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Liban - Liban

Boycott de la correction des examens officiels : les enseignants se rétractent sans se rétracter

Le Comité de coordination syndical n'a pas tranché l'affaire et annoncera aujourd'hui une décision finale.

Les assemblées nationales dans les régions ont voté en majorité, hier, pour la levée du boycott. Ici, au Chouf.

La polémique autour du boycott de la correction des copies des examens officiels du bac et du brevet par les professeurs, qui a abouti à la décision du ministre de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur Élias Bou Saab de remplacer les résultats des examens par des attestations accordées à tous les élèves, vient de connaître un rebondissement majeur. Le syndicat des enseignants a annoncé hier que « les assemblées générales à Beyrouth et dans les mohafazats ont approuvé à la majorité la recommandation du conseil exécutif du syndicat de poursuivre le mouvement de protestation en vue de l'adoption de la nouvelle échelle des salaires, tout en levant le boycott de la correction des copies ». Toutefois, le Comité de coordination syndical (CCS), dont ce syndicat fait partie, n'a pas tranché et fera connaître sa décision sur le boycott aujourd'hui, ce qui laisse deviner un certain ballottement dans les rangs des syndicalistes.


Le président du syndicat des écoles privées, Nehmé Mahfoud, a ainsi déclaré à la LBCI que « bien que les assemblées générales aient voté à la majorité pour la levée du boycott, ce syndicat reste membre du CCS et s'en tiendra à la décision que celui-ci annoncera demain (aujourd'hui) », lors d'une conférence de presse à 16h. Pour sa part, Hanna Gharib, membre du CCS, a laissé planer le flou, mais assuré qu' « il s'agit d'un processus de discussion démocratique au sein de la formation syndicale, qui reste plus soudée que jamais ».
Rappelons que le CCS revendique, depuis trois ans, une révision de l'échelle des salaires qui touchera les enseignants et les professeurs, ainsi que les fonctionnaires.


La loi sur la nouvelle grille des salaires se trouve au Parlement, mais n'a toujours pas été approuvée par une majorité de députés en raison de l'incertitude qui entoure son financement. Pour justifier le vote en faveur de la décision de lever le boycott, les enseignants ont invoqué « les atermoiements dans l'adoption de la nouvelle grille des salaires au Parlement et l'absence de tout indicateur sérieux permettant d'en espérer une adoption prochaine, malgré les assurances de tous les partis politiques et les promesses de ne pas recourir à la distribution d'attestations ».
Les enseignants ont d'ailleurs décrit la décision du ministre comme une « mesure antipédagogique qui met sur un pied d'égalité les élèves qui ont réussi et ceux qui ont échoué aux examens, ce qui porte atteinte au niveau des examens officiels au Liban ».

 

(Pour mémoire: Bou Saab aux élèves : "Mabrouk", vous aurez des attestations)

 

Bou Saab
Interrogé par L'Orient-Le Jour sur ce nouveau rebondissement, le ministre de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur Élias Bou Saab a simplement déclaré : « Tout ce qu'il y avait à dire sur le sujet, je l'ai dit durant ma conférence de presse samedi dernier. » C'est durant cette conférence de presse qu'il a annoncé que tous les élèves ayant présenté le bac ou le brevet, sans exception, auront des attestations pour leur simple participation aux examens officiels. Au sujet du revirement des professeurs, il dit « n'avoir été notifié officiellement d'aucune décision allant dans ce sens ». « Je ne fais pas de commentaires sur des déclarations parues dans la presse, ajoute-t-il. Je me garde de réagir à l'annonce de leur décision. C'est à eux que vous devriez demander les raisons d'un tel revirement : ont-ils obtenu leurs droits ? » Le ministre refuse, par ailleurs, de confirmer ou d'infirmer la possibilité d'une correction des copies, l'éventualité de leur destruction...
M. Bou Saab dément, d'un autre côté, que la distribution d'attestations nécessite une loi pour entrer en vigueur, comme cela a été affirmé dernièrement. « En 1988 et 1989, des attestations avaient été remises aux élèves », rappelle-t-il, soulignant qu'une loi ultérieure avait été votée.


Sur ce sujet, interrogé par l'agence al-Markaziya, le député Ahmad Fatfat a déclaré que « la légalisation des attestations sera examinée au Parlement ». « Les universités peuvent accepter les étudiants munis d'une simple attestation, mais les syndicats exigent le baccalauréat, d'où l'importance de la loi, a-t-il ajouté. Si nous devons nous rendre à l'hémicycle pour légaliser ces attestations, alors nous n'aurons aucun inconvénient à le faire. »

 

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