En Syrie, la guerre se rapproche des provinces côtières

Une offensive lancée depuis trois semaines par les insurgés syriens au nord de Lattaquié, dans le réduit alaouite, a rapproché la guerre des provinces côtières de la Syrie, jusque-là épargnées globalement par les combats. Les rebelles sont désormais dans les collines qui dominent la mer et le port de Lattaquié est à portée de leurs armes.
À Lattaquié toutefois, les rues sont toujours aussi animées, les bus bondés. Un signe pourtant : il n'y avait dans la première semaine d'avril qu'un bateau au mouillage dans le port, contre des dizaines en temps normal. Sur la route côtière, les contrôles d'identité sont resserrés. La vérification des cartes d'identité est assez rapide, mais pour les personnes contrôlées, la procédure paraît une éternité. De nombreuses interpellations ont eu lieu lors de contrôles de ce type.
Des habitants rapportent par ailleurs que des miliciens chiites irakiens commencent à arriver dans la région, comme pour renforcer l'armée syrienne, également soutenue par des combattants du Hezbollah et des officiers iraniens. On a aussi croisé la semaine passée des hommes sans armes mais en uniforme militaire portant des insignes chiites s'exprimant avec un fort accent libanais.

La Ghouta orientale pilonnée
Ailleurs dans le pays, l'armée a lancé hier une offensive aérienne contre Douma, dans la Ghouta orientale et plusieurs autres positions rebelles aux abords de la capitale, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), précisant que « trois enfants et quatre hommes ont été tués » dans ces attaques. Également, elle a de nouveau bombardé dimanche la localité de Mleiha, où rebelles et jihadistes du Front al-Nosra sont aux prises avec les forces loyalistes et le Hezbollah. L'OSDH a également fait état de raids sur Hammouriyeh, à l'est de Damas, et d'un bombardement aux barils d'explosifs à Daraya, un autre bastion rebelle au sud-ouest de la capitale, aux abords duquel de violents combats opposaient loyalistes et rebelles. Et dans le centre de la capitale, « un jeune homme a été tué et 22 autres personnes ont été blessées » par un tir d'obus de mortier, selon l'agence officielle SANA.

Dans le Nord, de violents combats se poursuivaient dans la ville d'Alep notamment près du centre des renseignements de l'armée de l'air, que les rebelles tentent de contrôler. Des raids aériens ont par ailleurs tué deux enfants et un homme dans la ville, au lendemain d'un raid ayant fait 11 morts.
Sur un autre plan, le président Bachar el-Assad a évoqué hier encore une fois un « tournant » dans la guerre en faveur du régime. « Il y a un tournant dans la crise au niveau militaire et des exploits permanents réalisés par l'armée dans la guerre contre le terrorisme, ainsi qu'au niveau social concernant la réconciliation nationale », a affirmé M. Assad, selon la télévision d'État. « L'État cherche d'abord à ramener la sécurité et la stabilité dans les régions importantes attaquées par les terroristes et ensuite il s'attaquera aux poches et cellules dormantes », a poursuivi M. Assad, alors que les rebelles ont subi des revers ces dernières semaines, en particulier dans la région stratégique du Qalamoun, entre Damas et le Liban, et que le gouvernement a conclu des cessez-le-feu dans plusieurs secteurs rebelles assiégés autour de la capitale.

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