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Économie - Liban - Conjoncture

Le malaise économique persiste et signe pendant la fête du Fitr

La fête du Fitr a été jugée « décevante » par les professionnels du tourisme qui n'ont pas réussi à compenser les pertes suite à la baisse de l'activité du mois de ramadan et la reprise des événements sécuritaires en juin.

« Même les secteurs qui habituellement bénéficient le plus des fêtes n’ont pas enregistré un frémissement d’activité commerçante. » Ali Hashisho/Reuters

Pourtant tant attendue après des semaines de morosité ambiante, la fête du Fitr n'a pas réussi à redynamiser l'activité économique. « Après le grand creux du mois de ramadan et la reprise des attentats de juin, la saison a été décevante », estime Nicolas Chammas, président de l'Association des commerçants de Beyrouth (ACB). Pourtant, la fête du Fitr est essentielle pour l'activité des commerçants, constituant 5 % des ventes annuelles. « Cette année, nous n'avons pas dépassé les 2 % », déplore le président de l'ACB.
Accentuée par le vide institutionnel persistant, l'incertitude pèse ainsi toujours sur la confiance du consommateur et des investisseurs. « La fête n'a pas réussi à relancer une nouvelle dynamique économique, ajoute Nicolas Chammas. Même les secteurs qui habituellement bénéficient le plus des fêtes comme l'habillement, l'alimentaire ou encore les cadeaux et jouets, n'ont pas enregistré un frémissement d'activité commerçante. »


Les professionnels du tourisme constatent eux aussi la même stagnation de leur activité. « Le taux d'occupation moyen des hôtels sur Beyrouth n'a pas dépassé les 70 % contre un taux habituel de 100 % pendant cette saison », note Jean Beyrouthi, secrétaire général de la Fédération des syndicats touristiques.
Selon le professionnel, le Liban est victime de l'instabilité régionale, des événements de Gaza, de Syrie et d'Irak. « Les professionnels du tourisme ont enregistré un recul de 60 % du chiffre d'affaires après la période du ramadan », précise-t-il.
Selon Jean Beyrouthi, les dépenses des touristes ont diminué de 40 % en comparaison avec 2010. « Nous comptons un million et demi de touristes en moins qui dépensent 40 % de moins qu'en 2010 », ajoute-il.
Par ailleurs, M. Beyrouthi a indiqué une baisse des prix des chambres d'hôtel de 30 % en comparaison avec la même période de l'an dernier.
C'est ce que confirme Rita Saad, responsable du marketing à l'hôtel Le Gray au centre-ville. « Nous avons maintenu les prix que nous tarifons en moyenne saison alors que la fête du Fitr est habituellement un pic saisonnier pour le tourisme, explique-t-elle. Pour une chambre de première catégorie, comptez ainsi 385 dollars en moyenne saison contre 515 en haute saison. Côté occupation, pas de bonnes surprises non plus, nous n'avons pas dépassé les 75 % pendant la fête contre 100 % les années précédentes. »
Également au centre-ville, la responsable de l'établissement Étoiles Suites, Anna Maria Daher, constate la même tendance. « Nous avons enregistré un taux d'occupation de 60 % mercredi, ce qui n'est pas trop mal vu les annulations qui ont été effectuées après les attentats de juin, a-t-elle souligné. Nous avons eu deux réservations de Saoudiens pour le Fitr qui ont préféré annuler après les attentats. Mais ces pertes ont été compensées par des réservations de dernière minute de Libanais. »


Rappelons qu'à la suite de la levée de l'interdiction de voyage au Liban, le nombre de touristes arabes en provenance d'Arabie saoudite, du Koweït et des Émirats arabes unis (EAU) a augmenté de 90,7 % durant le mois de juin.
La hausse remarquable est surtout due à l'augmentation des touristes saoudiens (+80,05 %).
Pour Nicolas Chammas, cette augmentation est tout de même à relativiser. « Ces chiffres partent d'une base très faible. On parle de milliers de touristes seulement et cette hausse ne s'applique pas au mois de juillet. »
Cependant, le président de l'ACB reste optimiste. « Tout n'est pas perdu pour l'économie libanaise. Le dernier Conseil des ministres était acceptable, prévoyant un plan de sécurité supplémentaire pour la Békaa et Beyrouth.
Comme l'effondrement de l'activité économique est principalement le fait de l'instabilité politico-
sécuritaire, ces dernières mesures, si elles étaient appliquées, pourraient restaurer la confiance. »

 

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