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À La Une - Liban

Au bout de plusieurs heures de lutte, l'incendie de Betchay-Baabda maîtrisé

"Même pendant la guerre, nous n'avons pas vu, ici, un tel spectacle de désolation".

A Baabda, dans la forêt après l'incendie. Photo envoyée par un lecteur de L'Orient-Le Jour

Un énorme incendie s'est déclaré lundi matin dans la région de Betchay-Baabda (sud-est de Beyrouth), touchant la vallée des religieux dans la forêt de Baabda, un site protégé. Poussé par le vent et les fortes températures, le sinistre s'est propagé dans la région, menaçant des habitations. Selon un policier de la municipalité de Baabda interrogé par L'Orient-Le Jour, l'incendie s'est déclaré avant 8h à Wadi Chahrour, avant de se propager vers Betchay et Baabda.

 

En début d'après-midi, la défense civile a annoncé, dans un tweet, que l'incendie était maitrisé. 

 

La Défense civile a également tenu à remercier les habitants de la région et l'armée libanaise pour leurs efforts dans la lutte contre l'incendie.

La Défense civile et les autorités en générale ont toutefois été souvent critiquées, lundi matin, pour la lenteur de leur réaction face au sinistre.

 

"Tout brûle, toute la forêt brûle !", s'exclamait Paul Abi Rached, président de Terre-Liban, l'association qui gère la forêt de Baabda, interrogé lundi en milieu de matinée par L'Orient-Le Jour. "Cette forêt est la dernière foret sauvage et naturelle proche de Beyrouth. Il n'y a personne dans la forêt pour nous aider à éteindre l'incendie. Ni les trois municipalités concernées -Wadi Chahrour, Baabda et Betchay-, ni l'armée alors que le ministère de la Défense est à deux pas, ni la Défense civile. Personne n'est venu. Ce sont les volontaires de Terre-Liban qui essayent d'éteindre le feu avec l'eau de nos citernes", s'insurgeait-il.

"On a appelé la municipalité de Baabda à 8h30. Ils nous ont répondu : +Ça ne nous concerne pas, ça brûle à Wadi Chahrour+", accusait-il encore avant d'appeler à envoyer "devant la justice, les maires irresponsables qui sont incapables d'aider à éteindre un feu de forêt".

 

Photo Nour Braïdy

 

Sur l'ancienne route de Jamhour, à l'entrée de la forêt des religieux, un homme jetait des seaux d'eau sur les broussailles en feu. "L'incendie a commencé tôt ce matin, et personne n'est encore venu nous aider", se plaignait-il aussi. Au même moment passait, dans le ciel, un hélicoptère, qui toutefois poursuivait sa route plus loin.

Un peu plus tard, l'on apprenait que des hélicoptères de l'armée libanaise étaient arrivés à Betchay, afin de participer avec la Défense civile à l'extinction des flammes. Pendant ce temps, l'armée œuvrait à évacuer les maisons encerclées par l'incendie. En certains endroits, des militaires tentaient de circonscrire le sinistre.

 

La forêt de Baabda, rare poumon vert en banlieue de Beyrouth, est connue pour la richesse de sa biodiversité.

"Les flammes se sont arrêtées devant notre immeuble, car nous avons imbibé la terre d'eau. Le spectacle est terrible, c'est un désastre", raconte Rami, un Libanais de 40 ans qui habite Baabda depuis l'enfance. "Même pendant la guerre, nous n'avons pas vu, ici, un tel spectacle de désolation", ajoute Rami qui s'insurge, aussi, contre inefficacité des secours : "L'armée est venue avec une citerne et un tuyau de seulement 4 mètres. Les soldats ont arrosé les rochers, puis sont repartis!".

 

 A Baabda. Vidéo envoyée par un de nos lecteurs

 

Lundi matin, la vitesse de propagation de l'incendie a surpris nombre de résidents. Sur l'ancienne route de Jamhour, une femme, découvrant que les flammes avaient atteint sa maison, lançait, paniquée :  "L'incendie s'est propagé jusqu'ici ! Je dois enlever ma voiture!".

 

 Photo Nour Braïdy

 

"L'incendie s'est déclaré avant 8h. Nous avons vu les flammes monter, brûler tout ce qui est vert et sec. Mais il y a des maisons ici!", expliquait, non loin, un autre homme, gagné par l'inquiétude. "Ca fait plus de trois heures que l'incendie a commencé, et nous attendons toujours la Défense civile. Espérons qu'elle sera plus efficace que l'année dernière. Quand les pompiers étaient arrivés, tout était fini. Il devrait déjà y avoir des camions de pompier, et il n'y a toujours personne", s'insurgeait le résident, les yeux rouges dans une atmosphère saturée de fumée.

Dans un immeuble, l'on distinguait les habitants, le visage collé aux fenêtres fermées.

 

Photo Emilie Sueur

 

Laudy Khoury, elle, avait entrouvert la fenêtre de sa maison pour laisser passer un tuyau d'arrosage. Devant la maison, située sur l'ancienne route de Jamhour non loin de l'ambassade de Pologne, les hommes remplissaient des seaux d'eau. Michelle, la fille de Laudy, avait, de son côté préparé un sac comprenant quelques affaires. "Je me suis réveillée en étouffant ce matin, je me suis dit, +nous sommes foutus+".

 

Affirmant être sur les lieux du sinistre depuis 8h ce matin, le député Alain Aoun, a déclaré à L'Orient-Le Jour peu avant midi, avoir contacté le commandement de l'armée, pour essayer de contenir le sinistre. "Tout le monde est dépassé", reconnaissait-il toutefois.

"Nous faisons tout notre possible pour éteindre le sinistre qui ravage depuis ce matin la région de Betchay-Baabda", déclarait, dans la foulée, le général Raymond Khattar, directeur général de la Défense civile, précisant que toutes les maisons qui risquaient d'être atteintes par les flammes avaient été évacuées.

 

Photo Nour Braïdy

 

A la mi-journée, un responsable des FSI indiquait que l'incendie avait atteint l'ambassade d'Ukraine et la maison de l'ambassadeur de Jordanie. La région de Baabda abrite plusieurs ambassades et résidences d'ambassadeurs.

Selon des médias locaux, des voitures garées dans un des parkings du palais présidentiel de Baabda, où se tient une deuxième séance de la conférence nationale de dialogue, ont également été déplacées afin d'éviter qu'elles ne soient touchées par les flammes. Selon l'Agence Nationale d'Information (ANI, officielle), les écoles de la région ont également été évacuées.

 

Un énorme incendie s'est déclaré lundi matin dans la région de Betchay-Baabda (sud-est de Beyrouth), touchant la vallée des religieux dans la forêt de Baabda, un site protégé. Poussé par le vent et les fortes températures, le sinistre s'est propagé dans la région, menaçant des habitations. Selon un policier de la municipalité de Baabda interrogé par L'Orient-Le Jour, l'incendie...
commentaires (2)

Il faudra vérifier si des promoteurs immobiliers ne sont pas derrière cet incendie...la vitesse de livraison de permis de construire éventuels le confirmera...

CBG

20 h 56, le 07 mai 2014

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Commentaires (2)

  • Il faudra vérifier si des promoteurs immobiliers ne sont pas derrière cet incendie...la vitesse de livraison de permis de construire éventuels le confirmera...

    CBG

    20 h 56, le 07 mai 2014

  • Tout brûle, toute la forêt brûle vraiment le comble de la paresse pour la Défense civile et les pompiers qui ne sont jamais equipés. Choquant et triste .

    Sabbagha Antoine

    15 h 30, le 05 mai 2014

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