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À La Une - Crise

Les sanctions et un avion abattu font monter la tension autour de l'Ukraine

Moscou promet une "amère désillusion" aux Occidentaux.

Une fillette arpentant les allées d’un camp provisoire de réfugiés de l’Est de l’Ukraine. MAX VETROV/AFP

La tension autour de l'Ukraine est encore montée jeudi, avec les nouvelles sanctions occidentales et notamment américaines, visant de grandes sociétés russes, tandis que l'Ukraine accusait l'aviation russe d'avoir abattu encore un de ses appareils militaires.

Le Parlement européen a suivi le mouvement en appelant à un embargo sur les ventes d'armes à la Russie, qui devrait rester en vigueur "jusqu'à ce que la situation dans l'Est de l'Ukraine se soit normalisée".

L'aviation russe a abattu mercredi un avion de combat ukrainien Su-25 "en mission au-dessus du territoire ukrainien", a annoncé le Conseil de sécurité nationale et de défense. Le pilote à réussi à s'éjecter. L'Ukraine avait déjà accusé la Russie d'avoir abattu un avion de transport militaire An-26, tombé lundi non loin de la frontière russe. Quatre des huit membres d'équipage de ce dernier appareil ont été secourus, deux ont été faits prisonniers et deux ont péri, selon Kiev.

La Russie n'a pas réagi aux déclarations ukrainiennes concernant ces deux avions abattus.
Mais elle a riposté violemment aux nouvelles sanctions américaines et européennes prises à son encontre mercredi, promettant une "amère désillusion" aux Occidentaux.

Le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov a immédiatement qualifié cette nouvelle vague de sanctions de "scandaleuse" et "totalement inacceptable", promettant une riposte "qui sera reçue à Washington de manière douloureuse".

Cette réaction a été suivie dans la nuit par celle du président russe Vladimir Poutine, qui a évoqué une "impasse" et les "graves dommages" causés aux relations russo-américaines.
"C'est dommage que nos partenaires suivent cette route. Mais nous n'avons pas fermé la porte aux négociations afin de sortir de cette situation", a-t-il toutefois nuancé.



Chute de la Bourse de Moscou

Washington a notamment ajouté a sa liste noire le géant pétrolier russe Rosneft, dont les avoirs aux États-Unis sont gelés, tandis que les entreprises américaines ne seront plus autorisées à mener des transactions avec lui.
La banque du géant gazier russe Gazprom, Gazprombank, et la banque publique russe VEB, qui compte le Premier ministre russe Dmitri Medvedev parmi ses dirigeants, figurent également parmi les nouvelles cibles américaines.

Inquiète de cette nouvelle vague de sanctions visant certains géants de l'économie russe, la Bourse de Moscou a plongé jeudi matin peu après l'ouverture, ses deux indices perdant respectivement 2,70 et 4,05%. Le rouble chutait également à 34,8 pour un dollar et 47,1 pour un euro. Les bourses de Francfort, Londres et Paris ont ouvert en légère baisse.

Les Européens, pour leur part, ont pris des sanctions de moindre ampleur, gelant des programmes menés en Russie par la Banque européenne d'investissement (BEI) et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD).

L'UE a en outre décidé de cibler des "entités", y compris russes, accusées de soutenir "matériellement ou financièrement" les actions menaçant ou sapant la souveraineté de l'Ukraine mais leur liste précise ne sera déterminée que d'ici à la fin juillet, selon une source diplomatique.


'Un pas important' pour Kiev

Le président ukrainien Petro Porochenko s'est pour sa part félicité jeudi des nouvelles sanctions européennes, saluant "un pas important dans le soutien à la souveraineté, l'intégrité territoriale et l'indépendance de l'Ukraine". M. Porochenko, qui a mené cette semaine une intense offensive diplomatique pour obtenir un appui ferme de l'UE face à la Russie, n'a toutefois pas commenté les sanctions américaines, pourtant bien plus vigoureuses que les mesures européennes.

Sur le terrain, les combats se poursuivaient jeudi, notamment autour de Donetsk et Lougansk, malgré une situation relativement calme la veille, avec des centaines d'habitants de Donetsk évacués en bus vers la Russie par les insurgés.

Des groupes de soldats en uniforme russe, mais sans insignes de reconnaissance, disposant d'artillerie et de lance-roquettes multiples Grad ont été observés près d'Izvaryne, dans la région de Lougansk, a indiqué Andriï Lyssenko, un porte-parole militaire ukrainien.

Les efforts diplomatiques, jusque-là dans l'impasse, ont été relancés par l'annonce mercredi soir par deux dirigeants séparatistes à Donetsk d'une visioconférence du "groupe de contact" sur l'Ukraine (OSCE, Ukraine, Russie) qui se tiendrait avec la participation des insurgés jeudi soir ou vendredi.

 

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