Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Transition

Les États-Unis « impatients » de travailler avec l’Égypte de Sissi

Le partenariat Washington-Le Caire devra être accompagné de réformes sur les droits de l'homme, avertit la Maison- Blanche.

Place Tahrir, les Égyptiens célébraient mardi soir l’élection de leur nouveau président Abdel Fattah al-Sissi. Khaled Desouki / AFP

Les États-Unis ont fait part hier de leur impatience à travailler avec le nouveau gouvernement du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi « pour faire avancer notre partenariat stratégique et les nombreux intérêts communs aux États-Unis et à l'Égypte », a annoncé la Maison-Blanche dans un communiqué.
Dans ce contexte, le président Barack Obama s'entretiendra dans les prochains jours avec l'ancien chef de l'armée devenu président d'Égypte dont il exigera notamment des réformes sur les droits de l'homme. En effet, la Maison-Blanche d'ajouter dans son communiqué : « Nous invitons le président élu et le gouvernement à adopter les réformes nécessaires pour gouverner avec responsabilité et dans la transparence, garantir la justice à chaque individu et démontrer leur détermination dans la protection des droits universels de tous les Égyptiens. »


Abdel Fattah al-Sissi, qui dirige de facto l'Égypte depuis qu'il a destitué l'islamiste Mohammad Morsi il y a 11 mois, a été proclamé officiellement mardi président, avec 96,9 % des suffrages, lors d'un scrutin boycotté par les partisans de son prédécesseur. Le nouveau président va prêter serment dimanche. Une cérémonie et une réception au palais présidentiel seront organisées en présence « des rois et des chefs d'État », selon l'agence de presse officielle MENA, sans plus de précision.
La Maison-Blanche a précisé que, selon les observateurs, l'élection présidentielle s'est déroulée conformément à la loi égyptienne. Mais elle a toutefois exprimé des réserves concernant ce qu'elle qualifie d'un « environnement politique limité » dans lequel le scrutin s'est déroulé et a encouragé le nouveau gouvernement de Sissi à améliorer le déroulement des élections à l'avenir. « Une vraie démocratie est fondée sur l'État de droit, les libertés civiques et un débat politique ouvert », selon le communiqué.

 

Au bord du gouffre
Dans une allocution télévisée, Sissi a demandé aux Égyptiens de « travailler à la restauration de la sécurité de cette nation » dont l'économie a été anéantie par des années d'agitation. « L'avenir est une page blanche, et c'est à nous d'y inscrire ce que nous voulons... pain, liberté, dignité humaine, justice sociale », a-t-il dit. Des mots qui résonnent comme une promesse et qui semblent aller dans le sens de Washington.
Mais après avoir éliminé toute opposition, Abdel Fattah al-Sissi va devoir redresser une économie au bord du gouffre. En effet, les profondes divisions dans le pays sur l'autoritarisme du régime et les critiques internationales de la politique répressive d'un ex-chef de l'armée sont doublées d'une grave crise économique. Les réserves en devises ont fondu de moitié depuis 2011, les revenus du tourisme, secteur-clé, ont chuté de 12,5 milliards de dollars en 2010 à 5,8 aujourd'hui, et les investissements étrangers de 12 milliards par an à 2 milliards. Pour protester contre la répression visant les islamistes, Washington avait gelé en octobre sa manne financière annuelle de 1,5 milliard de dollars, essentiellement à l'armée. Mais l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, qui ont également dans le collimateur les branches nationales des Frères musulmans, ainsi que le Koweït, avaient aussitôt remplacé l'aide américaine et internationale en finançant massivement le
nouveau régime. Et mardi soir, aussitôt officialisée l'élection de M. Sissi, le roi Abdallah d'Arabie saoudite a appelé à une conférence des donateurs pour aider l'Égypte à se relever.


Ces dernières semaines cependant, il semble que le reste de la communauté internationale se soit faite à l'idée d'un Sissi président. Mais la tâche sera rude pour un régime qui a d'emblée toujours exclu toute réconciliation nationale. « Les Frères et les révolutionnaires de 2011 considèrent Sissi comme un ennemi, un militaire, qui n'a pas pour habitude de négocier », analyse Ahmad Abed Rabou, professeur de sciences politiques à l'université du Caire.

Lire aussi

Salutaire impatience, le point de Christian Merville

 

Pour mémoire
En Égypte, le retour (forcé) en arrière

Moubarak condamné à trois ans de prison pour corruption

« Sissi est le sauveur du pays. Sous les Ikhwane, les chrétiens étaient persécutés »

« Ni Hamdeen ni Sissi... Moi, je vote pour al-Spacey »

Soutenir Sissi pour survivre, le pari difficile de salafistes égyptiens

Les États-Unis ont fait part hier de leur impatience à travailler avec le nouveau gouvernement du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi « pour faire avancer notre partenariat stratégique et les nombreux intérêts communs aux États-Unis et à l'Égypte », a annoncé la Maison-Blanche dans un communiqué.Dans ce contexte, le président Barack Obama s'entretiendra dans les prochains...

commentaires (2)

Ils sont prets a bosser avec Sissi , avec l'Iran nouvelle puissance regionale avec les palestiniens reunis , et meme avec le Hezbollah resistant voir avec la Syrie si ca trouve, et hooo!!! les yankys n'en faites pas trop , ca ne les detournera pas des russes , leur vrai allie , vous n'etes que des opportunistes a la ramasse !! Continuez a vous allier a l'INJUSTE .

FRIK-A-FRAK

12 h 34, le 05 juin 2014

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • Ils sont prets a bosser avec Sissi , avec l'Iran nouvelle puissance regionale avec les palestiniens reunis , et meme avec le Hezbollah resistant voir avec la Syrie si ca trouve, et hooo!!! les yankys n'en faites pas trop , ca ne les detournera pas des russes , leur vrai allie , vous n'etes que des opportunistes a la ramasse !! Continuez a vous allier a l'INJUSTE .

    FRIK-A-FRAK

    12 h 34, le 05 juin 2014

  • DÉMOCRATIE (?)... OBLIGE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    07 h 51, le 05 juin 2014

Retour en haut