Le ministre des Télécommunications, Boutros Harb, s'est rendu hier à Bkerké pour un entretien avec le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï.
Dans une déclaration à la presse, M. Harb a pris la défense du patriarche face à tous ceux qui avaient critiqué sa visite en Terre sainte, en affirmant qu'il a « consacré le refus de la judaïsation de la Palestine, à travers les positions qu'il avait adoptées et en appelant ceux qui luttent contre l'occupation israélienne à rester attachés à leurs terres et à leurs droits nationaux ». « Sa visite, a insisté M. Harb, a en outre fait la lumière sur un problème libanais national et humanitaire, que nous devons tous résoudre », en allusion aux Libanais installés en Israël après avoir fui le Liban-Sud en 2000.
« J'ai félicité Sa Béatitude parce qu'il a pu maintenir ses positions tout en étant sur un territoire occupé et éviter tout embarras », a poursuivi le ministre, qui a dénoncé « les remarques et les critiques adressées au patriarche en estimant que toute offense visant Bkerké et son maître atteint l'ensemble des chrétiens ». « Le symbolisme de Bkerké et des postes religieux au Liban fait partie des constantes nationales auxquelles il ne faut pas porter atteinte », a-t-il encore dit.
Évoquant ensuite la présidentielle, M. Harb a estimé que la solution à ce dossier « ne réside pas dans la recherche de solutions à la question des prérogatives politiques constitutionnelles du Conseil des ministres, mais dans un retour de toutes les parties libanaises à la réalité, à la Constitution et au respect des lois, pour en finir avec les solutions à l'amiable ». « Il faut, a-t-il ajouté, déployer tous les efforts nécessaires pour venir à bout des réserves exprimées par certaines forces politiques qui boycottent à cause d'elles les réunions parlementaires, afin de pouvoir élire un chef de l'État, suivant les règles constitutionnelles. »
Plus tard, Mgr Raï a reçu la visite de l'évêque Ghattas Hazim, émissaire du patriarche grec-orthodoxe, Youhanna Yaziji, qui était accompagné de l'ancien président du conseil municipal de Beyrouth, Nicolas Saba. Mgr Hazim a remis au patriarche maronite une invitation au congrès sur « l'unité d'Antioche » qui se tiendra du 26 au 29 juin, à Balamand. À son tour, M. Saba a indiqué dans une déclaration que le chef de l'Église maronite « n'a besoin de leçons de patriotisme de personne, d'autant que Bkerké et les patriarches maronites constituent la colonne vertébrale du Liban ».
Parmi les visiteurs du patriarche, l'archevêque maronite de Tyr, Mgr Chekrallah Nabil Hajj, qui lui a fait part de la cérémonie qui sera organisée le 15 juin pour la consécration du Liban au Cœur de la Sainte-Vierge, ainsi qu'une délégation des Restos du cœur, conduite par Mme Mona Nehmé.
Mgr Raï a célébré une messe à Bkerké à l'intention de l'association, avant de rappeler que chaque samedi, il reçoit douze vieillards qui déjeunent avec lui, le cardinal Nasrallah Sfeir et les évêques présents à Bkerké.