une « trop longue grève », « incomprise », et qui « pénalisait les usagers, l'entreprise et l'économie du pays ». « La ligne de fermeté du gouvernement a permis de réaffirmer la stratégie de développement de l'entreprise », a-t-il estimé.
L'État français est actionnaire à près de 16 % du groupe Air France-KLM, numéro deux européen du transport aérien derrière la Lufthansa allemande et le Premier ministre avait multiplié depuis la mi-septembre les appels à l'arrêt du conflit.

Impopularité
Soutenant la ligne intransigeante défendue par le patron d'Air France-KLM Alexandre de Juniac sur le développement de Transavia, M. Valls avait rejeté vendredi la demande des syndicats de pilotes de nommer un médiateur indépendant.
Air France avait de son côté tiré la sonnette d'alarme sur la situation devenue « extrêmement délicate » de l'entreprise, chaque jour de grève lui faisant perdre « 20 millions d'euros ».
La direction avait auparavant lâché du lest dans la semaine, en renonçant au développement de bases Transavia en Europe, dont les pilotes craignaient qu'il incite au « dumping social » avec des contrats à statut local variant selon les pays.
Mais il n'était plus question pour elle de bouger sur le développement de Transavia France, sauf à enterrer un projet jugé « stratégique » pour un groupe Air France-KLM en restructuration financière depuis trois ans.
Côté syndical, la revendication du contrat unique, point névralgique du conflit, répondait à une autre hantise des pilotes Air France : voir leurs conditions de travail et les avantages de leur statut tirés vers le bas pour être aligné sur celui moins généreux de Transavia.
Un pilote moyen-courrier d'Air France gagne actuellement de 155 000 à 196 000 euros bruts par an pour une moyenne de 600 heures de vol, contre 139 000 à 160 000 euros et 700 à 800 heures de vol pour un commandant de bord chez Transavia.
Mais l'impopularité croissante du mouvement, dans l'opinion et au sein même du groupe, a incontestablement pesé sur son issue.
Samedi soir, le principal syndicat de pilotes de Transavia France a reproché à ses homologues d'Air France de tenter de négocier de nouvelles règles d'ancienneté en leur défaveur et menacé de se désolidariser.
Injustifiée aux yeux de plus des deux tiers des Français (69 %) selon un sondage publié jeudi, la grève des pilotes d'Air France a aussi suscité la colère d'autres catégories de personnel moins bien payées.
Les professionnels du secteur (aéroports, voyagistes, etc.) ont quant à eux dénoncé un conflit « catastrophique pour le secteur aérien français ».

Les pilotes d'Air France, engagés dans la plus longue grève de l'histoire du groupe Air France-KLM, ont jeté l'éponge dimanche après deux semaines d'un impopulaire et coûteux conflit autour du développement de la compagnie dans l'aviation à bas coûts.Leurs syndicats ont échoué à faire céder la direction, appuyée par le gouvernement français, sur leur revendication d'un...

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