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Liban - Dans les coulisses de la diplomatie

Même menacée ailleurs, la diaspora ne retournera pas au Liban sans un minimum de garanties

Les Libanais ne sont pas menacés que de l'intérieur. Loin de là.
À Erbil d'abord, la capitale du Kurdistan aux portes duquel s'agglutinent les terroristes de l'État islamique (EI), où leurs investissements s'élèvent facilement à deux milliards de dollars, les Libanais sont particulièrement inquiets – des milliards que l'on aurait pu utiliser aux quatre coins du Liban pour booster l'emploi à différents niveaux, surtout celui des jeunes. Ces Libanais résidant à Erbil sont loin d'être rassurés par les promesses et autres actions occidentales, qui pour l'instant ne font que retarder la progression de l'EI, la reporter. Il faut dire que ces Libanais sont nombreux, que ce soit dans l'ingénierie, les secteurs hôtelier et bancaire, les entreprises financières, les compagnies d'assurances, etc.
En Libye, ensuite, un grand nombre de Libanais qui y vivent et y travaillent ont décidé de quitter le pays en raison de la lutte sans merci entre l'armée et les tribus. Le calme revenu a cependant convaincu une partie importante de la communauté libanaise (1 500 personnes, entre Benghazi et Tripoli) de rester. Mais le danger est permanent.
La menace n'est pas que sécuritaire, notamment pour les Libanais d'Afrique, notamment ceux de Sierra Leone, du Liberia et de Guinée, qui peuvent contracter à n'importe quel moment le virus Ebola. Des milliers de femmes et d'enfants ont ainsi quitté les pays concernés et sont retournés au Liban, laissant les hommes en charge des commerces. Avant eux, les Libanais travaillant en Arabie saoudite ont été vivement inquiétés, et continuent de l'être, par le coronavirus.
Du coup, la diaspora s'est souvenue qu'elle a cent et une raisons d'être en colère contre les autorités libanaises, pas fichues un seul instant non seulement d'assurer la stabilité et la sécurité du pays, mais aussi de ne rien faire au niveau économique, et notamment de l'emploi, ce qui a provoqué de facto, selon eux, leur émigration.
Ces émigrés sont conscients que l'actuelle classe politique n'est pas à elle seule responsable de tout ce faisceau de facteurs qui a poussé des milliers de Libanais à aller voir ailleurs si l'herbe est plus verte. En revanche, les responsables ne font rien aujourd'hui pour assurer le terreau minimum d'un éventuel retour. Les responsables et les chefs de parti se doivent de jeter des bases solides pour un minimum de stabilité sécuritaire, d'aider l'armée le plus concrètement possible à empêcher les islamistes de (re)faire ce qu'ils ont en tête et de convaincre le Hezbollah qu'il est plus que temps de se retirer de Syrie. Parce que, en un mot comme en cent, ces émigrés ont marre d'entendre à chaque fois la même rengaine de la part des responsables en visite dans les pays de la diaspora : « Revenez, revenez ! » sans la moindre garantie censée aller avec.
Il est clair que ces émigrés, pour la plupart, ont le mal du pays et qu'ils adoreraient y retourner. Mais cela, quels que soient les dangers auxquels ils font face dans leur second pays, ne saurait se faire sans un début de réformes à tous les niveaux à Beyrouth. Politiques bien sûr, mais aussi économiques, culturelles, sociétales, etc.

Les Libanais ne sont pas menacés que de l'intérieur. Loin de là.À Erbil d'abord, la capitale du Kurdistan aux portes duquel s'agglutinent les terroristes de l'État islamique (EI), où leurs investissements s'élèvent facilement à deux milliards de dollars, les Libanais sont particulièrement inquiets – des milliards que l'on aurait pu utiliser aux quatre coins du Liban pour booster...
commentaires (1)

Bonne chance. Justement, nos politiciens de pacotille ne veulent rien changer a la donne. La diaspora est une manne dont ils veulent profiter.

Tabet Karim

09 h 30, le 15 août 2014

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Commentaires (1)

  • Bonne chance. Justement, nos politiciens de pacotille ne veulent rien changer a la donne. La diaspora est une manne dont ils veulent profiter.

    Tabet Karim

    09 h 30, le 15 août 2014

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