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À La Une - Liban

Colère et douleur aux obsèques du sergent Ali el-Sayyed au Akkar

"L'institution à laquelle il appartenait l'a vendu, les politiciens l'ont trahi".

Photo Ani

Un accueil populaire impressionnant, où la colère se mêlait à la douleur, a été réservé, mercredi dans son village natal de Fnaydek (Akkar, Liban-Nord), au soldat libanais Ali el-Sayyed, décapité par ses ravisseurs du groupe jihadiste de l'Etat islamique (EI, ex-Daech).

La dépouille mortelle avait quitté mercredi matin l'hôpital militaire de Beyrouth où des tests ADN ont été effectués pour établir avec certitude l'identité de la victime. Le convoi funèbre a effectué des arrêts dans plusieurs régions libanaises en route vers son village natal, au Liban-Nord. Le tunnel de Nahr el-Kalb, reliant Beyrouth à Jounieh, a été momentanément fermé à la circulation pour faciliter le passage du convoi. Le corps du soldat, qui avait été enlevé par des jihadistes lors des affrontements de Ersal début août avec une quarantaine d'autres militaires, avait été remis aux autorités lundi.

L'EI avait revendiqué l'assassinat par décapitation du soldat sunnite, provoquant une vague de condamnations au Liban et de nombreuses manifestations des proches des otages aux mains des jihadistes.

Des mesures de sécurité importantes ont été prises mercredi sur le parcours du convoi funèbre et dans la région de Akkar pour éviter tout débordement. En début d'après-midi, toutes les routes menant au Liban-Nord au niveau du Qalamoun étaient hermétiquement fermées à l'exception de celle de Koura.

Des centaines d'habitants de Fnaydek, agitant des drapeaux libanais et de l'armée et portant des portraits du soldat martyr, ont accueilli la dépouille.

 

(Pour mémoire : Rifi dénonce la profanation des inscriptions religieuses sur un drapeau de Daech et fait polémique)


Alors que la colère grondait, le père de la victime a appelé les manifestants à ne pas tirer en l'air et à s'abstenir de tout acte de vengeance notamment à l'encontre des réfugiés syriens, très nombreux dans cette région du Liban. "Mon fils est le martyr de tout le Liban", a-t-il martelé.

Un communiqué, d'une rare violence, lu par un membre de la famille a fait assumer à l'armée et au gouvernement le sort réservé au soldat Ali el-Sayyed.

"Nous faisons assumer la responsabilité à l'institution militaire qui a vendu son soldat, cette institution à laquelle il appartenait. Son commandant l'a trahi, les politiciens l'ont trahi, le gouvernement l'a trahi", affirme le communiqué. "Nous en avons assez de vous, nous avons eu assez de cet Etat", ajoute le texte.

Le mufti du Akkar, cheikh Zeid Bakkar Zakaria, a affirmé lors de la prière que le "sang du martyr ne sera pas versé en vain. Ali el-Sayyed est le martyr de toute la nation".

Mardi, un certain Abou Massaab Hafid al-Baghdadi, qui se présente sur son compte Twitter comme lié à l'EI, a affirmé que le groupe jihadiste pourrait assassiner un deuxième soldat. Son compte avait été désactivé mardi.

Le Comité des ulémas, qui était engagé dans une médiation pour obtenir la libération des militaires aux mains de l'EI et du Front al-Nosra, a fermement condamné mardi la décapitation du soldat Ali el-Sayyed soulignant qu'il n'hésitera pas à "contribuer à tout effort visant à libérer les soldats enlevés".

Vingt-neuf soldats et agents de Forces de sécurité intérieure (FSI) sont toujours aux mains des jihadistes.

 

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Un accueil populaire impressionnant, où la colère se mêlait à la douleur, a été réservé, mercredi dans son village natal de Fnaydek (Akkar, Liban-Nord), au soldat libanais Ali el-Sayyed, décapité par ses ravisseurs du groupe jihadiste de l'Etat islamique (EI, ex-Daech).La dépouille mortelle avait quitté mercredi matin l'hôpital militaire de Beyrouth où des tests ADN ont été...

commentaires (4)

Paix à ton ame cher frère et compatriote. Tu es mort de manière atroce parce que tu appartenais à l'armée de notre pays, celle qui aime la mixité, le respect de l'autre; qui les défend. Tu as été tué dans la terreur et la souffrance physique de l'égorgement.. comme tant d'autres depuis l'arrivée organisée et financée sur la scène des "Révolutionnaires" en Syrie. Tu as été choisit en premier parmi tes camarades parce que tu appartenenais à une autre confession que la leur. Cette manière de partir te rend certainement un ange dans les cieux.. Mais surement à yeux! RIP

Ali Farhat

01 h 17, le 04 septembre 2014

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Commentaires (4)

  • Paix à ton ame cher frère et compatriote. Tu es mort de manière atroce parce que tu appartenais à l'armée de notre pays, celle qui aime la mixité, le respect de l'autre; qui les défend. Tu as été tué dans la terreur et la souffrance physique de l'égorgement.. comme tant d'autres depuis l'arrivée organisée et financée sur la scène des "Révolutionnaires" en Syrie. Tu as été choisit en premier parmi tes camarades parce que tu appartenenais à une autre confession que la leur. Cette manière de partir te rend certainement un ange dans les cieux.. Mais surement à yeux! RIP

    Ali Farhat

    01 h 17, le 04 septembre 2014

  • Triste et rrépugnant.

    Sabbagha Antoine

    21 h 28, le 03 septembre 2014

  • Tuer par des barbares soutenus par l'imbecilite des occicons . Repose en paix , ta mort atroce ne sera pas faite en vain . Ceux que tu as protégé te sont reconnaissant .

    FRIK-A-FRAK

    19 h 41, le 03 septembre 2014

  • Et des politiciens continuent avec leurs surenchères populistes de merde, même se traitant du martyre du sergent de l'armée, Ali el-Sayyed ! Qu'ils aillent au diable !

    Halim Abou Chacra

    18 h 21, le 03 septembre 2014

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