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À La Une - Liban

Au Liban, des ouvriers syriens font la grève

Sur quelques chantiers à travers le Liban, des ouvriers syriens étaient en grève le 15 septembre 2014. Photo d'archives. Reuters.

Depuis la sanglante bataille de Ersal entre l'armée libanaise et des jihadistes venus, pour certains, de Syrie, des Syriens établis au Liban ont été la cible de menaces, voire d'agressions. C'est pour protester contre ces violences que des ouvriers syriens se sont mis en grève, lundi. Une grève suivie sur certains chantiers mais pas d'autres et dont l'ampleur était difficile à mesurer en début d'après-midi.

 

La pression à l'encontre des Syriens est montée d'un cran avec la décapitation de deux soldats libanais, Ali Sayyed, fin août, et Abbas Medlej, début septembre, par l'Etat islamique, qui menace d'en exécuter un troisième. Une trentaine de soldats et de membres des FSI sont toujours aux mains de l'EI et du Front al-Nosra. Ils ont été kidnappés lors de la bataille d'Ersal (Békaa). Ces dernières semaines, des tentes abritant des réfugiés syriens, majoritairement sunnites, ont été brûlées, notamment au Liban-Sud et dans la Békaa. Face à ces menaces, des Syriens ont quitté leur lieu de refuge. Le 7 septembre, par exemple, des réfugiés ont fui Rayak et Baalbeck pour s'installer dans des localités sunnites, notamment dans la Békaa.

Autre exemple : début septembre, des ressortissants syriens ont été agressés et roués de coups dans la banlieue sud de Beyrouth, notamment sur la vieille route de l'aéroport. Et à Hazmieh, non loin du rond-point Sayyad, un minibus appartenant à un Syrien a été brûlé et son chauffeur, ressortissant syrien, a été passé à tabac.

 

Contacté par L'Orient-Le Jour, le responsable d'une entreprise de construction indique qu'aucun ouvrier syrien ne s'est rendu, lundi, sur ses chantiers à Faraya et Faqra, dans la montagne libanaise. A Beyrouth, en revanche, les ouvriers ont pointé ce matin, comme d'habitude.

Selon l'ingénieur responsable des chantiers de Faraya et Faqra, les ouvriers ont reçu un message envoyé par un numéro qu'ils ne connaissent pas via le service Whatsapp. Dans ce message, il leur est demandé de "ne pas se rendre au travail aujourd'hui parce qu'ils sont maltraités", précise l'ingénieur. Il est également indiqué "que celui qui ira travailler sera considéré comme un traitre", ajoute-t-il. Le patron de l'entreprise de construction note que les ouvriers lui ont dit avoir été battus, il y a quelques jours, par les services de renseignements de l'armée.

 

 

Traduction du message : Chers Syriens, soyons solidaires de nos frères qui se font agresser et insulter par les Libanais. Lundi et mardi (à partir du 16 septembre, sic) sont des journées de grève. Et toute personne qui ne s'arrête pas de travailler est un traitre. Signé : Le comité supérieur des réfugiés syriens.

Où que vous soyez et quel que soit votre travail, nous vous le demandons à nouveau. Envoyez ce message à tous vos contacts sur Whatsapp

 

Interrogé par L'Orient-Le Jour, un concierge syrien à Faraya assure toutefois que la majeure partie des ouvriers sont allés travailler ce lundi dans cette région.

 

Dans le grand Beyrouth

A Beyrouth, "de nombreux ouvriers syriens ne se sont pas rendus sur des chantiers à Achrafieh", relève également Rita Saadeh, ingénieure. "Parmi ceux qui sont venus, certains m'ont dit que des personnes, dont ils n'ont pas précisé l'identité, les empêchent d'aller travailler. D'autres disent qu'ils se font frapper par des Libanais". Certains ont laissé entendre qu'ils allaient manifester devant l'ambassade de Syrie au Liban, précise-t-elle.

 

Yasmina Khalifé, architecte à Beyrouth, rapporte également que lundi matin, une entreprise qui devait effectuer des travaux dans un appartement à Mar Takla a dû se décommander pour cause de grève de ses ouvriers syriens. "Le patron de l'entreprise employant ces ouvriers m'a dit qu'aucun d'entre eux n'étaient venus ce matin pour protester contre les menaces dont ils disent être la cible", précise-t-elle.

 

Les Syriens fournissent le gros de la main d'oeuvre dans les secteurs du bâtiment et de l'agriculture et en matière d'emplois peu qualifiés en général. Avec la guerre qui sévit en Syrie, le Liban accueille en outre plus de 1,1 million de réfugiés syriens, soit le plus grand nombre de réfugiés par habitant au monde. Le Liban "titube sous le poids de ce problème. Les services sociaux sont sous pression et la santé, l'éducation et les infrastructures sont en train de s'effondrer", notait, en avril dernier, Ninette Kelly, représentante au Liban du Haut commissariat de l'Onu pour les réfugiés (HCR).

 

 

 

Depuis la sanglante bataille de Ersal entre l'armée libanaise et des jihadistes venus, pour certains, de Syrie, des Syriens établis au Liban ont été la cible de menaces, voire d'agressions. C'est pour protester contre ces violences que des ouvriers syriens se sont mis en grève, lundi. Une grève suivie sur certains chantiers mais pas d'autres et dont l'ampleur était difficile à mesurer en...
commentaires (7)

FAITES LA GRÈVE ! L'AUTRE... NE LA FAITES PAS !

LA LIBRE EXPRESSION. LA PATRIE EST EN DANGER.

11 h 05, le 17 septembre 2014

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Commentaires (7)

  • FAITES LA GRÈVE ! L'AUTRE... NE LA FAITES PAS !

    LA LIBRE EXPRESSION. LA PATRIE EST EN DANGER.

    11 h 05, le 17 septembre 2014

  • BIEN VU, OUVRIERS SYRIENS !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    12 h 31, le 16 septembre 2014

  • Ils singent assez vite les Libanais. Je crois qu'ils ont mal compris certaines libertés. Bon, s'ils menacent de rentrer chez eux au cas où ils n'obtiendraient pas satisfaction.. eh bien tant pis pour notre gueule hein, on l'aura cherchée! Alors, ça va etre.. oh très très dure.. sniff... mais nous n'allons certainement pas les supplier de rester.

    Ali Farhat

    02 h 37, le 16 septembre 2014

  • ATTENDONS-NOUS À BEAUCOUP D'AUTRES CHOSES ENCORE... PLUS QUE LA MOITIÉ DE CES REFUGIÉS SONT DES INFILTRÉS... QUE CE SOIT DES GENS DU RÉGIME OU DES BARBARES... ET MANIPULÉS ! IL FAUT LES FILTRER URGEMMENT ET SE DÉBARRASSER DES TROUBLIONS...

    LA LIBRE EXPRESSION. LA PATRIE EST EN DANGER.

    17 h 32, le 15 septembre 2014

  • C 'est ce qui nous manquait , voir des ouvriers syriens qui font la grève et boudent les libanais . Vraiment trop .

    Sabbagha Antoine

    17 h 13, le 15 septembre 2014

  • Un comble! Qu'ils rentrent chez eux, où, visiblement, ils seront mieux traités...

    NAUFAL SORAYA

    15 h 50, le 15 septembre 2014

  • Vite , vite !!faut satisfaire leurs revendications , sinon ils seraient capables de retourner chez eux ... je pense qu'ils ont pris de leçons en France , tiens !!

    FRIK-A-FRAK

    15 h 09, le 15 septembre 2014

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