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À La Une - France

Dominique Baudis emporté par un cancer généralisé

L'ancien maire de Toulouse avait couvert, en tant que journaliste, la guerre civile au Liban, un pays qu'il considérait "comme sa deuxième patrie".

Dominique Baudis est décédé jeudi 10 avril 2014. Archives AFP

L'ancien journaliste, député centriste et maire de Toulouse, Dominique Baudis, est mort jeudi matin à l'âge de 66 ans d'un cancer généralisé à Paris, a-t-on appris auprès de l'institution, Défenseur des droits, qu'il dirigeait. Il avait été opéré il y a quelques mois du cervelet, a précisé un proche à Reuters.

 

Plusieurs fois député notamment européen, Dominique Baudis avait présidé le comité éditorial du journal Le Figaro, le gendarme de la télévision française, le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), puis l'Institut du monde arabe (IMA) avant de devenir Défenseur des droits, en juin 2011, une fonction nouvellement créée.

 

Diplômé de Sciences Po, Dominique Baudis a débuté par le journalisme, au Liban en 1971. Correspondant de l'ORTF puis de TF1 au Proche-Orient, il couvre la guerre du Liban. De retour à Paris, cet homme séduisant, voix posée et regard bleu, présente ensuite le journal télévisé de 1978 à 1980, puis celui de France 3 jusqu'en 1982.

 

 

 Un reportage commenté par Dominique Baudis sur Hasbaya, en mai 1974.

 

A L'Orient-Le Jour, il disait en 2009, à l'occasion d'une tournée au Liban, que c'est grâce au pays du Cèdre qu'il avait pu "comprendre avec plus de profondeur la structure politique et sociale du Moyen-Orient". "Cela m'a permis, en partie, de devenir plus tard reporter pour la première chaîne française dans la région. Même après avoir quitté le Liban au début de la guerre civile, je n'ai jamais vraiment rompu le lien avec ce pays, que je considère comme ma deuxième patrie. J'ai toujours été fasciné par cet attachement inébranlable à la vie qu'ont les Libanais, et qui n'a jamais fait défaut même dans les moments les plus durs de leur histoire contemporaine. Après trois décennies teintées de violence, d'attentats, d'occupations mais aussi de soulèvements populaires et de libérations, je regarde le Liban et son avenir avec beaucoup d'espoir. Les Libanais ont réussi à survivre à toutes ces épreuves. Finalement, ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort", disait-il encore.

 

 

Il entre ensuite en politique et se fait élire en 1983 à la mairie de Toulouse, dans le sud-ouest de la France, succédant à son père, Pierre Baudis. En 1984, il est élu au Parlement européen, avant d'être élu à trois reprises à l'Assemblée nationale. Sa nomination en janvier 2001 à la tête du CSA par le président Jacques Chirac l'oblige à démissionner de tous ses mandats et fonctions.

 

En 2003, il est mis en cause par des prostituées de la région de Toulouse dans l'affaire du tueur en série Patrice Alègre. Accusé de proxénétisme, viol, meurtre et actes de barbarie, il révèle publiquement cette sordide affaire au journal de TF1. Il ne sera totalement innocenté par la justice qu'en 2005 et racontera son calvaire dans un livre, "Face à la calomnie".

 

Il avait été nommé le 22 juin 2011 pour un mandat de six ans non renouvelable au poste de Défenseur des droits, qui absorbait les missions du Médiateur de la République, du Défenseur des enfants, de la Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l'Egalité (HALDE) et de la Commission Nationale de Déontologie de la Sécurité (CNDS).

 

Le président François Hollande a fait part de son "infinie reconnaissance" pour "le courage, l'abnégation et la tolérance" dont fit preuve "tout au long de sa vie" Dominique Baudis. Dans un communiqué, le chef de l'Etat écrit que l'ancien Défenseur des droits était "plus que tout, attaché à la liberté".

 

Le Premier ministre, Manuel Valls, a salué la mémoire d'un "combattant de toutes les discriminations, intègre et courageux", d'"un homme de dialogue". "Très attaché à la laïcité, à l'accès de tous à la justice, il a su faire" de l'institution du Défenseur des droits "un outil au service de ceux qui souffrent", dit-il dans un communiqué.

Pour Yves Jego, président de l'Union des démocrates et indépendants (UDI), "l'Europe perd aujourd'hui un grand défenseur et la France un immense serviteur. Son courage dans les épreuves qu'il a traversées mérite d'être cité en exemple".

"C'était un homme de l'intérêt général, rendu, par les vicissitudes de la vie (...) terriblement sensible à l'injustice et c'est les deux choses que je garde de lui avec le chagrin de perdre un ami", a témoigné le président du MoDem, François Bayrou, sur RTL.

"Il a consacré sa vie au service des autres avec un dévouement, une intégrité et un humanisme admirables", a déclaré, de son côté, le président de l'UMP, Jean-François Copé, dans un communiqué.

 

Dominique Baudis avait épousé en secondes noces la journaliste et écrivain franco-algérienne Ysabel Saïah-Baudis. Il était père de trois enfants dont Florence, qui s'est engagée en politique à Toulouse sur ses traces.

 

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Plusieurs fois député notamment européen, Dominique...

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