Le chef du Parti socialiste progressiste Walid Joumblatt a estimé vendredi que les chrétiens au Liban doivent laisser leurs différends de côté et se mettre d'accord sur la personne qui devrait occuper le poste de la présidence de la République, surtout que les minorités font aujourd'hui face à la mort et à la persécution causés par l’État islamique (ex-Daech).
Dans une interview à l'agence de presse Reuters, le leader druze s'est d'ailleurs dit inquiet de la montée en puissance d'organisations islamistes radicales qui adoptent une vision dure de l'islam. Il estime que ce phénomène constitue une menace pour les minorités religieuses, dont celles du Liban.
"Les leaders chrétiens au Liban doivent être conscients du danger que représentent les développements dans la région et doivent se mettre d'accord sur un nouveau chef de l’État", a insisté M. Joumblatt. Et de poursuivre : "Ils ne voient pas ce qui se passent autour d'eux. Ils doivent savoir que par leurs divisions, ils affaiblissent la présence chrétienne au Liban. Ils sont en train de s'affaiblir et d'affaiblir le Liban".
Le chef du PSP a dans ce contexte assuré qu'il soutiendrait une prorogation de quelques mois, "peut-être de six mois", du mandat de la Chambre, posant comme condition qu'un président soit élu.
Selon Walid Joumblatt, "l’État islamique menace l'islam modéré représenté par (l'ancien Premier ministre) Saad Hariri et évidemment le Hezbollah". Il existe d'après lui "un rapprochement et une inquiétude face à un ennemi commun, et c'est une bonne chose".
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Il a dans ce cadre salué l'armée libanaise, qui a mené des combats contre les jihadistes à Ersal, en affirmant que "nous avons toujours des institutions qui peuvent résister". Et de souligner : "Saad Hariri doit rappeler aux gens que les musulmans au Liban ne peuvent sombrer dans l'extrémisme".
Commentant l'implication du Hezbollah dans les combats auprès du régime syrien, Walid Joumblatt a indiqué qu'"il ne rime à rien de blâmer le parti chiite" qui, selon lui, exécute la politique iranienne. "Nous devons œuvrer pour une certaine coopération et pour un programme politique commun, a-t-il estimé. Cela dépend de nous maintenant".
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commentaires (2)
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LA LIBRE EXPRESSION
08 h 29, le 16 août 2014