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Processus de paix menacé en Ukraine : les pires pertes civiles depuis la trêve

Six civils, dont au moins une femme, tués dans des bombardements dans le fief rebelle de Donetsk.

Six civils, dont au moins une femme, ont péri dans des bombardements dimanche dans le fief rebelle de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine. AFP PHOTO/PHILIPPE DESMAZES

Le processus de paix en Ukraine était menacé lundi au lendemain de la journée la plus meurtrière dans l'est de ce pays depuis l'instauration d'un fragile cessez-le-feu, l'armée ukrainienne et les séparatistes prorusses s'accusant mutuellement de l'avoir violé.

Selon l'AFP, les tirs se poursuivaient lundi aux abords de l'aéroport de Donetsk. Un porte-parole militaire a affirmé que les rebelles visaient les positions des forces ukrainiennes, qui contrôlent l'aéroport, sans parvenir à provoquer leur retraite.

Dans ce contexte qui fait craindre une nouvelle escalade sur le terrain, le Parlement ukrainien doit examiner mardi deux points cruciaux du protocole de cessez-le-feu du 5 septembre : une loi d'amnistie et une loi envisageant un "statut spécial" qui garantirait une plus grande autonomie aux régions séparatistes russophones de Donetsk et de Lougansk.

Selon la présidence, le projet de loi exempte de poursuites pénales et administratives les combattants, sauf ceux qui se sont rendus notamment coupables de "meurtres, viols et terrorisme". D'après la presse ukrainienne, sont également exclus de cette amnistie les responsables de la destruction en vol du Boeing de Malaysia Airlines en juillet, ayant fait 298 morts.

Concernant le projet de loi sur le "statut spécial", Kiev serait d'accord pour la mise en place d'un gouvernement autonome provisoire, qui prendrait ses fonctions dès l'adoption de la loi, et ce pour trois ans. Les rebelles, quant à eux, réclament l'indépendance. Le site internet d'informations Ukraïnska Pravda écrit que des élections locales pourraient par ailleurs être organisées le 9 novembre dans les régions séparatistes.

 

Plus de 2 700 morts en cinq mois
Six civils ont péri dimanche dans des bombardements dans le fief rebelle de Donetsk, selon les autorités locales et les constatations partielles des observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).

L'annonce de ces nouvelles victimes, dans un conflit qui a fait plus de 2 700 morts en cinq mois selon l'ONU, est intervenue alors que les ministres français, allemand et russe des Affaires étrangères se sont réunis à Paris pour discuter de la crise ukrainienne en marge de la conférence internationale pour la sécurité en Irak.

Les bombardements se sont déroulés dans le nord-ouest de Donetsk. Cinq personnes ont été tuées sur le coup tandis qu'une sixième, grièvement blessée, a succombé à ses blessures à l'hôpital, a dit l'adjoint au maire de Donetsk Kostiantyn Savinov. Quinze civils ont en outre été blessés, a souligné la mairie de Donetsk. Dans un communiqué, l'OSCE a indiqué avoir vu au moins un corps, celui d'une femme, gisant sur le sol.

 

Menaces de représailles des rebelles
Kiev avait accusé dimanche les rebelles de menacer le processus de paix en intensifiant leur tirs. Lundi, le "Premier ministre" de la République populaire (unilatéralement proclamée) de Donetsk a, pour sa part, accusé l'armée ukrainienne de "violations du cessez-le-feu" et de "provocations".

"Le gouvernement de Kiev n'utilise ce cessez-le-feu que pour regrouper ses forces et nous attaquer de nouveau", a lancé Alexandre Zakhartchenko. "Nous allons localiser les sources de ces tirs et nous allons les neutraliser", a-t-il menacé.

Depuis son entrée en vigueur le 5 septembre, le cessez-le-feu décidé à Minsk entre l'ambassadeur de Russie à Kiev Mikhaïl Zourabov, l'ancien président ukrainien Leonid Koutchma, deux représentants séparatistes, dont M. Zakhartchenko, et l'OSCE, a été violé de manière quasi-quotidienne.
Les habitants de certaines localités proches de Donetsk dénoncent même une trêve fictive.

Alexandre Zakhartchenko doute de l'utilité de la poursuite de négociations de paix avec Kiev alors qu'une nouvelle réunion est prévue pour cette semaine dans la capitale bélarusse. "A quoi sert de se réunir de nouveau cette semaine et de quoi allons-nous discuter ? Il faut d'abord respecter la trêve", a-t-il dit, cité par l'agence de presse russe Interfax.

Cette trêve est vue avec méfiance par les Occidentaux qui la jugent depuis le début insuffisante pour garantir une paix durable. Ils considèrent aussi avec prudence l'engagement du Kremlin à parvenir à un règlement pacifique de la crise ukrainienne, qui a suscité les pires tensions entre eux et Moscou depuis la fin de la Guerre froide.

Parallèlement, les soldats de 15 pays, notamment 200 parachutistes américains, ont entamé dans l'ouest de l'Ukraine des manœuvres militaires, "Rapid Trident 14".

 

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