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Liban - Vie religieuse

Un « Hosanna ! » catholico-orthodoxe lancé hier sur l’ensemble du territoire libanais

Les communautés orthodoxe et catholique ont célébré hier la fête des Rameaux ensemble. Dans leurs homélies, les dignitaires religieux ont appelé au pardon et au respect de l'autre, sans pour autant omettre de tenir des propos politiques.

Les différentes paroisses d'Achrafieh se sont retrouvées place Sassine où chacune a lu une partie de l'Évangile des Rameaux. Photo Ibrahim Tawil

Ce n'est pas chaque année que les chrétiens catholiques, orthodoxes et protestants fêtent ensemble la fête de Pâques, et par conséquent celle des Rameaux, à la veille de la semaine sainte. L'année 2014 témoigne d'une coïncidence périodique sur ce plan, qui accentue la dimension œcuménique de la fête des Rameaux, qui célèbre l'entrée de Jésus-Christ à Jérusalem, et qui a été célébrée hier partout dans le monde par les chrétiens, toutes confessions confondues, au-delà de leurs différences.


Au Liban, catholiques et orthodoxes se sont adonnés ensemble aux rites de procession hier, de nombreuses paroisses catholiques et orthodoxes organisant des processions communes dans certaines régions. Ce fut le cas à la place Sassine, où les églises des pères lazaristes, de Notre-Dame de la Transfiguration, de Saint-Jean, de Sainte-Catherine et de Mar Mitr ont appelé leurs fidèles à une même procession au cours de laquelle l'Évangile de chaque communauté a été lu, avant que les fidèles ne se séparent et ne rejoignent leurs églises respectives pour la suite de la messe.


À Dhour Choueir, également, les messes ont été célébrées dans les trois églises maronite, grecque-catholique et grecque-orthodoxe, avant que les trois groupes de fidèles ne se rassemblent pour une procession commune, un rituel annuel dans cette ville où un comité d'unification de la fête de Pâques ne tient pas compte des différences de calendrier entre les communautés depuis déjà quelques années.

 

(Voir ici, les rameaux, en photos, dans nos archives)

 

Rameaux et échéance présidentielle
À Bkerké, le patriarche maronite, le cardinal Béchara Boutros Raï, a célébré la messe des Rameaux dans la cour extérieure de la chapelle de la Résurrection. Dans son homélie, le prélat a rappelé que les chrétiens ont joué un rôle primordial au niveau de la consécration de la coexistence entre chrétiens et musulmans au Liban et au niveau aussi du pacte national. Mgr Raï a estimé que le Parlement et le cabinet sont dans l'obligation de remplir les vacances dans les institutions publiques, « afin de ranimer l'État, d'ouvrir les horizons de l'espoir devant les jeunes Libanais et d'améliorer leurs revenus ». « Nous aspirons tous à ce que le président de la Chambre annonce la date des séances parlementaires pour l'élection d'un nouveau président de la République, a-t-il indiqué. Un nouveau président qui serait à la hauteur des défis politiques et économiques actuels. Le président de la République est la garantie de la légitimité de toutes les institutions constitutionnelles, pour paver la voie à de nouveaux horizons dans notre vie nationale. »

 

(Lire aussi : Geagea : Le 14 Mars est à deux doigts de soutenir ma candidature)


L'échéance présidentielle était aussi au cœur de l'homélie prononcée par le métropolite de Beyrouth, Mgr Élias Audi, qui a célébré la messe du dimanche des Rameaux à la cathédrale Saint-Georges, place des Martyrs. « Ils m'ont demandé quel président je préfère. J'ai répondu vouloir un président pacifiste qui aime le Liban, un président doté d'un cœur libéré de la haine, un président juste et équitable qui aime son pays et son peuple », a affirmé le prélat qui a indiqué que le pays manquait d'établissements scolaires qui éduquent les enfants et les jeunes Libanais au vrai sens de la citoyenneté, notant qu'un tel enseignement éliminerait le confessionnalisme et le sectarisme, en faveur d'une relation de fraternité entre les Libanais.
Pour sa part, l'évêque maronite de Beyrouth, Mgr Boulos Matar, qui célébrait la messe des Rameaux dans la cathédrale Saint-Georges au centre-ville, a appelé les fidèles au respect des autres, à la modestie, au pardon et à la charité, se remémorant le père Frans Van der Lugt, assassiné en Syrie il y a quelques jours, et estimant que « nous portons notre croix en tant que chrétiens en Orient et en Occident ».

 

« Enterrer la haine »
Les festivités des Rameaux ont été célébrées par ailleurs hier sur l'ensemble du territoire libanais, avec la participation des enfants arborant gaiement leurs bougies et leurs rameaux d'olivier, même dans des régions qui témoignent de remous sécuritaires, comme au Akkar et à Baalbeck, où le père Élias Gharios a célébré la messe et a chevauché un âne pour la procession.


À Tripoli, l'archevêque maronite, Mgr Georges Abou Jaoudé, a célébré la messe en l'église Saint-Maron, en présence notamment du commandant Abdel Nasser Ghemraoui, représentant le directeur des Forces de sécurité intérieure, Ibrahim Basbous. Il a dans ce contexte appelé les responsables à répandre la charité et la paix, et à enterrer la haine et la quête des intérêts personnels pour permettre une réconciliation entre Libanais.

 

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À Nabatiyé et à Tyr, les foules de fidèles ont rempli les églises, où la plupart des homélies reprenaient les thèmes du pardon et de l'acceptation de l'autre. À Batroun, les messes ont été célébrées en l'église Saint-Georges et la cathédrale Saint-Stéphane, où le ministre des Affaires étrangères Gebran Bassil prenait part à la célébration eucharistique. Le père Tannous Nehmé, président de l'ordre des moines maronites libanais, a de son côté célébré la messe au monastère Saint-Joseph de Jrebta, où repose sainte Rafqa, décédée il y a exactement 100 ans. Des festivités similaires ont eu lieu, notamment, au Koura, à Akoura, à Bhamdoun et à Aley.

 

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Ce n'est pas chaque année que les chrétiens catholiques, orthodoxes et protestants fêtent ensemble la fête de Pâques, et par conséquent celle des Rameaux, à la veille de la semaine sainte. L'année 2014 témoigne d'une coïncidence périodique sur ce plan, qui accentue la dimension œcuménique de la fête des Rameaux, qui célèbre l'entrée de Jésus-Christ à Jérusalem, et qui a été...

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