« L'initiative est importante et vitale. Il reste à évaluer ses résultats à l'application. » C'est par ces propos qu'un responsable de la sécurité a qualifié hier le déploiement de la force sécuritaire mixte dans le camp de Aïn el-Héloué.
Formée de plus de 150 éléments appartenant à différentes factions, y compris les factions islamistes, l'unité sera déployée dans l'ensemble du camp, à l'exception du quartier al-Taamir, et Tawarek où un seul barrage, tenu par Osbet el-Ansar, sera érigé à l'entrée, précise le responsable.
Ces deux quartiers, qui abritent les formations islamistes les plus radicales (Fateh el-Islam, Abdallah Azzam et Jund el-Cham), continueront de se soustraire au plan de sécurité auquel ils ont toutefois donné leur aval, sauf que les résidents auront du mal à se déplacer aussi librement qu'avant, croit savoir une source militaire.
Il a fallu plus de 2 mois pour mettre au point ce plan et désigner les éléments chargés de faire respecter l'ordre devenu incontournable après les derniers troubles et règlements de comptes qui ont agité le camp.
Chapeauté par le chef des services de renseignements du Liban-Sud, le général Ali Chahrour, le plan de sécurité vise à « assurer la stabilité à l'intérieur du camp et par extension au niveau national », assure une source proche du dossier. Dirigée par le général Khaled Chayeb, l'unité est chargée en outre de poursuivre tous les fauteurs de troubles et de faire cesser les assassinats. Elle tire sa force du fait notamment qu'elle bénéficie d'une couverture politique de la part de l'ensemble des factions politiques palestiniennes, du soutien des autorités libanaises et des notables de Saïda.
À la différence des autres unités mises en place préalablement, celle-ci peut au moins se targuer d'un formalisme voulu : des uniformes et des chaussures militaires unifiés ont été distribués aux éléments de sorte à conférer un plus grand sérieux à la troupe. Les uniformes et équipements ont été financés à 70 % par le Fateh, 20 % par le Hamas et à 10 % par le Jihad islamique.
Lors d'une cérémonie à laquelle étaient présents tous les membres de l'unité, cheikh Jamal Khattab a appelé l'ensemble des parties à œuvrer en vue de la réussite de ce plan.
Le secrétaire général de l'OLP au Liban, Fathi Aboul Ardat, a assuré que les Palestiniens sont unis par la volonté de faire réussir le projet, qui, a-t-il dit, a été mis en place pour la protection des Palestiniens eux-mêmes et pour consolider les relations libano-palestiniennes. Aboul Ardat a affirmé que les camps « ne serviront pas de boîtes à lettres pour transmettre des messages à telle ou telle partie ».
« Nous ne voulons pas être utilisés dans des batailles qui ne sont pas les nôtres », a affirmé à son tour Abou Yasser Ahmad Abdel Hadi, s'exprimant au nom du comité sécuritaire. Il a assuré que la force de sécurité « ne sera pas un moyen pour opprimer qui que ce soit, mais fera certainement preuve de fermeté ».
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commentaires (3)
La souveraineté d’un état se mesure par l’indépendance de ses institutions juridiques, la force et la neutralité de ses armées , la protection de ses frontières ; la probité et l’efficacité de sa police .la puissance de sa diplomatie .Il ne peu y avoir de souveraineté dans un état ou des pans entiers de territoire sont transformées en zone de non droit livrés à la merci de chefs de guerre régnant par la terreur et l’arbitraire . Au Liban cela est valable pour la banlieue sud et autres territoires régentés par le Hezb ; et les cités palestiniennes gérés par une mosaïque de seigneurie aux multiples visages .Dans les deux cas Israël est cet épouvantail qui inspire de vaines terreurs et sert de prétexte au maintien d’un arsenal parfois supérieur à celui de l’armée libanaise. Il est notoire qu’Israël n’a aucune velléité territoriale sur le Liban et que son existence n’est plus menacée par le Hezb ou les Palestiniens ; Les seul qui en sont Menacés sont les Libanais ; Seul un président Fort: Samir GeaGea pourrait rendre à l’armée le droit exclusif de disposer des armes. Toutes les nations qui se veulent souveraines on adopté ce principe d’exclusivité.
ANDRE HALLAK
23 h 00, le 09 juillet 2014