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Liban - Le commentaire

Il ne manquait plus que Daech pour compliquer le méli-mélo présidentiel

Un ancien ministre des Affaires étrangères a récemment fait part de ses appréhensions en ce qui concerne la présidentielle, craignant que cette échéance ne reste liée longtemps aux développements régionaux, notamment la lutte contre Daech et ses filiales. Une attente que « le Liban ne pourra supporter longtemps en raison de la précarité de la stabilité politique et sécuritaire ».
Ce n'est pas la première fois que l'élection d'un président de la République reste otage de développements sur la scène régionale. Dans le temps, la lutte d'influence au Liban entre la France et l'Angleterre n'avait permis l'élection du président Béchara el-Khoury qu'après la victoire des forces politiques qui revendiquaient la fin du mandat français contre ceux qui espéraient la concrétisation d'une indépendance protégée par la France. Homme convenable pour la période de transition vers l'indépendance, Béchara el-Khoury avait signé le pacte national de 1943 avec Riad el-Solh, avant que Camille Chamoun ne prenne les rênes du pouvoir le temps d'un mandat marqué par l'essor économique. En 1958, la lutte d'influence entre les États-Unis et l'Anglettere avait également pavé la voie au consensus autour de Fouad Chéhab, homme militaire à l'écart des tensions politiques, et Charles Hélou, homme non affilié aux partis politiques. De ce fait, l'on peut dire que l'élection de Sleiman Frangié était l'unique élection « made in Lebanon », les grandes puissances ayant laissé aux forces locales le soin de s'adonner au jeu démocratique.
Ayant perdu contre M. Frangié à une voix près, le retour d'Élias Sarkis constituait ensuite la première élection parrainée, voire commanditée, par la Syrie. Une ingérence à laquelle ont tenté de s'opposer certains députés sans succès en boycottant la séance parlementaire, avant que Béchir Gemayel ne soit élu président après l'invasion israélienne au Sud et l'arrivée de l'armée de l'État hébreu à Beyrouth. Le consensus pour élire Amine Gemayel et le choix courageux d'élire René Moawad ont ensuite laissé place après la guerre aux mandats d'Élias Hraoui et Émile Lahoud, tous deux menés à Baabda par décision syrienne, avant que Michel Sleiman ne soit élu pour ses positions neutres à l'égard du 14 et du 8 Mars, après l'accord de Doha qui a consacré une nouvelle fois l'influence de la région sur l'échéance présidentielle.
Aujourd'hui, le scénario qui a précédé l'accord de Doha se répète avec le conflit perpétuel entre le 8 et le 14 Mars. Jusque-là, pas d'accord interne ni externe sur ce plan, comme si le Liban devait encore attendre les premiers résultats de la lutte contre le terrorisme qui pourrait durer des lustres et dans lequel interviendront sûrement les grandes puissances dont la Russie. Le gouvernement Salam pourra-t-il tenir le coup et rester uni, lui qui endosse les prérogatives présidentielles depuis plus de trois mois, et la lutte d'influence entre la Russie et les États-Unis reprenant régionalement ? Il ne manquait plus à la problématique présidentielle que Daech et ses poulains, effectivement.

Un ancien ministre des Affaires étrangères a récemment fait part de ses appréhensions en ce qui concerne la présidentielle, craignant que cette échéance ne reste liée longtemps aux développements régionaux, notamment la lutte contre Daech et ses filiales. Une attente que « le Liban ne pourra supporter longtemps en raison de la précarité de la stabilité politique et...

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