Rechercher
Rechercher

Cinema-

Le 7e art, un acte militant

Au Métropolis Empire Sofil (programme la semaine passée) et au Beirut Art Center – qui projette durant le mois de juillet une série de films vidéo parallèlement à l'exposition de Kader Attia – on a l'occasion de voir des œuvres intéressantes, rarement vues jusqu'à présent. Qu'on se dépêche alors !

« Les Maîtres fous ».

Programme BAC

Mercredi 9 juillet, 20
heures
Avoir 20 ans dans les Aurès
Il est le film le plus connu des fictions cinématographiques françaises qui ont abordé le sujet de la guerre d'Algérie. Rarement projetée en dehors de quelques festivals et quasiment jamais diffusée à la télévision, l'œuvre reste plus souvent citée que vue. Sa ressortie en salle, en version restaurée, est donc l'occasion de réaffirmer son importance historique, mais aussi de réévaluer sa pertinence cinématographique (Critikat).
« La place d'un homme, dans un pays puissant, est d'être avec les plus faibles, avec ceux d'en face » (René Vautier dans un entretien avec Antoine de Baecque, 2001).
On ne peut donc parler du film sans évoquer la figure de son réalisateur et scénariste, René Vautier, figure incontournable du cinéma militant. Ancien résistant pendant l'occupation allemande, Vautier est l'auteur du premier film anticolonialiste français, Afrique 50. Suivi par plusieurs documentaires (Une nation, l'Algérie en flammes...) dans lesquels il donne la parole aux maquisards algériens et proclame l'inéluctabilité de l'indépendance. Tous ces brûlots sont interdits sitôt tournés et valent à Vautier plusieurs condamnations (et quelques mois de prison). Contraint de s'exiler, il ne revient en France qu'en 1970.

Mercredi 16 juillet à 20 heures
Octobre à Paris de Jacques Panijel
Le documentaire consacré à la manifestation des Algériens, le 17 octobre 1961 à Paris, contre le couvre-feu auquel ils étaient soumis est une œuvre rare longtemps interdite et jamais sortie en salle. C'est le premier film sur les crimes policiers perpétrés lors des événements en faveur de l'indépendance de l'Algérie.
Tourné dans la clandestinité, quelques semaines après la marche pacifique qui s'achève par des milliers d'arrestations et d'assassinats, le film reconstitue à chaud l'événement et donne la parole à ceux qui organisèrent le rassemblement et à ceux qui vécurent la répression sanglante. Un document exceptionnel.

Mercredi 30 juillet, 20 heures
Les Maîtres fous de Jean Rouch (35 min)
Documentaire ethnographique sorti en 1955 qui illustre les pratiques rituelles de la secte religieuse des Haoukas adoptées par les immigrés pauvres d'Accra (Ghana). Ces rites consistent en l'incarnation par la transe des figures de la colonisation (le gouverneur, la femme du capitaine, le conducteur de locomotive, etc.) et s'organisent autour d'une confession publique, de chorégraphies frénétiques et de sacrifices d'animaux (poules, chien). Jean Rouch expliquera que « ce jeu violent n'est que le reflet de notre civilisation.

Kobarweng or Where is your Helicopter de Johan Grimonprez (25 min)
Le point de départ de Kobarweng est la question de Kaiang Tapior : « Où est votre hélicoptère qui m'a laissé perplexe le 6 juillet 1987 alors que je me trouvais dans le village de Pepera » dit Grimonprez. En juin 1959, une équipe de scientifiques, comprenant des anthropologues, était descendue du ciel en hélicoptère, à la surprise emplie d'effroi des villageois qui regardaient avec une crainte « révérencielle » ces choses venues du ciel et qu'ils n'avaient jamais vues auparavant. Le projet vidéo Kobarweng retrace le moment historique de la collision entre deux cultures différentes : un village éloigné, situé dans les régions montagneuses de l'île de Nouvelle-Guinée, à peine conscient de ce qui l'entoure, est profondément perturbé par la rencontre avec le monde extérieur – un groupe de scientifiques occidentaux explorant des contrées dont aucune carte n'a encore été dressée et accessibles uniquement par les airs.
Les premiers avions provoquèrent un choc qui bouleversa la vision du monde des Néo-Guinéens, les obligeant à redéfinir leur existence connue en fonction du fait qu'ils étaient englobés dans ce monde extérieur.

Programme BAC
Mercredi 9 juillet, 20heuresAvoir 20 ans dans les AurèsIl est le film le plus connu des fictions cinématographiques françaises qui ont abordé le sujet de la guerre d'Algérie. Rarement projetée en dehors de quelques festivals et quasiment jamais diffusée à la télévision, l'œuvre reste plus souvent citée que vue. Sa ressortie en salle, en version restaurée,...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut