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À La Une - La femme de la semaine

Ségolène Royal, le grand retour

La nomination au gouvernement d'une ancienne compagne d'un président français, une situation inédite en France.

 

Ségolène Royal, 60 ans, revient au premier plan de la scène politique française avec le portefeuille de ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie. REUTERS/Charles Platiau

Électron libre au sein du parti socialiste, l'ex-compagne du président François Hollande, Ségolène Royal, revient au premier plan de la scène politique française avec le portefeuille de ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie au sein du gouvernement de Manuel Valls.

La nomination au gouvernement d'une ancienne compagne d'un président français est une situation inédite en France. Ségolène Royal, 60 ans, mère des quatre enfants de François Hollande, devient numéro 3 du gouvernement.

 

Le retour aux affaires de l'ancienne candidate malheureuse à la présidentielle de 2007, qui ne s'était pas privée de critiquer les débuts de l'ère Hollande, pourrait rendre difficile la gestion politique du président. Elle a dit mercredi vouloir travailler avec lui "le plus naturellement possible et le plus institutionnellement possible".

Son entrée au gouvernement a été grandement facilitée par la rupture en début d'année de François Hollande avec sa deuxième compagne, la journaliste Valérie Trierweiler. Les deux femmes n'ont jamais caché leur antipathie.

 

"Le défi écologique, la croissance verte est un formidable levier pour l'emploi, le pouvoir d'achat et le bien-être", a souligné Mme Royal en prenant ses fonctions. Alors que les écologistes ont refusé de prendre ce ministère qui leur avaient été proposé par Manuel Valls, elle s'est engagée à "associer" leurs élus à la réflexion pour faire de la France "l'une des premières puissances écologiques d'Europe.

 

(Voir la composition du gouvernement)

 

Toute à sa présidence de la région Poitou-Charentes, Ségolène Royal était en réserve de la République depuis deux ans. En privé, nombre de ses soutiens plaidaient pour "qu'elle retrouve le rang qui était le sien". Loin de l'appareil du parti socialiste, elle avait critiqué l'équipe du Premier ministre Jean-Marc Ayrault, parlant de temps "perdu", d'un exécutif qui aurait dû "aller plus vite", et fustigeant les couacs à répétition entre ministres aux positions divergentes sur tel ou tel sujet de société.

Sa traversée du désert a commencé avec son échec à la présidentielle de 2007 remportée par Nicolas Sarkozy. En 2011, elle est en concurrence directe avec François Hollande lors de la primaire socialiste organisée dans la perspective de la présidentielle de 2012 et subit un revers majeur: elle n'obtient que 7% des suffrages mais ravale ses larmes pour apporter trois jours après son soutien à son ex-compagnon. "Je sais que le temps de la réhabilitation viendra", avait-elle déclaré après sa défaite aux législatives de 2012.

Car Ségolène Royal sait aussi "panser ses plaies et repartir", une formule par laquelle elle introduit son dernier opus, "Cette belle idée du courage" (mai 2013), sur lequel elle est montrée riant à gorge déployée. Elle y confie avoir puisé "courage" et "énergie" auprès des "passeurs de courage", parmi lesquels figure Nelson Mandela, pour continuer à avancer.

 

Intrépide et exaltée
Habituée des coups politiques et du contre-pied, "Ségolène", comme l'appellent simplement les Français, a bousculé les codes socialistes avec des idées parfois décoiffantes - patriotisme, valeur travail, sécurité, nation -, dont beaucoup ont été reprises par sa formation.

Courageuse, intrépide pour ses admirateurs, Ségolène Royal est exaltée voire "illuminée" pour ses détracteurs - certains se souviennent de ses envolées quasi mystiques sur la "fraternité" ou encore tout récemment de sa pose vêtue d'un drap blanc, dans un magazine, en Marianne du célèbre tableau "La Liberté guidant le peuple".

 

Fille d'officier et issue d'une famille catholique, née à Dakar, grande et mince, elle adhère au Parti socialiste en 1978. Elle fait partie de la même promotion de l’École nationale d'administration, l'école formant l'élite française, que François Hollande. Députée des Deux-Sèvres (ouest) de 1988 à 2007, elle a déjà été ministre trois fois dans des gouvernements de l'ancien président socialiste François Mitterrand, à l'Environnement, à l'Enseignement scolaire et à la Famille, l'Enfance et aux personnes handicapées.

Depuis 2013, elle était vice-présidente et porte-parole du Conseil d'administration de la Banque publique d'investissement (BPI). Elle est aussi vice-présidente de l'Internationale socialiste.

Proche de Mitterrand, elle confiait, en septembre 2012 : L'Elysée, "c'est un lieu que je connais bien puisque j'y ai travaillé pendant sept ans avec François Mitterrand dont une partie avec François Hollande. Nous étions tous les deux".

 

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