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Liban - La situation

Au Liban, une attente optimiste sur un terrain qu’on « mine et démine »

À Masnaa, où un bureau de vote a été établi. Photo Danielle Khayat

« L'entente, en tant que garante du respect du pacte national », a été invoquée plus d'une fois hier par le Premier ministre Tammam Salam, lors d'une interview télévisée en soirée. C'est une manière positive de décrire une situation qui ne tient qu'à la volonté politique de respecter. En dehors de cette volonté, ni la Constitution ni même le pacte national n'offrent de garde-fous à la stabilité et la bonne marche des institutions. Le 8 Mars a, par exemple, trouvé dans l'essence du pacte national matière à justifier le partage du pouvoir par tiers, moulé dans le nouveau triangle (Aoun-Hariri-Nasrallah), défendu jusqu'à nouvel ordre par le chef du Courant patriotique libre, le général Michel Aoun. La visite prochaine de Walid Joumblatt chez Saad Hariri à Paris devrait en réduire toute la portée. C'est, en outre, sous prétexte du pacte national qu'une campagne est menée contre la visite du patriarche maronite à Jérusalem.

 

C'est également en invoquant le pacte national que les ministres aounistes tendent à abolir toute marge de manœuvre du Premier ministre sous la vacance présidentielle. Cette tendance aurait été clairement exprimée par le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, lors du Conseil des ministres vendredi dernier. Il s'agissait, rappelons-le, de la première réunion du gouvernement exerçant par intérim, en vertu de la Constitution, les prérogatives présidentielles. Elle a été meublée par un débat de plus de trois heures sur les moyens d'exercer ces prérogatives (l'élaboration de l'ordre du jour ; la convocation du Conseil des ministres ; la modalité de vote et de signature de décisions prises dans le domaine relevant des prérogatives du chef de l'État...). Le Premier ministre aurait fait preuve d'une « attention impressionnante », écoutant pendant trois heures les points de vue divergents, « sans intervenir », selon une source ministérielle.


Peu avant la fin de la réunion, le ministre Gebran Bassil, relayé par le ministre Élias Bou Saab, lui aurait lancé sans détours qu'il n'a pas le droit, en tant que Premier ministre, de décider ni de la date ni de l'heure, et encore moins de l'ordre du jour du prochain Conseil des ministres. « Je n'ai pas encore donné mon avis », lui aurait répondu le Premier ministre. « Alors, puisqu'on y est, débattons-en, et fixons une date à la prochaine réunion », a lancé Gebran Bassil. Le président Salam s'est contenté de ne pas lui répondre, fixant à aujourd'hui la réunion du prochain Conseil des ministres, une décision qui n'a d'ailleurs pas été contestée par les autres ministres, ni même par les ministres du Hezbollah. Ceux-ci seraient même intervenus pour inciter au calme leurs collègues aounistes.


Un retour sur cette réunion donne le ton de la séance d'aujourd'hui, au cours de laquelle le Premier ministre devrait trancher le débat, notamment sur la question de l'ordre du jour. Il a ainsi rappelé hier que l'article 62 de la Constitution accorde au Premier ministre la compétence de fixer l'ordre du jour de la réunion ministérielle, après concertation avec le président de la République. Une concertation à laquelle Tammam Salam a dit avoir eu rarement recours avec l'ancien président de la République, Michel Sleiman, quand bien même ils étaient « en contact quotidien et régulier ». Il aurait en tout cas décidé d'accorder une journée supplémentaire aux ministres pour examiner l'ordre du jour, en leur communiquant le document 72 heures avant le Conseil des ministres, au lieu des 24 heures prévues par la Constitution. Il s'est également dit ouvert à toute demande d'ajuster ou de changer une clause prévue à l'ordre du jour.
C'est cette position qu'il défendra donc aujourd'hui, et les milieux du Grand Sérail se disent optimistes quant à l'action, sans entraves, du cabinet. Certaines questions, comme la ratification des lois, ou les prérogatives relatives à « la personne » du chef de l'État, resteront sans solution, prouvant que la présidence n'est pas remplaçable.


Pour un ministre du 14 Mars, « les aounistes ont mis la barre très haut, en voulant ôter toute prérogative au Premier ministre ». Leur position serait de « pure forme », dans le prolongement du « jeu auquel ils se livrent », avec leurs alliés, depuis la naissance du cabinet Salam. Ce « jeu » consisterait pour le Hezbollah à « déminer, à éliminer les mines placées par nos alliés (aounistes) », pour reprendre l'expression d'un ministre du parti chiite, cité par la source du 14 Mars. Selon cette source, cela signifierait que le Hezbollah est soucieux de maintenir le gouvernement en marche. Ce souci se joindrait à celui de ne pas élire un nouveau chef de l'État avant un accord régional qui viendrait « tout résoudre à la fois » : présidentielle, législatives, voire l'énigme de l'ouverture Aoun-Hariri. Ce schéma, datant de plusieurs semaines, paraît aujourd'hui légèrement secoué, à plus d'un titre. Le leader du Futur aurait adressé une « réponse peu confortable » au chef du CPL, en ce qui concerne son appui à sa candidature, à en croire certains députés du 14 Mars. De plus, le chef de la diplomatie iranienne a décliné l'invitation de son homologue saoudien à se rendre à Djeddah. Et cerise sur le gâteau, le front du Golan a été secoué hier par une attaque des forces régulières syriennes, et une réponse immédiate de Tel-Aviv...


Des enjeux régionaux et internationaux, on retiendra aujourd'hui le souci marqué du président de la Banque mondiale, en visite au Liban, de trouver des solutions durables aux différents dossiers économiques, y compris l'énergie et la grille des salaires (source d'un profond malaise social), comme récompense à « la générosité sans pareille » du pays au niveau de l'accueil des déplacés syriens. Parallèlement, le plan ministériel visant à gérer l'entrée et la présence des Syriens est en marche, quatre mesures pratiques ayant été entérinées hier, à la veille de la présidentielle syrienne. L'aménagement de zones-tampon fait désormais partie des objectifs, à l'heure où certains milieux du 14 Mars ne cachent pas leur crainte de troubles sécuritaires au Nord, « provoqués par le régime syrien, pour justifier une éventuelle ingérence au Liban, après avoir consolidé ses zones d'influence en Syrie ».

 

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« L'entente, en tant que garante du respect du pacte national », a été invoquée plus d'une fois hier par le Premier ministre Tammam Salam, lors d'une interview télévisée en soirée. C'est une manière positive de décrire une situation qui ne tient qu'à la volonté politique de respecter. En dehors de cette volonté, ni la Constitution ni même le pacte national n'offrent de garde-fous...

commentaires (3)

MINE... DÉMINE... PUIS REMINE... YIA ABOU AMINE !

ARABOS-SIONISTES, L,ARTICLE DISPARAIT DES ECRANS

15 h 18, le 03 juin 2014

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Commentaires (3)

  • MINE... DÉMINE... PUIS REMINE... YIA ABOU AMINE !

    ARABOS-SIONISTES, L,ARTICLE DISPARAIT DES ECRANS

    15 h 18, le 03 juin 2014

  • Son amour du pays mahééék, yîîîh, vaut bien celui qu’il voue aux "affaiiires". Vivant toujours chez son beau-chef sis 1 monticule de Râbïéhhh dans 1 banlieue beyrouthine en milieu maronitique très strict, le béssîîîl cultive les paradoxes et offre une image pathétique et Malsaine de ce bled. Car le beauf n’a pas peur de s’engager dans ce milieu si fakîhdio-boSSféràRienique. Et si dans ses banalyses il parle effrontément de changementalo-réformisme c’est la vie si friquée qu’il défend sapé de ses jolies chemises manches courtes et de ses cravates "très classe" n’est -ce pas ? Face à ce succès, l’Arhgendre garde la petite et/ou grosse tête hyper froide. Aux fêtes du divin-fakkîh qui lui ont offert une flopée de présents en toumâns, en nature et en USD tous assurément super Per(s)cés, il est monté sur scène pour présenter un projet jauni et orangé pour son new boSStroSS-palais, super banal tant stratégiquement que tac-tic ment avec plusieurs de ses acolytez-ébaubiz-et puînés et, en hôte de marque, un tout petit bigaradier défendant avec lui à la vie à la mort "la lutte catastrophique et si puérile du walïoulfakkîh semi-aride centre asiatique simili-exotique ; yâ wâïylîîîh ! Car oui, le beauf comme le caporal se sentent vachement résistants ! Et si on veut le joindre, il se dit très occupé vous voyez. Car il bosse, le "beau gosse" ! "Reniflant" les bonnes affaiiires, et les filant derechef à son beau- chef ou dans son cartable orangé pour école ou classe "primaiiire".

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    10 h 09, le 03 juin 2014

  • "Certains ne cachent pas leur crainte de troubles sécuritaires au Nord, provoqués par le régime syrien, pour justifier une ingérence au Liban après avoir consolidé ses zones d'influence en Syrie." ! Plus clair que ça tu meurs.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    06 h 47, le 03 juin 2014

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