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À La Une - Syrie

La présidentielle va diviser le peuple syrien en "deux races"

Les rebelles bombardent un meeting électoral pro-Assad : 21 tués

Distribution d'aide dans le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk, près de Damas. Rame Alsayed/Reuters

La présidentielle du 3 juin en syrie, qui devrait voir la réélection de Bachar el-Assad, va approfondir le fossé dans le pays et accroître "l'arrogance" du régime, a estimé le chef d'un des courants de l'opposition intérieure syrienne. "Cela va conduire à diviser le peuple syrien en deux races: la race syrienne qui aura voté et la race terroriste qui n'aura pas participé à l'élection", a déclaré à l'AFP Louay Hussein, faisant allusion à la terminologie du régime qui emploie le mot de "terroristes" pour désigner les rebelles.
"En outre, cela aboutira à accroître l'arrogance du régime alors qu'il s'est emparé de l'argent du peuple, de sa liberté, son sang et son âme", a-t-il dit.

Louay Hussein, un écrivain de 54 ans brièvement arrêté en mars 2011 après avoir exprimé sa solidarité avec les habitants de Deraa (sud), où est née la contestation contre le régime, dirige le Courant de l'édification de l'Etat, une formation tolérée. Ancien membre du parti communiste, interdit, il avait été emprisonné entre 1984 et 1991.
"Il n'est pas possible d'avoir des élections auxquelles ne participeront que ceux qui peuvent aller voter", a-t-il encore dit. "Nous disposons de peu d'outils: les médias syriens nous sont fermés et nous risquons d'être arrêtés et battus si nous sortons dans la rue", a ajouté M. Hussein.
Son parti avait appelé dimanche la population à boycotter la présidentielle.

(Lire aussi : Présidentielle : un candidat fustige l'accaparement des richesses par une minorité)

Chute d'obus à Deraa

Sur le terrain, les rebelles syriens ont perturbé pour la première fois la campagne pour la réélection de leur ennemi Bachar el-Assad en bombardant un meeting électoral dans le sud, tandis qu'ils reculaient face à l'armée à Alep (nord).

A Deraa (sud), 21 personnes ont été tuées jeudi soir par un obus tiré par des rebelles islamistes sur un rassemblement de partisans du chef de l’État, en campagne pour sa réélection le 3 juin, a rapporté vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Onze civils dont un enfant ainsi que six miliciens pro-régime des Comités populaires, figurent parmi les victimes de cette attaque qui a aussi fait 30 blessés, a précisé l'OSDH. L'attaque a visé une tente dressée pour le meeting dans le quartier de l'aéroport. La ville de Deraa, près de la frontière jordanienne, est divisée entre rebelles et l'armée.

C'est la première fois qu'un rassemblement électoral est visé et pour Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH, cela constitue "un message clair de la part des rebelles qu'il n'y a pas de zone sécurisée pour organiser le scrutin".

Bien que plusieurs pays occidentaux et l'opposition syrienne en exil aient qualifié le scrutin de "farce", les rebelles, malgré leurs menaces, n'avaient jusqu'à présent pas réussi à empêcher les rassemblements pro-régime dans la plupart des grandes villes.

 

(Lire aussi : Assad en campagne sur les réseaux sociaux)

 

La tenue de l'élection présidentielle est un revers pour l'opposition et les rebelles, qui s'étaient juré de reverser Assad et avaient proclamé à plusieurs reprises que la victoire était proche. Or, depuis près d'un an, le vent a tourné. L'initiative revient à l'armée, appuyée par des supplétifs syriens et surtout par le Hezbollah, dont les combattants aguerris font la différence.

Les forces du régime ont d'ailleurs marqué jeudi un point décisif dans la ville-clé d'Alep, en s'emparant de la prison centrale de la ville, qui compte 4.000 détenus, en majorité de droit commun, et en bloquant dans le même temps l'une des principales routes d'approvisionnement des rebelles.

 

Alep bientôt 'confortable'

Une source militaire syrienne a affirmé à l'AFP que l'armée avait pris depuis le contrôle de "plusieurs secteurs autour de la prison", dans le cadre d'un "plan pour élargir les opérations et sécuriser la région et couper les approvisionnement des rebelles". "Prochainement, Alep sera dans une situation plus confortable", a ajouté cette source sans plus de précisions.

 

Alep, capitale économique du pays, s'était d'abord tenue en dehors de la révolte mais en juillet 2012 les rebelles se sont emparés d'une partie de la ville, désormais coupée en deux.

Les combats ont provoqué des dégâts terribles dans le centre historique d'Alep, une des plus vieilles villes au monde, ainsi qu'une situation humanitaire désastreuse dans la ville comme dans une grande partie du pays.

 

Dans un rapport transmis jeudi au Conseil de sécurité, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon note que les belligérants continuent de restreindre "d'une manière arbitraire" la livraison de l'aide humanitaire et que "la situation sur le terrain a empiré". Dans ce troisième compte-rendu sur le sujet, qui couvre la période du 22 avril au 19 mai, M. Ban déplore que Damas refuse toujours de laisser les convois humanitaires passer par les frontières de la Syrie avec la Turquie, l'Irak ou la Jordanie, comme l'exigeait la résolution 2139 adoptée en février par le Conseil de sécurité.

M. Ban déplore aussi que 241.000 personnes restent assiégées dans des zones tenues par le régime (pour 196.000 d'entre elles) ou par les groupes armés d'opposition (45.000), et que "l'accès à l'aide humanitaire reste imprévisible et terriblement insuffisante" pour 3,5 millions de Syriens.

 

 

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La présidentielle du 3 juin en syrie, qui devrait voir la réélection de Bachar el-Assad, va approfondir le fossé dans le pays et accroître "l'arrogance" du régime, a estimé le chef d'un des courants de l'opposition intérieure syrienne. "Cela va conduire à diviser le peuple syrien en deux races: la race syrienne qui aura voté et la race terroriste qui n'aura pas participé à...

commentaires (6)

En effet divisé le peuple syrien , mais pourquoi en 2 races ? en 2 tendances ça suffira largement pour faire la part des choses , d'un côté les partisans du complot terroriste et de l'autre ceux qui luttent contre ce complot salafowahabite allié au sionisme malfaisant ! On voit déjà même plus de bombes qui tombent sur les légalistes , mais aussi des accusations au chlore et on finira pas une attaque nucléaire le 3 juin , par des armes transportées par le hezb résistant dans des hélicos russes venus d'Ukraine via l'Iran . Suivez bien l'imbécilité de ce qui va venir !

FRIK-A-FRAK

13 h 03, le 24 mai 2014

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Commentaires (6)

  • En effet divisé le peuple syrien , mais pourquoi en 2 races ? en 2 tendances ça suffira largement pour faire la part des choses , d'un côté les partisans du complot terroriste et de l'autre ceux qui luttent contre ce complot salafowahabite allié au sionisme malfaisant ! On voit déjà même plus de bombes qui tombent sur les légalistes , mais aussi des accusations au chlore et on finira pas une attaque nucléaire le 3 juin , par des armes transportées par le hezb résistant dans des hélicos russes venus d'Ukraine via l'Iran . Suivez bien l'imbécilité de ce qui va venir !

    FRIK-A-FRAK

    13 h 03, le 24 mai 2014

  • EN DEUX " RAGES " PLUTÔT !

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 00, le 24 mai 2014

  • Les "peuples syriens", äaïynéééh, on dit les peuples syriens. Et bien fait pour leurs faciès ! Ils n'avaient pas hésité à se moquer de nous durant trente longues années. Retour de bâton donc, éhhh, éhhh libanais malgré leurs paupières finalement bientôt cousues.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    02 h 01, le 24 mai 2014

  • Bien sur! Le peuple Syrien et les étrangers hirsutes présents sur son territoire.

    Ali Farhat

    22 h 56, le 23 mai 2014

  • çA VA REPRENDRE DE PLUS BELLE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    22 h 09, le 23 mai 2014

  • La Syrie est à l'aube d'une longue guerre civile. Le peuple syrien, manipulé par son régime nazi, se réveillera un jour et comprendra.

    Robert Malek

    21 h 40, le 23 mai 2014

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