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À La Une - Economie

Le conflit syrien a coûté plus de 7,5 milliards de dollars au Liban

Les peuples de Jordanie et du Liban "ont fait preuve d'une générosité inégalée et ne doivent pas être laissés supporter le poids de cette crise seuls", avertit le président de la Banque Mondiale.

Le Liban accueille plus d'un million de réfugiés syriens. Sur cette photo, des réfugiés parmi les plus misérables d'entre eux, à Abou Samra, à Tripoli (Liban-Nord). AFP /ANWAR AMRO

Le président de la Banque Mondiale, Jim Yong Kim, a déclaré en Arabie saoudite, première étape d'une tournée dans la région, que le conflit en Syrie avait coûté au Liban voisin plus de 7,5 milliards de dollars jusqu'à l'été dernier.

"Nous avons estimé l'été dernier que l'impact sur le Liban était de 7,5 milliards de dollars", a déclaré M. Kim lors d'une conférence de presse avec le ministre saoudien des Finances, Ibrahim al-Assaf, dimanche soir à Jeddah.
Il a souligné que le conflit syrien avait surtout eu des répercussions "très profondes" sur les économies du Liban et de la Jordanie, où M. Kim doit se rendre dans la cadre de sa tournée, notamment en raison de l'afflux des réfugiés dans ces deux pays.


M. Kim a assuré que la Banque mondiale "tente d'aider dans la mesure du possible ces deux pays", mettant en garde contre le fait que les répercussions du conflit syrien pourraient s'étendre "à toute la région".


Au Liban, qui accueille plus d'un million de réfugiés syriens ayant fui depuis trois ans le conflit qui ravage leur pays, près du quart de la population est désormais constitué de Syriens.
Selon les estimations de la Banque Mondiale, le produit intérieur brut a chuté de 2,9% par an entre 2012 et 2014. En outre, pendant cette même période, 170.000 Libanais sont tombés dans la pauvreté et le taux de chômage a doublé pour passer au-dessus de 20%.


La Banque Mondiale a averti dans un communiqué publié dimanche qu'au Liban et en Jordanie, qui accueille plus de 300.000 Syriens, les réfugiés augmentent la pression sur les services comme l'eau et l'électricité, l'éducation et la santé, comme ils intensifient la compétition sur les emplois.


"La communauté internationale doit intensifier son soutien aux Jordaniens et aux Libanais", a déclaré M. Kim, cité dans le communiqué. "Les peuples de ces deux pays ont fait preuve d'une générosité inégalée et ne doivent pas être laissés supporter le poids de cette crise seuls", a-t-il ajouté.

 

La semaine dernière, le président de l'Association des commerçants de Beyrouth (ACB), Nicolas Chammas, avait levé le ton une fois de plus pour dénoncer les conséquences catastrophiques de l'afflux des réfugiés syriens sur l'économie libanaise. Reprenant la célèbre formule de l'ancien président syrien, feu Hafez el-Assad, "un même peuple dans deux États", il a mis en garde contre l'impossibilité pour l'économie libanaise de subir le poids de deux peuples.

M. Chammas avait rappelé que l'économie libanaise en général, et son secteur commercial en particulier, souffre d'un frein de la croissance sans précédent, mettant en avant "une compétition féroce de la main-d'œuvre syrienne qualifiée et non qualifiée". "Pour que le Liban puisse subvenir aux besoins de ses citoyens, il doit enregistrer un taux de croissance de 5 %, mais s'il doit aussi porter l'afflux de réfugiés syriens, ce taux doit atteindre 10 % !", a-t-il mis en garde.

 

 

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Le président de la Banque Mondiale, Jim Yong Kim, a déclaré en Arabie saoudite, première étape d'une tournée dans la région, que le conflit en Syrie avait coûté au Liban voisin plus de 7,5 milliards de dollars jusqu'à l'été dernier.
"Nous avons estimé l'été dernier que l'impact sur le Liban était de 7,5 milliards de dollars", a déclaré M. Kim lors d'une conférence...

commentaires (1)

Nous saluons la compréhension du président de la Banque Mondiale en espérant qu’ il mettra en œuvre un plan pour distribuer les syriens refugiés au Liban dans d’autres pays arabes .

Sabbagha Antoine

16 h 18, le 02 juin 2014

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Commentaires (1)

  • Nous saluons la compréhension du président de la Banque Mondiale en espérant qu’ il mettra en œuvre un plan pour distribuer les syriens refugiés au Liban dans d’autres pays arabes .

    Sabbagha Antoine

    16 h 18, le 02 juin 2014

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