L'espoir, un mot quatre-vingt-dix fois écrit et répété, année après année, maintes fois réitéré, décennie après décennie, en accompagnement des catastrophes et autres tragédies qui ont jalonné l'histoire du pays et celle de L'Orient-Le Jour.
Jamais les bras ne se sont inclinés, jamais la volonté n'a été brisée et au plus fort de la plongée dans l'abîme, le journal était là, tous les jours, au lever du soleil comme pour rassurer la population éprouvée, pour lui dire que la vie continue et que le mot est plus fort que la mort et l'adversité.
En célébrant, vendredi, son quatre-vingt-dixième anniversaire au cœur même de la cité ressuscitée, face à l'ancien immeuble emblématique de L'Orient, toujours debout malgré les cicatrices de la guerre, c'est un trait d'union entre le passé et l'avenir que le journal a tracé, une continuité sans faille qui est porteuse d'espérance.
Et la fête qui s'est prolongée tard la nuit, un happening de son et de lumière, de musique et de chansons, se voulait, en quelque sorte, un pied de nez aux vautours, aux oiseaux de mauvais augure qui n'arrêtent pas d'annoncer des lendemains de malheurs.
Bien sûr que les temps sont difficiles, bien sûr que rien dans le contexte politique actuel ne présage d'une sortie rapide de la crise, mais le Liban a connu des périodes encore plus démoralisantes, plus démotivantes et a toujours réussi à s'en extirper et à emprunter le chemin de la réconciliation et de la paix civile. Tout au long des quatre-vingt-dix années passées, L'Orient et Le Jour, puis L'Orient-Le Jour unifié ont toujours été là pour rapporter la bonne nouvelle et annoncer la fin des ténèbres. Et ce sera le cas pour de nombreuses années à venir parce que tel est notre destin, telle est notre mission...
L'espérance est là, immuable, celle que la société civile fait sienne tous les ans, celle qu'elle revendique à chaque difficulté, à chaque défi. Et c'est ainsi qu'alors même que le Liban fait face à des échéances cruciales, à des difficultés inextricables, les mêmes voix, les mêmes sources qui étanchent nos soifs se manifestent de nouveau pour préserver la flamme de l'espoir, la transmettre d'étape en étape, de saison en saison.
Hier, tout semblait impossible, tout paraissait aléatoire, et aujourd'hui, comme par enchantement, on annonce des festivals culturels prestigieux, des affiches exceptionnelles, l'arrivée de vedettes célèbres, celles que les organisateurs se disputent partout dans le monde. Entre Beiteddine et Jbeil, entre Zouk et Jounieh, on ne sait plus où donner de la tête et, en couronnement, on apprend que le Festival de Baalbeck regagne Baalbeck et que toutes les parties concernées s'engagent à en faire le « must » de la saison...
On croit rêver, mais finalement c'est cela le Liban : au milieu de la tempête, alors que toutes les portes semblent closes, une poignée d'irréductibles, de faiseurs de miracles, parient, contre toute logique, sur l'avenir. Et immanquablement ça marche.
C'est cela l'espoir, celui que notre journal a entretenu quatre-vingt-dix ans d'affilée. Il sera cette année aussi au rendez-vous...
Jamais les bras ne se sont inclinés, jamais la volonté n'a été brisée et au plus fort de la plongée dans l'abîme, le journal était...
Et face aux portes qui semblent closes dans ces moments actuels dificiles et avec la politique ouverte de l'espoir de l'Orient-Le Jour , ces portes seront ouvertes de nouveau .
17 h 15, le 19 mai 2014