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À La Une - Crise

Ukraine : un mort et des tirs dans l'Est fragilisent la trêve

Une femme a été tuée par des tirs dans la nuit, il s'agit de la première victime depuis le cessez-le-feu instauré vendredi.

Une femme à Marioupol, en Ukraine, le 7 septembre 2014, après une nuit d'affrontements entre l'armée et les séparatistes prorusses. AFP PHOTO / PHILIPPE DESMAZES

De nouveaux combats et une rupture de l'accord de cessez-le-feu étaient redoutés dimanche dans l'est de l'Ukraine où l'armée et les séparatistes prorusses se sont affrontés tard samedi à la limite de Marioupol. Dimanche, la mairie de ce port stratégique du sud-est de l'Ukraine a annoncé qu'une femme a été tuée par des tirs dans la nuit. Il s'agit de la première victime depuis le cessez-le-feu instauré vendredi.

"Une femme a été tuée et trois habitants de Marioupol blessés", a indiqué le maire dans un communiqué, précisant que les rebelles prorusses ont tiré sur un check-point à la sortie est de la ville et détruit une station service.

 

Tôt dimanche, le calme était revenu, mais les signes des combats de la nuit étaient bien visibles près du point de contrôle ukrainien, à la sortie est de Marioupol. Un camion totalement détruit brûlait au bord de la route et plusieurs bâtiments à proximité étaient endommagés, les fenêtres soufflées. Dans une station-service à moitié détruite, un ballon de gaz continuait de brûler et risquait d'exploser, selon un habitant.

 

(Lire aussi: Les alliés exhibent leurs biceps contre la Russie, mais se défilent face à l'EI)


Le point de contrôle était toujours occupé par les forces ukrainiennes. Une vingtaine d'hommes étaient visibles, ainsi que trois chars. "Les tirs ont commencé vers 22H30" (19H30 GMT), a expliqué à l'AFP Pacha, un combattant du bataillon de Vinitsa. "Ils (les prorusses) tiraient avec quatre obusiers. Ils ont tiré sur le checkpoint et sur les tentes", ajoute-t-il, assurant que les militaires ukrainiens n'ont "pas eu de pertes". "Vous voyez quel genre de cessez-le-feu il y a du côté russe", ironise-t-il, soulignant ne pas savoir "ce qui va se passer aujourd'hui".


Beaucoup d'habitants de la zone étaient venus aux nouvelles à pied, à vélo, et inspectaient les dégâts.
"Je n'ai pas entendu parler de pertes chez les civils car tout le monde s'est enfui d'ici" pendant les tirs, dit l'un d'eux, Vassili, chômeur de 34 ans, les mains pleines de débris d'obus. "J'ai peur, je voudrais qu'il y ait la paix. Je pense que le cessez-le-feu est fini car c'est la troisième nuit de suite que nous ne dormons pas", dit Victoria, une retraitée.


Quelques heures avant ces événements, les présidents ukrainien Petro Porochenko et russe Vladimir Poutine avaient estimé au cours d'un entretien téléphonique que le cessez-le-feu signé à Minsk était "globalement respecté".


Destiné à mettre fin à un conflit de près de cinq mois dans cette région ayant fait, selon l'Onu, 2600 morts et provoqué le départ d'un demi-million de réfugiés et déplacés, ce cessez-le-feu avait été accueilli avec scepticisme par les Occidentaux.

 

(Lire aussi : Depuis l'annexion de la Crimée, les Occidentaux ont perdu confiance en Poutine)


Samedi matin, rebelles et forces gouvernementales s'étaient mutuellement accusés d'avoir violé le cessez-le-feu, entré en vigueur vendredi à 15H00 GMT, par des tirs sur leurs positions respectives dans et autour des fiefs rebelles de Donetsk et Lougansk.

 

Désirs d'indépendance
La proclamation du cessez-le-feu constitue un succès pour les insurgés et la Russie, dans la mesure où il semble entériner la perte par Kiev de plusieurs villes de l'Est après l'avancée victorieuse ces dernières semaines des rebelles, aidés sur le terrain par des militaires russes, selon les Occidentaux.


Les rebelles ont exigé samedi leur "indépendance" après les négociations vendredi à Minsk entre le "groupe de contact" composé de l'Ukraine, de la Russie et de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et les séparatistes.


"L'essentiel qui reste après ces négociations, c'est la reconnaissance d'une république autonome et indépendante au sein de la DNR ou au sein de Novorossia" (Nouvelle Russie, terme utilisé par le président russe pour désigner plusieurs régions de l'est et du sud de l'Ukraine, NDLR), a déclaré samedi à l'AFP le président du Parlement de la DNR Boris Litvinov.

 

(Commentaire : L'Ukraine, une fin de partie pour Poutine ?)


Dimanche, Amnesty International a renvoyé dos à dos les belligérants: "Toutes les parties au conflit se sont montrées indifférentes à l'égard de la vie des civils et négligent de manière flagrante leurs obligations internationales", a dénoncé le secrétaire général de l'association Salil Shetty. Photos satellite à l'appui, Amnesty estime en outre qu'il apparaît "clairement que la Russie entretient le conflit, aussi bien par son ingérence directe que par le soutien qu'elle accorde aux séparatistes dans l'est de l'Ukraine".

 

Troupes russes déployées
La trêve annoncée à Minsk n'a d'ailleurs pas convaincu les Occidentaux, qui ont accusé ces derniers jours la Russie d'avoir déployé des troupes régulières dans l'est de l'Ukraine, même si Moscou a toujours démenti toute implication sur le terrain.


Les 28 Etats membres de l'Union européenne se sont mis d'accord vendredi soir sur de nouvelles sanctions contre la Russie, qui seront formellement adoptées lundi. Mais la Russie a averti samedi qu'elle réagirait en cas de nouvelles sanctions économiques.


De son côté, l'Otan mène jusqu'au 10 septembre des exercices militaires, dans les pays baltes, en Allemagne et en Pologne, qui doivent indiquer "haut et fort" que l'Alliance est prête à défendre ses pays membres, a déclaré samedi à Riga un haut responsable, le général Hans-Lothar Domrose.

 

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De nouveaux combats et une rupture de l'accord de cessez-le-feu étaient redoutés dimanche dans l'est de l'Ukraine où l'armée et les séparatistes prorusses se sont affrontés tard samedi à la limite de Marioupol. Dimanche, la mairie de ce port stratégique du sud-est de l'Ukraine a annoncé qu'une femme a été tuée par des tirs dans la nuit. Il s'agit de la première victime...

commentaires (1)

Defendre ses pays membres nous dit l'otan , mais l'ukraine kievienne n'en fait pas partie . On va encore balader ce porochenko comme les presidents elus de la fameuse coalition syrienne ( lo ) jusqu'au jour ou on va se demander ou ils se trouvent encore ! pov" type .

FRIK-A-FRAK

16 h 44, le 07 septembre 2014

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Commentaires (1)

  • Defendre ses pays membres nous dit l'otan , mais l'ukraine kievienne n'en fait pas partie . On va encore balader ce porochenko comme les presidents elus de la fameuse coalition syrienne ( lo ) jusqu'au jour ou on va se demander ou ils se trouvent encore ! pov" type .

    FRIK-A-FRAK

    16 h 44, le 07 septembre 2014

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