Une jeune Libanaise dans la peau d’un eurodéputé

Patricia Mounayer fut l'unique représentante de l'Université Saint-Joseph, donc du Liban, à la 17e édition de la simulation du Parlement européen (Specque) qui a rassemblé à Edmonton Canada), du 3 au 10 août, 120 universitaires venus de différents établissements de par le monde. L'étudiante en 4e année de droit a siégé dans la commission « Stratégies de défense européennes » en tant qu'eurodéputée du Parti populaire européen (PPE). Une expérience édifiante pour la jeune fille de 21 ans, qui lui a permis de découvrir les rouages du Parlement européen, d'échanger autour des grands enjeux du monde et d'essayer d'y apporter de nouvelles idées. « C'était une réelle opportunité pour moi, non seulement en tant qu'investissement personnel mais également en tant que rencontre avec les nombreux étudiants qui ont traversé le globe pour cet événement », confie-t-elle. Et d'ajouter, reconnaissante : « Si j'ai pu participer à ce grand événement, c'est grâce au soutien du Bureau Moyen-Orient de l'AUF. »

Construire et défendre ses idées
« La semaine fut intense », affirme Patricia. Des réunions, en groupes politiques et en commissions. Des échanges animés. Des débats serrés en séances plénières. Rédaction des amendements et votation. « J'ai été impressionnée par la tolérance et le respect des participants les uns envers les autres, même quand ils ne gagnent pas ou qu'ils ne réussissent pas à faire accepter leurs vues », confie l'« eurodéputée » libanaise qui poursuit : « Entre les sept groupes politiques représentés, les divergences étaient très marquées. J'ai défendu les idées de mon parti avec acharnement lors des réunions de commission et des séances plénières. » Et d'ajouter avec fierté : « Nous étions la commission la plus productive, ayant traité soixante-dix amendements. Mon parti a, en plus, réussi à imposer ses idées politiques. »
Parallèlement aux activités de la Specque, les participants ont visité l'université de l'Alberta et la cité francophone, « un des bastions de la francophonie de l'Ouest canadien ». « L'ambiance était belle. Les gens très gentils », raconte Patricia. Contente d'avoir clarifié quelques points concernant le Liban, elle poursuit avec le sourire : « Certains participants étaient perplexes : comment en tant que libanaise je parlais le français. Ils voulaient savoir si j'étais musulmane, si je buvais de l'alcool... »
La prochaine édition de la Specque est prévue à Lille, en France, l'été prochain. L'étudiante en droit espère que le pays du Cèdre y sera bien représenté et qu'à l'instar des éditions antérieures – contrairement à cette année –, la délégation libanaise sera large.