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Culture - Hommage

L’album perdu de Dennis Hopper, ou l’autre « film »

La Royal Academy of Art de Londres expose, jusqu'au 19 octobre, les photographies de l'acteur disparu Dennis Hopper. « The Lost Album » est un témoignage d'une tranche de vie mais aussi d'une époque, celle comprise entre 1961 et 1967.

Photo de Martin Luther King : immortaliser l’instant.

«Je voulais laisser une trace. Je voulais faire quelque chose qui puisse témoigner de cette époque, que ce soit Martin Luther King, les hippies ou des artistes qui la faisaient.» C'est ainsi que parlait Dennis Hopper évoquant ses clichés, alors que l'acteur était plus connu pour ses films. En effet, on ne lui connaissait pas cette face cachée. Ce n'est qu'après sa mort, en 2010, que sa famille retrouve un carton dans lequel se trouvent des photos que Hopper avait réunies pour une exposition qu'il devait présenter au Texas en 1971. D'où le nom de cet accrochage: «The Lost Album » (l'album perdu).


En tournant avec James Dean dans La Fureur de vivre et Géant, on dit que ce dernier lui aurait donné le virus de la photographie. En 1961, sa première femme, Brooke Hayward, lui offre pour son anniversaire un Nikon 35 mm. Muni alors de son appareil, l'acteur se fait photographe pendant 6 ans, au cœur des sixties. Il emmènera ce nouvel «ami » partout, de la côte-ouest à la côte-est, de Los Angles à New York, jusqu'au Pérou, au Mexique et même à Londres et Paris, mais aussi sur les plateaux de tournage, dans les soirées, les bars, les cafés, les galeries, sur la route ou encore dans les manifestations politiques. Il prendra ses proches et ses amis en photo. Les Fonda, Paul Newman, mais aussi Andy Warhol. Les vedettes de cinéma, les pop stars, les artistes et écrivains, ses copines aussi bien que de parfaits inconnus passent sous son objectif et sont captés par cet esprit intuitif, à l'écoute de sa société. Des moments fascinants de cette génération seront immortalisés.


Dans ces pièces de la Royal Academy, sorte d'hôtel particulier, non loin du Piccadilly Circus, l'exposition rassemble plus de 400 photographies qui témoignent de la vie culturelle et sociale de l'Amérique, notamment le mouvement hippie, les Hell Angels, mais aussi les manifestations en faveur des droits civiques en Alabama, avec Luther King en tête. L'acteur a même immortalisé sur pellicule des images de la télé américaine lors de l'assassinat de Kennedy en 1963, ou les premières images du sol lunaire.
Après 1967 et 18000 clichés plus tard, Dennis Hopper arrête la photographie et se consacre à la réalisation d'Easy Rider, son film culte sur la contre-culture hippie.


Ces photographies, images épurées, sans fioritures – dans le seul souci de fixer l'événement ou le moment – se regardent comme un film. Elles font preuves d'une liberté expérimentale. Cette même liberté qu'on retrouve dans son film Easy Rider qui est projeté sur un grand pan de mur de la Royal Academy. Un véritable voyage dans le temps que Hopper nous propose.
De ces 6 ans, il dira : « Je n'ai jamais tiré un centime de mes photos, elles m'ont même coûté de l'argent, mais elles m'ont gardé en vie. »
C'est à partir de ces clichés et des annotations de Hopper, que Petra Giloy-Hirtz, curatrice de l'expo, a réussi à monter cet étonnant assemblage de moments qui retracent les années 60. Un livre regroupant ces photographies perdues est également publié chez Pretsel, sous sa direction artistique.

«Je voulais laisser une trace. Je voulais faire quelque chose qui puisse témoigner de cette époque, que ce soit Martin Luther King, les hippies ou des artistes qui la faisaient.» C'est ainsi que parlait Dennis Hopper évoquant ses clichés, alors que l'acteur était plus connu pour ses films. En effet, on ne lui connaissait pas cette face cachée. Ce n'est qu'après sa mort, en 2010, que sa...

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