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Liban - L’éclairage

Gel de l’élection présidentielle en attendant que se décante le paysage international

Michel Aoun persiste et signe : il ne renoncera en aucun cas à sa candidature à la présidence de la République. Il reste le candidat de l'entente par excellence, rappelle-t-il à qui veut l'entendre.
C'est ce que rapporte l'un des membres des instances maronites qui exprimait ses doutes quant à la tenue prochaine de séances parlementaires pour élire un nouveau président. C'est aussi l'impression avec laquelle sont sortis les membres des instances maronites réunis à Rabieh la semaine dernière.
La source maronite reste convaincue que le pays se dirige vers la paralysie qui va atteindre l'ensemble des institutions, pavant la voie à un nouvel appel en faveur de la mise sur pied d'une Assemblée constituante pour une refonte du système en place. Celle-ci serait en quelque sorte imposée par les développements sécuritaires, politiques et économiques.
Le Hezbollah, qui, en réalité, ne veut pas d'élection, se cache derrière le maintien en dépit de tout par Michel Aoun de sa candidature.


Alors que les forces du 14 Mars ont clairement annoncé leur candidat à la présidence, Samir Geagea, voire leurs candidats de substitution (Amine Gemayel, Boutros Harb, Robert Ghanem), force est de constater que les forces du 8 Mars n'ont pas désigné publiquement leur candidat à ce jour. Preuve en est, le silence à ce propos observé par le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, lors de sa dernière apparition publique.


Ayant été avisé du fait que l'Arabie saoudite ne soutenait pas sa candidature, Michel Aoun a haussé d'un cran ses prises de position devant les instances maronites, adressant des messages dans plusieurs directions, notamment au courant du Futur qui lui fait assumer la responsabilité du boycott de la présidentielle en s'obstinant à maintenir sa candidature. Des milieux politiques ne cachent pas d'ailleurs leur étonnement de voir la légèreté avec laquelle le camp du 8 Mars traite la question de la vacance présidentielle, une situation que le patriarche n'a pas manqué de dénoncer.


Dans les milieux du 14 Mars, l'on s'étonne comment le Hezbollah cherche à faire dévier l'attention de la présidentielle, en évoquant dès à présent l'échéance parlementaire, les prérogatives du Premier ministre à l'ombre de la vacance à la tête de l'État et les mécanismes à adopter dans ce cas de figure. Dans les milieux du chiisme politique, on envisage même l'éventualité d'une prorogation du mandat du Parlement. Selon un député des FL, le parti chiite ne veut pas entendre parler d'élection avant d'avoir « libéré Baabda » pour paver la voie à un président qui garantirait la protection de la résistance. Les forces du 14 Mars estiment quant à elles que le Hezbollah cherche à garder ce dossier ouvert de sorte à habiliter Téhéran à l'utiliser comme carte de pression dans les négociations sur le nucléaire. L'Iran ne serait pas prêt d'ailleurs à lâcher la carte libanaise à la veille des pourparlers irano-saoudiens, estime-t-on dans ses milieux.


Les milieux proches du Hezbollah répètent à l'envi que les forces du 8 Mars rejettent catégoriquement le plafond fixé par l'ancien chef d'État, Michel Sleiman, reflété par ses positions au lendemain notamment de la déclaration de Baabda, puisque le parti chiite reste attaché à la trilogie « peuple-armée-résistance » qu'il aspire à faire figurer dans la déclaration ministérielle.


Ainsi, et au lieu de plancher sur l'élection d'un nouveau chef de l'État, le Hezbollah a placé à la tête des priorités les questions revendicatives, en l'occurrence l'échelle des salaires, dans l'espoir de l'utiliser comme carte de pression, voire comme agent déstabilisateur de la scène politique. Ce que conteste d'ailleurs le courant du Futur qui préfère que le dossier social soit reporté à après les élections.
Rapportant les propos de responsables arabes, des sources politiques précisent que le Liban ne figurera pas à l'ordre du jour des travaux de la prochaine réunion saoudo-iranienne. En amont de cette rencontre, la question des gardes révolutionnaires iraniens dont l'Arabie saoudite aurait exigé le retrait de la région, du Liban notamment.


En attendant la tenue du sommet irano-saoudien, qui se concocte dans les coulisses depuis un certain temps, la vacance au niveau de la première magistrature risque ainsi de perdurer. D'autant qu'aucune entente intermaronite ne s'est dégagée à ce jour et que les puissances extérieures semblent occupées ailleurs, par des dossiers plus prioritaires.


Jusque-là, les États tiers se sont abstenus d'interférer dans l'échéance présidentielle dans l'espoir de voir une entente interlibanaise émerger autour d'un candidat. À défaut, et si les parties n'arrivent toujours pas à convenir d'un candidat de compromis, l'échéance serait alors appelée à s'internationaliser en partie, par le biais d'une liste réduite de candidats choisis en dehors de la cour des principales forces politiques, et en dehors de la polarisation, des candidats qui ne seraient aucunement de défi mais acceptés de tous.

 

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L'ABERRATION DE L'ABRUTISME !

ARABOS-SIONISTES, L,ARTICLE DISPARAIT DES ECRANS

15 h 16, le 03 juin 2014

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Commentaires (2)

  • L'ABERRATION DE L'ABRUTISME !

    ARABOS-SIONISTES, L,ARTICLE DISPARAIT DES ECRANS

    15 h 16, le 03 juin 2014

  • Nous ne voulons pas de candidat de compromis. Nous réclamons des élections en bonne et due forme un point c'est tout. Que le meilleur gagne! N'ayant pas le meilleur, le parti des gangsters, armé jusqu'au dents se fait un plaisir de tout geler et obstruer. Libre a lui mais son jeu ne passe plus et il vaut mieux attendre car le résultat de celle ci n'est pas en sa faveur. Prenons le temps alors de bien résister pour que le Liban reste a nos enfants ce qu'il fut pour nous: Une Patrie libre, fière, souveraine et démocratique! Les Aounistes regretterons amèrement leurs errements car ils serons honnis du peuple a l'avenir. Hugh j'ai dit!

    Pierre Hadjigeorgiou

    14 h 54, le 03 juin 2014

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