Attirée dès sa tendre enfance par la couture, la décoration et les travaux manuels, Sarah-Jane choisit, une fois son bac en poche, de s'inscrire à l'École des arts plastiques de l'Académie libanaise des beaux-arts (Alba). Au cours de ses années d'études, la jeune femme se spécialise dans l'illustration, la peinture céramique et la sculpture. En plus de son master à l'Alba, elle décide de renouer avec son amour pour les textiles et la couture en suivant, en 2010, une formation de stylisme et modélisme à l'Esmod. « Les deux cursus que j'ai pu suivre se complètent, explique-t-elle. Même si un jeune se définit comme artiste ou artisan, il est important qu'il suive des cours pour pouvoir se former, se cultiver et aller de l'avant. »
La carrière professionnelle de Sarah-Jane connaît un tournant lorsque, pour l'anniversaire de sa meilleure amie, elle décide de se démarquer des autres en lui offrant un cadeau personnalisé qui fait l'unanimité. « C'était le premier sac que j'ai créé. De nombreuses amies m'ont alors commandé une pièce originale. » En 2014, la jeune femme est enfin prête à mettre en vente ses sacs « hand made ». Du patronage à la finition, en passant par la peinture textile, Sarah-Jane veille sur toutes les étapes de la confection de ses œuvres jusqu'à la mise en vente des articles. « Pour ma première collection, je me suis inspirée de la nature, de l'artisanat et de l'Art déco. Tout mon matériel est en provenance du Liban et, pour m'aider, je fais appel à des artisans locaux. » La jeune femme choisit également de mettre en avant sa culture libanaise, notamment grâce aux mots en arabe brodés sur ses sacs, et n'hésite pas à dessiner des modèles sur-mesure pour ses clientes. « J'aime l'idée que chaque pièce soit unique et confectionnée avec soin. »
Gaie, chic et moderne, la première collection de la jeune artiste a fait l'objet d'une exposition au Biel l'été dernier et est aujourd'hui en vente sur Internet ainsi que dans une boutique de mode à Ashrafieh. « La visibilité sur la toile qu'offrent les réseaux sociaux et le bouche-à-oreille m'ont aidée à me lancer dans cette nouvelle carrière », avoue Sarah-Jane. Auto-entrepreneuse, la jeune femme ne pense pas au profit immédiat, mais se réjouit plutôt de pouvoir faire ce qui la passionne. « J'ai des idées créatives plein la tête et des rêves que j'aimerai concrétiser, mais je suis prête à me montrer patiente. » Quant à cette première expérience, elle en tire un bilan positif. « Je trouve qu'un artiste authentique peut trouver sa place au Liban. Je travaille actuellement sur ma prochaine collection et j'espère pouvoir lancer une ligne d'accessoires et, pourquoi pas, engager du personnel. » Apparemment, Sarah-Jane Lteif a plus d'un tour dans son sac.
Pour en savoir plus sur Sarah-Jane:
https://www.facebook.com/sarahjanebags.
Carole AWIT
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