Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, est arrivé mercredi à Beyrouth en provenance de Varsovie, pour une visite non-annoncée de quelques heures, entamée par une rencontre avec le Premier ministre Tammam Salam, au Grand Sérail.
A l'issue de cette rencontre, le chef de la diplomatie US a indiqué qu'il était ravi de revoir la capitale libanaise. M. Kerry s'est rendu maintes fois au Liban quand il était sénateur. "Plus qu'un beau pays, le Liban est important pour la sécurité de la région et il est important de le soutenir en cette période difficile", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse.
Le chef de la diplomatie américaine a déploré la vacance à la magistrature suprême et appelé à "élire un président fort le plus tôt possible". "Le Liban mérite un gouvernement actif loin des ingérence extérieures ainsi qu'un président du Parlement à l'écoute des besoins du peuple libanais", a-t-il ajouté. En réponse à une question, le responsable américain a précisé que son pays ne porte aucune proposition pour résoudre la crise de la vacance et aucun candidat, l'affaire étant "celle des Libanais".
(Lire aussi: Le cabinet définit les bases de son action dans un cadre « consensuel et constitutionnel »)
Depuis le 25 mai, le pays est dans une situation de vacance de la présidence, les députés ayant échoué, malgré cinq convocations, à élire un successeur à Michel Sleiman. Selon les termes de la Constitution, le Conseil des ministres réuni assure les fonctions du président à titre "intérimaire". Le Liban a déjà connu un scénario de vacance de la présidence en 1988, en pleine guerre civile, et en 2007.
Le convoi de John Kerry, mercredi, dans la capitale libanaise.
REUTERS/Hasan Shaaban
Aide US de 51 millions de dollars
Sur un autre plan, M. Kerry a relevé que "le Liban est le pays le plus touché par la crise syrienne, notamment avec le flux des réfugiés syriens sur son territoire". Il a annoncé au nom du président Barack Obama une aide de 290 millions de dollars supplémentaires à destination de l'ONU" pour les réfugiés syriens et les pays hôtes touchés par cette crise, dont "51 millions de dollars seront pour le Liban".
John Kerry a en outre assuré que les Etats-Unis soutiendront toujours le pays du Cèdre, notamment ses forces armées. "La sécurité du Liban est cruciale pour celle de la région et les Etats-Unis resteront toujours à ses côtés", a-t-il indiqué.
Le conflit en Syrie a coûté au Liban plus de 7,5 milliards de dollars entre le début de la crise en mars 2011 et l'été 2013, a indiqué, en début de semaine, le président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim.
Au Liban, qui accueille plus d'un million de réfugiés syriens ayant fui le conflit qui ravage leur pays depuis trois ans, près du quart de la population est désormais constitué de Syriens, soit un million de personnes.
Le Liban "accueille le plus grand nombre de réfugiés par habitant au monde", a souligné le responsable du département d'Etat.
"J'appelle la Russie, l'Iran et le Hezbollah à œuvrer pour mettre un terme à la guerre en Syrie", a en outre lancé M. Kerry. Il a dans ce contexte assuré que son pays déploie tous les efforts pour aboutir à une issue politique au conflit syrien et arrêter ce "drame humain".
La présidentielle en Syrie est une "non élection"
Le responsable américain a d'ailleurs commenté l'élection présidentielle en Syrie que Bachar el-Assad est assuré de remporter. "Cette "élection est une non élection, c'est un zéro pointé, tant que la crise subsiste et les tueries continuent", a-t-il martelé, en réponse aux questions des journalistes.
Il a par ailleurs défendu la décision américaine de travailler avec le gouvernement palestinien, violemment critiquée par Israël, faisant valoir qu'aucun de ses membres ne faisait partie du Hamas, considéré comme un groupe terroriste par Washington. M. Kerry a précisé que le fait de travailler avec ce gouvernement ne signifiait pas une reconnaissance d'un Etat palestinien. "Les Etats-Unis ne reconnaissent pas un gouvernement par rapport à la Palestine car cela équivaudrait à reconnaître un Etat et l'Etat n'existe pas. Il ne s'agit pas d'une question de reconnaissance de gouvernement", a poursuit le secrétaire d'Etat.
Le responsable a dans ce contexte assuré que les relations des Etats-Unis avec Israël sont "très bonnes" et "vont au-delà des questions de sécurité".
Lors de son passage de quelques heures au Liban, M. Kerry a également rencontré le président du Parlement Nabih Berry à Aïn el-Tiné ainsi que le patriarche maronite Béchara Raï à l'évêché maronite de Beyrouth.
La présidence du Parlement a publié un communiqué à l'issue de la rencontre entre MM. Kerry et Berry. Selon le texte, Washington n'oppose de veto sur aucun candidat à la présidentielle et insiste sur le rôle des Libanais dans cette échéance. Le communiqué ajoute que M. Kerry, comme M. Berry, a prôné une solution politique en Syrie.
La présidence du Conseil a de son côté publié un communiqué en soirée assurant que M. Kerry a abordé lors de sa conférence de presse des sujets qui n'ont pas été au menu des discussions avec le Premier ministre Salam, notamment les relations israélo-américaines.
Des mesures de sécurité renforcées ont été prises dans la capitale libanaise pour cette première visite d'un secrétaire d'Etat américain en cinq ans au Liban. La dernière visite remontait à avril 2009, avec celle de Hillary Clinton.
Lire aussi
Dé-chiffrage, l'analyse d'Élie Fayad
Des législatives, pour briser le clivage 14/8 ?, l’éclairage de Philippe Abi-Akl
N. Machnouk : Si les Syriens atteignent les deux millions au Liban, je démissionne !
Réfugiés syriens : Salam met en garde contre un effondrement de l'économie libanaise
A l'issue de cette rencontre, le chef de la diplomatie US a indiqué qu'il était ravi de revoir la capitale libanaise. M. Kerry s'est rendu maintes fois au...
commentaires (9)
LES PANURGES DES CHEPTELS CHRÉTIENS DEVRAIENT SE RÉUNIR DANS LEUR BERGERIE ET NOMMER LE PANURGE ISSIMO POUR LA PRÉSIDENCE... NÉCESSITÉ URGENTE EXIGE !
LA LIBRE EXPRESSION, CENSUREE PARTI PRIS/ INTERET
22 h 38, le 05 juin 2014