Mesures de sécurité renforcées après l’avancée de Daech en Irak

Suivant avec inquiétude la progression sanglante de Daech en Irak, et craignant des répercussions de cette avancée sur le plan sécuritaire au Liban, les habitants de la banlieue sud sont sur le qui-vive depuis déjà quelques jours. Depuis lundi, l'armée libanaise et le Hezbollah se sont déployés en masse aux entrées principales de la banlieue sud, adoptant des mesures de sécurité exceptionnelles près des lieux de culte et des bureaux du parti chiite. En effet, il semblerait que des informations aient récemment filtré, selon lesquelles la route de l'aéroport serait menacée, même si des sources proches du Hezbollah affirment qu'il n'existe aucune preuve à ce sujet, à part le fait que des détenus syriens ont avoué aux services de renseignements que des opérations sécuritaires allaient être exécutées sur la route de l'aéroport. Cette route a été bloquée hier près de l'hôpital al-Rassoul al-A'zam, la circulation ayant été déviée jusqu'à Bourj el-Brajné.
Sur un autre plan, le Hezbollah a renforcé ses mesures de sécurité à l'approche du Mondial, par crainte qu'une tierce partie n'exploite les regroupements populaires afin de mener des opérations terroristes. Le parti de Dieu a également nié les informations selon lesquelles un tunnel liant les camps de Sabra et de Bourj el-Brajné aurait été découvert, et selon lesquelles des banderoles soutenant Daech auraient été accrochées dans les camps palestiniens.
Au Sud, par ailleurs, un plan de sécurité a également été mis en place afin de contrôler de près les ex-partisans du cheikh salafiste en cavale, Ahmad el-Assir, et de garder un œil sur les camps-champignons des réfugiés syriens dans la région et les cellules des partisans des Brigades Abdallah el-Azzam dans le camp de Aïn el-Héloué. Ce dernier a également témoigné d'un important déploiement sécuritaire de soldats de l'armée depuis déjà quelques jours, conformément aux décisions prises lors d'une réunion entre des membres des forces de l'ordre et des factions palestiniennes, qui s'est tenue à Saïda. Le plan de sécurité du Sud devrait, en principe, être appliqué tout au long du mois de ramadan.
De son côté, le Hezbollah ne s'est toujours pas prononcé officiellement au sujet de l'avancée de Daech en Irak et des répercussions de cette avancée sur la scène libanaise, mais le député Ali Mokdad a assuré hier à l'agence al-Markaziya que le Hezb brisera le silence à ce sujet bientôt. Quant au député hezbollahi Kamel al-Rifaï, il a estimé que les mesures de sécurité prises par l'armée concernent l'ensemble du territoire libanais, même si les régions habitées par des partisans du Hezbollah bénéficient depuis la vague d'attentats terroristes d'une protection renforcée. « Nous n'avons reçu aucune menace de Daech, mais la vigilance est de mise », a-t-il déclaré.