Le rouge et le noir ne s’épousent-ils pas...?

Aux États-Unis, une publicité avec, au hasard, Kim Kardashian alanguie et opulente, surplombant un poster (qu'aurait sûrement accroché un Libanais fan transi...), au hasard, d'Abraham Lincoln, tout sérieux et aux yeux tout perçants ; en France, une publicité avec, au hasard, Nabilla, alanguie et opulente, surplombant un poster (qu'aurait sûrement accroché un Libanais fan transi...), au hasard, de Jean Jaurès, tout sérieux et aux yeux tout perçants : impensable. Pas au Liban. Au Liban, c'est presque naturel : la culture de l'hommage-poster-cirage de pompes est ancrée dans l'ADN local. Ce qui choque, dans ce quartier de Nabatiyeh, ce n'est pas de retrouver, par les hasards de la pub, la délicieusement sculpturale Haïfa Wehbé, devenue véritable monument national, au-dessus du guide suprême iranien, l'imam Khomeyni. Ce qui choque, c'est que cet hommage-là soit fait à un non-Libanais. Sans doute a-t-on oublié, dans cette zone contrôlée par le Hezbollah, le nom de Moussa Sadr et à quel point cet imam disparu était important pour le Liban. Photo nowlebanon

Z. M.