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Économie - Liban

La décentralisation, solution au marasme socio-économique libanais ?

Tandis que les municipalités sont confrontées depuis plus de trois ans au poids des réfugiés syriens sur les infrastructures, munies de ressources de plus en plus restreintes, le projet de loi sur la décentralisation pourrait bien constituer un élément de réponse à la crise, première étape pour un développement durable.

L’Union des municipalités de Jezzine a investi dans un projet d’écotourisme « la Maison de la forêt », un partenariat public-privé ayant participé à accroître les revenus locaux.

Alors que le Liban vit une de ses pires crises politico-économiques, que le flux de réfugiés syriens ne cesse d'augmenter pesant sur les ressources fiscales du gouvernement et infrastructures locales, la décentralisation administrative ne pourrait-elle pas constituer une réponse au marasme ambiant ?
C'est la thèse avancée par le LCPS (The Lebanese Center for Policy Studies) qui organisait hier à Beyrouth une conférence intitulée « Décentralisation pour le développement ». Selon Sami Atallah, le directeur du centre de recherche, « la crise socio-économique que vit actuellement le pays pourrait en réalité constituer une véritable opportunité pour développer les régions, en particulier les plus pauvres et les plus marginalisées pour mieux affronter les défis ».


Parmi les intervenants figurait notamment Ziyad Baroud, ancien ministre de l'Intérieur et président du Comité pour la décentralisation. Il a été chargé par l'ancien Premier ministre Nagib Mikati de rédiger la nouvelle loi sur la décentralisation proposée en avril dernier.
« Contrairement aux idées reçues, la décentralisation est un moyen de garantir la diversité si propre au Liban, a-t-il déclaré dans un entretien accordé à L'Orient-Le Jour. Je pense que la décentralisation, accompagnée de la proportionnelle, apaisera fortement les tensions internes. Elle n'est pas un objectif en soi mais un outil au développement économique. »
La loi sur la décentralisation proposée en avril dernier se fixe pour objectif d'élire localement des conseils de caza qui disposeraient des ressources fiscales nécessaires pour permettre un développement des régions en phase avec l'expérience internationale.


Selon Sami Atallah, « même avant la crise syrienne l'efficacité des municipalités demeurait bien en dessous de son potentiel ». Ces dernières se voient allouer seulement 6 % des dépenses totales du gouvernement contre une moyenne de 27 % dans d'autres pays du monde comme la France, l'Irlande ou encore la Géorgie.
« La décentralisation permettra le développement non seulement des infrastructures mais aussi la création d'emplois, les échanges entre les différentes communautés, a ajouté Ziyad Baroud. Elle permettra une plus grande implication civique par l'élection de représentants qui seront au plus près de leurs préoccupations. »
Une situation de plus en plus pressante alors que les municipalités sont soumises à l'afflux de réfugiés syriens pesant sur les infrastructures locales et mettant à rudes épreuves les services publics. « La question se pose alors de savoir comment combler le manque cruel d'investissements régionaux pour aider les municipalités et cazas à faire face à ces nombreux défis », a ainsi posé Sami Atallah.


Un des éléments de réponses avancés est ainsi la loi sur la décentralisation. « Notre proposition ne touche pas aux prérogatives des municipalités, précise l'ancien ministre. Les revenus mis à leur disposition connaîtront même une augmentation de 20 % par le biais du Fonds décentralisé. » Selon Ziyad Baroud, la nouvelle proposition de loi ne prévoit pas non plus d'augmentation d'impôts mais une amélioration foncière. « Qui dit transfert de compétences dit transfert de revenus, explique-t-il. Ainsi le budget des recettes issues de l'impôt sur les propriétés sera reversé aux conseils de caza. »
Aux rétracteurs au projet de décentralisation, l'auteur du projet de loi a répondu qu'il était ouvert au dialogue, « mais qu'il était dans l'intérêt de tous, du gouvernement, des citoyens, du Liban d'élire des représentants locaux, a-t-il considéré. Il s'agit là d'un document complet, d'une loi qui vient du Liban, adaptée aux spécificités des libanais et qui reste ouvert aux dialogue. »

 

Pour mémoire

Sleiman : La décentralisation, synonyme de développement équilibré 

Geagea : Il est nécessaire d'approuver le projet-loi sur la décentralisation administrative

 

Alors que le Liban vit une de ses pires crises politico-économiques, que le flux de réfugiés syriens ne cesse d'augmenter pesant sur les ressources fiscales du gouvernement et infrastructures locales, la décentralisation administrative ne pourrait-elle pas constituer une réponse au marasme ambiant ?C'est la thèse avancée par le LCPS (The Lebanese Center for Policy Studies) qui organisait...

commentaires (3)

UN PAS DANS LA BONNE DIRECTION... ET... SUR LA VOIE DE CHACUN CHEZ SOI ET TOUS ENSEMBLE !

LA LIBRE EXPRESSION

18 h 53, le 17 juillet 2014

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Commentaires (3)

  • UN PAS DANS LA BONNE DIRECTION... ET... SUR LA VOIE DE CHACUN CHEZ SOI ET TOUS ENSEMBLE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 53, le 17 juillet 2014

  • Au départ, permettez-moi d’exprimer mon opinion. La décentralisation, n’est pas et ne peut pas être, EN SOI, une solution au marasme actuel. En fait, mal conçue et/ou mal appliquée elle risquerait de l’accroitre.. D’autre part, j’aimerais que l’on me réponde, au départ, a une question simple ? Peut-on citer une seule municipalité au Liban qui publie chaque année, a l’avance, son budget ; qui tienne des comptes précis de ses ressources et de ses dépenses ; et qui en communique, une fois par mois, des relevés détailles a chacun de ses membres ? La réponse a cette question serait de nature a éclaircir tant soit peu le problème. S’il existait, en effet, une telle municipalité, ou mieux encore, plusieurs, ceci nous permettrait d’envisager, d’instaurer a moyen terme ce système de gouvernance a travers le pays. Dans un tel domaine la transparence et la participation sont essentielles. N’empêche que nul ne peut nier, en l’occurrence, qu’une telle approche, a condition d’être bien gérée, pourrait grandement aider a résoudre nos problèmes. Tout résiderait dans sa mise en application. C’est dans le but de me familiariser avec le concept que j’ai tenu a réclamer de leurs auteurs plus de détails en la matière.

    George Sabat

    15 h 48, le 17 juillet 2014

  • La décentralisation pourra au moins absorber la pollution qui étouffe la capitale.

    Sabbagha Antoine

    15 h 47, le 17 juillet 2014

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