La chaîne internationale du 7e art

Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu ?
de Philippe de Chauveron

Avec Christian Clavier et Chantal Lauby

Ils sont désespérés les Verneuil. Couple conventionnel, attaché aux traditions, gaulliste et fervent catholique, leurs trois filles ont épousé respectivement un Chinois, un Arabe et un Juif. Ils ont placé leurs espoirs dans la toute dernière qui leur fait miroiter qu'elle va épouser un catho... mais quel choc que de voir que le catho en question est un Noir !
Plus de sept millions d'entrées pour cette comédie hilarante qui débarque dans les salles beyrouthines à partir de ce soir (le film a déjà battu Intouchables). Et pour saluer cette comédie « à la française », la chaîne Grand Cinemas ABC avait accueilli deux actrices du film, Émilie Caen et Frédérique Bel, invitées par l'Institut français du Liban et par uniFrance, qui ont bien voulu partager les impressions avec le public après la séance.
Si on veut analyser la réussite et le succès de cette comédie, on pourrait dire qu'à part le thème des échanges intercommunautaires et de la France devenue grande mosaïque de communautés, thème très récurrent récemment, le film bénéficie d'un panachage au niveau des comédiens. Issus de plusieurs genres d'humour, il y a Christian Clavier (la bande du Splendid), Chantal Lauby, ex- « Nulle », ainsi que les autres comédiens venant soit de Canal+ comme Frédérique Bel (« la minute blonde, alors qu'elle ne l'est plus du tout »), Medi Sadoun, de la bande des Kaïra (programme court diffusé sur Canal +), mais également Ary Abittan, de la bande d'Arthur, Noom Diawara, lui aussi de Canal +, qui a travaillé avec Omar et Fred, Alain Chabat et intégré la troupe du Jamel Comedy Club. Donc, au-delà des questions intercommunautaires du film, c'est probablement aussi ce mélange-là qui est le miroir de la France moderne. Un zeste de ceci et une pincée de cela donneront un cocktail explosif. Avec bien sûr des rappels de classiques comme le Rabbi Jacob de Gérard Oury (une référence ! À deviner les clins d'œil pour les aficionados de De Funès), mais aussi Guess Who's Coming to Dinner de Stanley Kramer. On rit de bon cœur dans cette comédie, du début jusqu'à la fin. Politiquement correct ? Peut-être. Un peu démago sur les bords car finalement tout le monde finit par s'aimer ? Oui mais la sauce de De Chauveron prend, surtout que le dialogue est fin et très intelligent, et finalement tout le monde en prend pour son grade.

Grand Cinemas ABC Achrafieh/Dbayeh, Cinemacity (Beirut souks et Dora), Empire Première

Jersey Boys,
de Clint Eastwood
Avec Christopher Walken et John Lloyd Young

Depuis que Clint Eastwood s'est mis derrière la caméra, il a marqué de son empreinte le cinéma américain. En effet, on peut parler, depuis, d'une touche « eastwoodienne ». Un réalisme et une technique à l'œuvre avec beaucoup de simplicité et sans grand bruit. Dernièrement, il aurait confié au quotidien canadien Toronto Sun qu'il « adore faire des films qui parlent de la vie des musiciens ou des chanteurs ». Ce n'est pas étonnant car ce fou amoureux de jazz compose lui-même de la musique ou passe la main à son fils, compositeur de la plupart de ses films.
Sur un scénario de Rick Elice et Marshall Brickman, coauteurs des premiers films de Woody Allen, Clint Eastwood n'a pas opté pour une comédie musicale entièrement chantée, lui préférant un « film musical » où les chansons sont omniprésentes. Quel bon choix ! Car même si le film a une trame assez linéaire (malgré les regards-caméra et le style documentaire, éléments nouveaux dans le cinéma d'Eastwood), la principale qualité de cette œuvre est d'avoir fait connaître à un large public un groupe méconnu, bien qu'ayant produit des tubes comme Sherry, Beggin, reprise récemment par les radios, ou encore Big Girls don't Cry, Walk Like a Man, ou Can't Take my Eyes off you.
Il s'agit donc de ces quatre musiciens qui, au lieu de sombrer dans le milieu de la mafia, allaient se faire connaître par leur musique. Si la voix de « falsetto » très originale de Frankie leur assure une certaine notoriété, il faudra cependant attendre les années 60 et l'arrivée de Nick Massi et surtout Bob Gaudio – qui écrira tous leurs tubes – pour voir The Four Seasons connaître une célébrité mondiale.
L'acteur-réalisateur s'attaque à ces Jersey Boys, un biopic qui narre la grandeur et la décadence de ce groupe rock des années 60, baptisé (après plusieurs noms) « Frank Valli and The Four Seasons », bien que certaines modifications ont été apportées à l'histoire. Ainsi, les deux membres principaux du groupe ne se sont jamais réconciliés.
C'est ça Clint Eastwood, faire l'éclairage sur toutes sortes d'individus, demeurés jusqu'à présent dans l'ombre.

Grand Cinemas ABC Achrafieh/Dbayeh, Cinemacity (Beirut souks et Dora), Metropolis Empire Sofil/Première, Vox B.C. Center

Thanks for Sharing,

de Stuart Blumberg

Avec Mark Ruffalo, Gwyneth Paltrow et Tim Robbins

New York, de nos jours : Adam a un double problème. D'une part, il vient de rencontrer ce qui pourrait bien être la femme de sa vie, Phoebe; et, de l'autre, c'est un accro au sexe qui cherche à se faire soigner au sein d'un groupe de thérapie par la parole, composé d'autres addicts de la galipette. Parmi eux, il fait la rencontre de Mike, Neil et Dede. Nous suivons donc dans cette comédie romantique les tribulations de ces accros au sexe. Un sujet qui n'est plus tabou et traité avec beaucoup de réalisme et un tas d'humour. Thanks for Sharing est le premier film du réalisateur Stuart Blumberg. Il a déjà été scénariste pour Au nom d'Anna (2000) – dont il est également producteur –, Girl Next Door (2004) et The Kids are all Right (2010). Le comédien Mark Ruffalo est donc un habitué dans son cadre.

Vox B.C. Center, Cinemall