Le chef des Forces libanaises (FL) et candidat à la présidentielle, Samir Geagea, a accusé encore une fois le camp du 8 Mars de torpiller la présidentielle, après le cinquième échec du Parlement à élire un nouveau président. « Il s'agit d'un jour triste. Alors que pendant 24 ans la décision de la présidentielle n'était pas entre les mains des Libanais, nous avions là une réelle chance d'élire un président », a déclaré M. Geagea lors d'une conférence de presse. « Le 14 Mars, les centristes et le bloc du Développement et de la Libération ont agi conformément à la Constitution en assistant aux séances parlementaires et en ayant des candidats. Mais quelques députés paralysent la Constitution, la vie politique et la démocratie. Nous ne pouvons pas dire que les députés se sont dérobés à leurs responsabilités puisque 75 d'entre eux étaient bien présents », a-t-il ajouté, estimant que « le 8 Mars n'a pas participé à la séance parce qu'il n'est pas sûr de sa victoire ».
« Le 8 Mars a fait entrer le pays dans la vacance et annihilé tout espoir d'élire un président fort. Si le chef du Courant patriotique libre, le général Michel Aoun, avait franchement annoncé sa candidature aux présidentielles, les élections se seraient déroulées de façon normale et le processus se serait terminé avec Aoun ou Geagea pour président. Aoun aurait récolté 57 voix environ et moi entre 55 et 57 voix, étant donné que chaque camp aurait récolté le maximum de voix si la bataille était sérieuse. Je ne pense pas que le député Henri Hélou serait resté attaché à sa candidature le cas échéant, et nous aurions eu un président. J'aurais été le premier à féliciter le général Aoun s'il avait été élu », a-t-il réitéré, déclarant que « le Hezbollah ne souhaite pas le vide présidentiel mais ne peut laisser tomber son allié politique ». Et d'ajouter : « Nous avons connu une guerre de 15 ans pour arriver à la Constitution dans sa forme actuelle, une forme que certains veulent changer. »
Le chef des FL a par ailleurs fait remarquer que l'État était désormais bloqué et « en mode d'expédition des affaires courantes ». Il a alors souligné que son groupe politique ne se soumettrait pas aux pressions et ferait son possible pour éviter le vide et « protéger le pays des solutions qui l'entraîneraient dans les méandres de la politique régionale ». « Nous allons travailler avec tout le monde pour que cette vacance à la présidence soit la plus courte possible, avec l'aide du patriarche maronite Béchara Raï que j'ai senti très triste », a-t-il encore dit, ajoutant que « le 14 Mars n'a aucun plan B tant que le camp adverse campe sur ses positions ». Samir Geagea a enfin démenti que le patriarche lui ait proposé de soutenir un candidat spécifique, rappelant que les partis chrétiens ont promis à Mgr Raï de ne pas provoquer un défaut de quorum et que les leaders du Hezbollah ont signé un document similaire à Bkerké. Il a également déclaré que son camp ne récompensera pas ceux qui ont provoqué le défaut de quorum, au niveau de la nomination de directeurs généraux ou de commandants au sein de l'armée.
Liban
Geagea : Le 8 Mars a torpillé la présidentielle parce qu’il n’est pas sûr de sa victoire
OLJ / le 23 mai 2014 à 00h00
SONT-CE DES TORPILLES... OU DES BILLES ? SÛREMENT PAS DES MYRTILLES NI DES FILLES !
22 h 25, le 23 mai 2014