Michel Eddé : Il n’y a pas de crise sans issue

« Il n'y a pas de crise sans issue », a affirmé hier Michel Eddé, dans une déclaration. Le président de la Fondation maronite dans le monde a en outre jugé inconstitutionnelle la convocation de la Chambre, le 27 mai, en Assemblée délibérante.

Voici le texte intégral de la déclaration de M. Eddé :
« Je voudrais rappeler que les textes constitutionnels sont clairs. L'article 49 dispose que le président de la République est élu, au premier tour, au scrutin secret à la majorité des deux tiers des suffrages par la Chambre des députés. Aux tours de scrutins suivants, la majorité absolue suffit. À l'occasion de toutes les élections présidentielles sans exception, le quorum a toujours été des deux tiers.
« L'article 74 dispose, lui, qu'en cas de vacance de la présidence par décès, démission, ou pour toute autre cause, et en particulier à la fin du mandat présidentiel, l'Assemblée se réunit immédiatement et de plein droit, pour élire un nouveau président.
« Et l'article 75 dispose enfin que : "La Chambre réunie pour élire le président de la République constitue un collège électoral et non une Assemblée délibérante. Elle doit procéder uniquement, sans délai ni débat, à l'élection du chef de l'État."
« En conséquence, la réunion de la Chambre pour délibérer d'un texte législatif alors qu'elle constitue uniquement un collège électoral est inconstitutionnelle et les décisions qu'elle pourrait prendre n'auraient aucune valeur juridique et constitueraient un viol de la Constitution.
« Ainsi le Liban serait totalement paralysé tant que le président de la République ne serait pas élu. Cela pourrait prendre un mois, six mois ou même un an et plus. Mais pour éviter la ruine du pays, les députés seraient contraints de se réunir, d'assurer le quorum des deux tiers et d'élire un nouveau président.
« Il n'y a donc pas lieu de craindre une crise sans issue. »