L’Argentine révoque la représentation de Bank of New York à Buenos Aires

Le gouvernement argentin a annoncé hier avoir révoqué la représentation de Bank of New York (BoNY) à Buenos Aires, estimant que cette banque ne respecte par son contrat d'agent fiduciaire pour le paiement de la dette, actuellement bloqué, a rapporté l'AFP.
« La représentation de BoNY en Argentine a été révoquée », a expliqué le chef du gouvernement, Jorge Capitanich, lors d'une conférence de presse.
« Auparavant, l'Argentine avait dénoncé le contrat avec BoNY comme agent fiduciaire pour non-respect du contrat, ce qui donc entraînait son remplacement », a-t-il précisé.
La présidente Cristina Kirchner a envoyé la semaine dernière un projet de loi au Congrès pour rembourser les créanciers de l'Argentine à Buenos Aires plutôt qu'à New York, une initiative dictée par le blocage aux États-Unis d'échéances de sa dette.
Le projet de loi, qui a de grande chances d'être voté, la coalition de centre-gauche de Cristina Kirchner détenant la majorité à la Chambre des députés et au Sénat, prévoit que l'argent dû à 93 % de ses créanciers, ceux qui ont accepté la restructuration, soit déposé sur un fonds fiduciaire de la banque publique Banco Nacion. Le pays compte aussi déposer ce qu'il estime devoir à 7 % des créanciers, des fonds spéculatifs ayant jusqu'ici refusé toute restructuration.
Le dernier remboursement de 539 millions de dollars est bloqué depuis le 26 juin sur un compte de Bank of New York sur décision du juge américain Thomas Griesa, qui empêche Buenos Aires de rembourser sa dette tant qu'elle n'aura pas appliqué le jugement qui l'oblige à verser 1,3 milliard de dollars aux fonds « vautours », détenteurs de moins d'un pour cent de la dette.
Tandis que le projet de l'Argentine de changer le lieu de paiement a été qualifié d'« illégal » par le juge Griesa, plusieurs créanciers se sont, eux, retournés contre BoNY pour non-paiement du montant dû, notamment des créanciers brésiliens ainsi que le milliardaire américain George Soros.
Ce blocage a entraîné le placement de l'Argentine en « défaut de paiement partiel » par les agences de notation, une qualification que le pays réfute, mettant en avant sa volonté d'honorer ses dettes et sa solvabilité.
La prochaine échéance de dette, de 200 millions de dollars, est prévue le 30 septembre.