Alors que le Liban est plongé dans ses problèmes et sa bataille présidentielle, d'importants développements sont en train de se produire dans la région. Ils ne sont sans doute pas encore suffisamment avancés pour avoir un impact direct sur la situation interne libanaise, mais ils portent en eux des indices positifs. Il s'agit notamment de l'ébauche de dialogue entre l'Iran et l'Arabie saoudite. Un diplomate arabe en poste au Liban précise à ce sujet que la décision d'accepter d'ouvrir un dialogue avec la République islamique d'Iran a été prise par les responsables saoudiens après la visite du président américain Barack Obama à Riyad. Alors que ses interlocuteurs saoudiens attendaient de lui des confidences sur le peu de sérieux du processus de rapprochement avec l'Iran, le président américain leur aurait affirmé que ce processus est en train de progresser et qu'il y avait de grandes probabilités qu'un nouvel accord soit signé en juin prochain entre les pays dits 5 plus un et l'Iran.
Les responsables saoudiens auraient clairement compris que le président américain n'avait nullement l'intention de revenir sur son ouverture en direction de l'Iran. Ils auraient alors exprimé leurs craintes quant à une éventuelle expansion iranienne en direction du Conseil de coopération du Golfe, d'autant que les incidents se multiplient à la frontière du Yémen entre l'armée saoudienne et les Houthis, proches de l'Iran, ainsi que dans la zone est du royaume wahhabite où la communauté chiite est nombreuse. Le président américain aurait alors pris soin de rassurer les Saoudiens (et la famille royale) en réaffirmant son attachement au fameux pacte de Quincy qui fait quasiment de la sécurité de l'Arabie une responsabilité américaine. Mais en même temps, il aurait laissé entendre que les dirigeants saoudiens feraient bien de régler leurs problèmes de succession et de consolider le pouvoir dans le pays.
C'est dans ce cadre, estime le diplomate arabe, qu'il faut placer les dernières décisions du roi Abdallah, notamment concernant la mise à la retraite de l'émir et la désignation du prince Moqren comme « héritier de l'héritier du trône », ouvrant ainsi la voie à l'arrivée au pouvoir de son fils Metaab. Les prémices de ces changements ont commencé avec la désignation d'un nouvel ambassadeur en Iran, Abdel Rahmane Chehri, qui, depuis son arrivée à Téhéran, a multiplié les rencontres avec les responsables du pays. Ceux-ci auraient clairement déclaré leur intention d'améliorer leurs relations avec les pays du Golfe en général et avec l'Arabie saoudite en particulier. Le président Rouhani avait même à plusieurs reprises fait état de son désir de se rendre à Riyad, sans susciter jusque-là de réaction positive de la part des Saoudiens. Mais depuis quelques semaines, le dialogue semble avoir été plus direct et les informations en provenance d'Arabie font état d'une visite prochaine à Riyad d'un responsable iranien. On croit savoir qu'il s'agit de Hussein Amir Abdelahyane, qui est le responsable du monde arabe au ministère iranien des Affaires étrangères. Cette visite serait le prélude à celle du ministre iranien Mohammad Jawad Zarif à Riyad.
Tout en confirmant ce début de dialogue, des sources iraniennes bien informées restent très réservées, estimant qu'il faut bien préparer les dossiers avant d'ouvrir un dialogue en profondeur, car la crise de confiance est grande entre les deux pays. Mais l'Iran a déjà fait de grands pas en direction des autres pays du Golfe, notamment les Émirats arabes unis, le Koweit, le Qatar et bien sûr Oman. Le diplomate arabe en poste à Beyrouth estime aussi à cet égard que le règlement du contentieux entre l'Arabie saoudite et le Qatar devrait faciliter le dialogue entre Téhéran et Riyad.
Si ce processus se précise, il aura forcément des répercussions sur la situation interne libanaise, estime le diplomate arabe précité. Selon lui, le gouvernement de Tammam Salam n'aurait pas pu voir le jour s'il n'y avait pas obtenu auparavant la bénédiction tacite de Téhéran et de Riyad. Et un dialogue entre ces deux capitales, ayant une influence certaine au Liban, pourrait aboutir à une entente à la fois interne et régionale sur l'élection d'un nouveau président. C'est donc, selon le diplomate, une question de temps...
Liban - Éclairage
Une source diplomatique arabe fait état d’une amorce de dialogue entre Riyad et Téhéran
OLJ / Par Scarlett HADDAD, le 26 avril 2014 à 01h15
commentaires (6)
Les événements en Ukraine et leur déroulement vont influencer aussi la situation au Liban, les événements entre les deux Corée aussi, l'élection d'un président en Syrie aussi, la fonte des glaciers cet été aussi la liste est longue puisque il y a des libanais partout dans le monde... Finalement être libanais c'est être citoyen du monde...puisque tout tout tout tout peut influencer la situation au Liban... Est ce que si une Guerre éclate contre l'Iran ? Y aura t il une guerre au Liban? La réponse est oui malheureusement !!! N'est ce pas !!?? Pour ceux qui ont du mal à rester que Libanais... Prière de laisser les libanais exclusifs en paix! Merci ... Sinon allez là ou la haine vous mène ...
CBG
13 h 09, le 26 avril 2014