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Culture - Festivals - Beiteddine

Les ballades de Katie

Deuxième voix féminine anglo-saxonne à fouler la scène du palais des émirs cet été, après la volcanique Joss Stone, c'est une Katie Melua toute en douceur qui a distillé à un auditoire recueilli une pop folk douce et sucrée.

Katie Melua : une sobriété recherchée.

Accompagnée de trois musiciens – au clavier, le jazzman Marc Edwards, à la basse Rory McFarlane, Henry Spinetti à la batterie –, Kétévan (de son vrai prénom, également le titre de son dernier album) a donné un concert intimiste, dans une ambiance tamisée. Un concert doux, plein de mélodies harmonieuses et discrètes, qui confirme une artiste au sommet de son art : celui d'un folk pop suave, harmonieux et serein. Un concert tellement rafraîchissant qu'il manquait, du coup, de chaleur.
Mais il ne faut pas s'y tromper : il s'agit bien là de la marque de fabrique de Katie Melua. Son « œuvre » délicate et raffinée se situe loin des tapages outranciers et des attitudes provocatrices souvent rencontrées chez les divas du show-business. Chez Miss Melua, on a l'impression que le show visuel se limite à un aller-retour de guitares : on lui en rapporte une à chaque chanson. Pour le reste, rien à voir, circulez. Même ses yeux disparaissent sous une épaisse frange de rideau. Un pantalon marine de coupe large et un « crop top » en soie crème achèvent le look BCBG.
Ses détracteurs lui reprochent justement cette réserve, cette débauche de douceur. Katie, elle, assume ses choix et en rajoute même. Pour briller par une sobriété recherchée et bien étudiée. À la tête d'une belle discographie (6 albums en dix ans), la tout juste trentenaire affiche sur scène une aisance incomparable à donner des accents mélodieux à la plus lente des musiques. S'il fallait lui donner une accolade aux couleurs locales, on dirait qu'elle met du « tarab » dans son pop folk. Mais halte-là les comparaisons. Car Katie reste sur scène la Melua qu'on écoute gentiment et sereinement chez soi.
Certains spectateurs auraient trouvé tout cela plutôt soporifique. D'autres cherchaient en vain des étoiles dans le ciel beiteddinois sur lesquelles accrocher leur regard et rêvasser. D'autres fans ont exprimé leur déception qu'elle n'ait pas chanté certains titres fétiches. Sa setlist comprenait pourtant un beau melting-pot de ballades sombres : Love is a silent thief, de blues rock exaltant : Shiver and shake, de ballades langoureuses et tellement fifties : Chase me. Sans oublier le touchant If you were a sailboat ou ses reprises quelque peu décevantes de Leonard Cohen (In My Secret Life) et des Mamas and Papas (You Baby). Suivront The cry of the lone wolf, Spooky, Nine Million Bicycles, Spider's Web, Hopeless drifter...
Love is a silent thief sera plus incisif et bluesy, puis elle nous rappelle avoir composé le tendre Red Balloons avec son amie Polly Scattergood qui a déjà sorti deux albums qualifiés d'electro-dance-pop. Plus nerveux sera No fear of heights ; suivra le remuant God on drums, the devil on the bass à l'esprit rock, perpétué avec le swampy Shiver and Shake. Une nouvelle romance, The closest thing to crazy, avant de conclure avec la reprise osée de l'intouchable Kozmic Blues de Janis Joplin.
Au final, Katie Melua aura offert un concert gentil, agréable avec de bonnes surprises. Mais aussi des titres par trop mielleux. Qu'on finit par écouter avec plaisir, tant sa voix est apaisante.

Accompagnée de trois musiciens – au clavier, le jazzman Marc Edwards, à la basse Rory McFarlane, Henry Spinetti à la batterie –, Kétévan (de son vrai prénom, également le titre de son dernier album) a donné un concert intimiste, dans une ambiance tamisée. Un concert doux, plein de mélodies harmonieuses et discrètes, qui confirme une artiste au sommet de son art : celui d'un folk...
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