Le syndicat des employés et des travailleurs d'EDL a tenu hier sa promesse, formulée en début de semaine, de monter au créneau au cas où aucune décision pour résoudre le conflit qui oppose le fournisseur d'électricité aux journaliers ne serait arrêtée pendant la réunion du Conseil des ministres. Celle-ci s'est effectivement déroulée jeudi, sans qu'une solution ne soit adoptée pour désamorcer la crise.
Le syndicat appelle donc à un mouvement de grève de trois jours à compter de lundi, pour forcer le passage vers un retour à la normale, comme pour obtenir de la direction l'application de l'article 116 du décret n° 13537/98 relatif à la modernisation de l'institution, entre autres revendications.
Les cadres dirigeants d'EDL ont par ailleurs adressé un courrier au directeur, Kamal Hayek, pour dégager leur responsabilité face aux dysfonctionnements actuels de l'établissement, considérant qu'ils sont de fait dans « l'incapacité de remplir leurs obligations à cause du maintien des opérations de blocage ».
Du côté des journaliers, un communiqué publié hier a de nouveau affirmé que la panne de la centrale de l'Unesco à Beyrouth, qui dure depuis une semaine, « était de la responsabilité de la direction des transports d'EDL » (le département chargé, entre autres, de l'installation, de l'entretien et du remplacement des câbles haute tension NDLR). Les grévistes « assurent toujours l'accès aux locaux où est entreposé le matériel nécessaire pour effectuer les réparations », ont confirmé les responsables du mouvement. Ces derniers ont également fait part de leur « volonté de faciliter les travaux d'entretien » au député Mohammad Kabbani, qui, en sa qualité de président de la commission parlementaire de l'Énergie, des Travaux publics et des Transports, a salué cette décision. M. Kabbani s'est enfin proposé de servir d'intermédiaire entre les services d'EDL et les journaliers pour faciliter les opérations, répondant ainsi aux doutes exprimés par M. Hayek quant à la réalité de cet engagement.
Sur le terrain, « les opérations de blocage des bâtiments du fournisseur d'électricité se poursuivaient hier encore à Beyrouth, dans la Békaa ainsi qu'au Liban-Sud », selon un employé proche de la direction d'EDL contacté par L'Orient-Le Jour.
Plus tôt dans la matinée, le député du courant du Futur, Ammar Houry, a fait part de son indignation concernant les longues coupures de courant que doivent supporter les habitants de Beyrouth ces derniers jours, conséquence indirecte de la crise sociale que tente de surmonter la direction d'EDL. « Pourquoi est-ce toujours à Beyrouth de payer le prix de la précarité de l'approvisionnement en électricité », a-t-il déploré. Un constat pour le moins sélectif, sachant que le rationnement dans la capitale est d'ordinaire limité à 3h, contrairement à toutes les autres régions du Liban qui peuvent parfois endurer jusqu'à 20 heures de rationnement.
À ce propos, rappelons que l'ancien Premier ministre, Nagib Mikati, attirait l'attention il y a environ deux semaines sur la récente dégradation de la fourniture d'électricité à Tripoli. Au Liban-Sud, au Metn et dans la Békaa, les habitants doivent de leur côté composer avec une augmentation du rationnement depuis le début de l'été. Enfin, les villes du Kesrouan, y compris celles qui jouxtent la centrale thermique de Zouk, subissent régulièrement les aléas du fonctionnement de cette dernière depuis plusieurs années.
Économie - Liban - Social
Le syndicat des employés d’EDL appelle à son tour à la grève
OLJ / le 30 août 2014 à 00h00