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Moyen Orient et Monde - Syrie

La plus grave escalade depuis 40 ans sur les hauteurs du Golan

Après la prise de Yabroud, l'armée avance dans le Qalamoun ; la Syrie a évacué de son territoire près de la moitié de son arsenal chimique.

Trois chars israéliens se sont positionnés tout près de la ligne de cessez-le-feu, au sud-est du bourg de Majdal Chams, le chef-lieu des localités du Golan, mais le calme prévalait en fin d’après-midi dans la région. Menahem Kahana / AFP

Israël a frappé hier des cibles syriennes sur le Golan et mis en garde le régime de Bachar el-Assad après une attaque ayant blessé quatre de ses soldats dans cette région frontalière, laissant craindre une confrontation ouverte entre les deux pays.


Les raids aériens israéliens marquent la plus grave escalade depuis 40 ans sur les hauteurs du Golan, un plateau dont une partie a été occupée par Israël après la guerre israélo-arabe de 1967. Ils ont visé une infrastructure d'entraînement de l'armée syrienne, des QG militaires et des batteries d'artillerie, a indiqué un communiqué militaire, au lendemain d'une attaque à la bombe contre une patrouille de parachutistes israéliens dans la partie occupée du Golan, près de la ligne de cessez-le-feu.
Les raids ont fait un mort et sept blessés, selon l'armée syrienne. Et le régime Assad a lancé une mise en garde à Israël, affirmant que « ces actes agressifs menacent la sécurité de la région ».
« Nous attaquons ceux qui nous attaquent », a alors averti le chef du gouvernement Benjamin Netanyahu en Conseil des ministres. Il a souligné qu'Israël continuerait également à « interdire le transfert d'armes par air, mer et terre », en allusion aux équipements militaires destinés au Hezbollah qui combat les rebelles en Syrie au côté du régime.


Le ministre israélien de la Défense Moshé Yaalon a pour sa part attribué au régime Assad « la responsabilité » des violences. « S'il continue à coopérer avec les agents terroristes qui cherchent à nuire à l'État d'Israël, il paiera un prix élevé. »

 

« Changement des règles du jeu »
Certaines zones du côté syrien sont contrôlées par des rebelles, y compris des combattants jihadistes hostiles à Israël. Selon Israël, le Hezbollah y est également présent.
Selon des journalistes, trois chars israéliens se sont positionnés tout près de la ligne de cessez-le-feu, au sud-est du bourg de Majdal Chams, le chef-lieu des localités du Golan, mais le calme prévalait en fin d'après-midi dans la région.
Les habitants de Majdal Chams, une région entièrement occupée par Israël, ont condamné les raids, accusant Israël et les États-Unis d'« aider et d'armer les groupes terroristes » face à M. Assad.
À l'instar de plusieurs analystes israéliens, le général Amos Yadlin, ancien chef des renseignements militaires, considère que le régime syrien est impliqué dans l'attaque contre la patrouille israélienne.
« L'attaque était professionnelle, il ne fait aucun doute que les Syriens étaient au courant, et peut-être même qu'ils l'ont menée pour le compte du Hezbollah », a estimé M. Yadlin. « Cela change les règles du jeu et lorsque l'autre partie (la Syrie) change les règles du jeu, Israël doit faire passer le message que le prix va être très élevé », a-t-il ajouté.


Bien que les deux voisins soient officiellement en état de guerre, la ligne de cessez-le-feu était considérée jusqu'à présent comme calme depuis l'armistice de 1974 consécutif à la guerre de 1973.
Mais, selon l'analyste militaire du Yediot Aharonot, « les Syriens et le Hezbollah veulent entraîner Israël dans une guerre d'usure à la frontière nord au moment et au rythme qu'ils imposent ».
Israël a informé la force de l'ONU chargée de superviser le cessez-le-feu sur le Golan de la « gravité » de la situation tandis que la France a condamné l'attaque anti-israélienne et appelé à éviter les risques d'escalade.

 

(Lire aussi : Damas et Moscou fustigent la fermeture par Washington de l’ambassade syrienne)

 

Autour du Krak des Chevaliers
Par ailleurs, sur un tout autre front, l'armée syrienne, appuyée par le Hezbollah, a pris hier le contrôle de la localité de Ras al-Aïn dans les montagnes du Qalamoun, renforçant son emprise sur cette région stratégique proche de la frontière libanaise, et « tuant un grand nombre de terroristes », a indiqué l'agence officielle SANA reprenant la terminologie du régime pour désigner les rebelles. La télévision publique a diffusé des images en direct de Ras al-Aïn, montrant des femmes dansant et chantant de joie.


Après la prise de Yabroud ce dimanche, dernier bastion rebelle important dans le Qalamoun, l'armée a désormais comme objectif de « sécuriser entièrement la frontière et de fermer tous les points de passages avec le Liban », selon un responsable des services de sécurité à Damas. L'armée devra, pour cela, s'emparer de Rankous, au sud de Yabroud, et Flita et Ras al-Maara, au nord-ouest, selon lui.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), des combats violents se déroulaient hier à un point de contrôle de Rankous. Les soldats, appuyés par des miliciens prorégime et le Hezbollah, combattaient en outre les rebelles et les forces jihadistes autour du village de Bakhaa et Jobeh, toujours dans cette région du Qalamoun, selon l'OSDH.


Par ailleurs, dans la province centrale de Homs, l'armée est entrée dans la localité d'al-Hosn où se trouve la célèbre forteresse croisée du krak des Chevaliers, selon une source des services de sécurité. « L'armée a pris deux quartiers d'al-Hosn. Elle bombarde autour du Krak des Chevaliers pour prendre ce château » aux rebelles, a-t-elle précisé.


Et au nord-ouest de Damas, « sept personnes ont été tuées dans des raids aériens aux abords de Qoudsaya et huit autres ont été abattues par un tireur embusqué », en violation d'une trêve, a indiqué l'OSDH. Parmi les morts, figurent plusieurs militants antirégime, a dit l'Observatoire. Une vidéo, mise en ligne par les opposants, montre un grand nuage de fumée, le bruit des avions et d'explosions.
Un militant a confirmé via Skype les raids. Mais interrogée, une source des services de sécurité syriens a démenti ces frappes.


Dans le sud du pays, les rebelles se sont emparés de la prison centrale de Gharaz à Deraa, libérant des prisonniers, selon l'OSDH. Et dans la Ghouta orientale, près de Damas, deux enfants sont morts par manque de nourriture et de médicaments, dans une zone où le régime impose un siège depuis plus d'un an, selon cette ONG.


Quant aux armes chimiques, la Syrie a évacué de son territoire près de la moitié de son arsenal dont la totalité de son gaz moutarde, a annoncé hier l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC). Selon les chiffres fournis par l'organisation, la Syrie a désormais évacué 29,5 % des agents de catégorie 1, les plus dangereux, et 82,6 % des agents de catégorie 2, pour un pourcentage global de 45,6 %.

 

Pour mémoire
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Israël a frappé hier des cibles syriennes sur le Golan et mis en garde le régime de Bachar el-Assad après une attaque ayant blessé quatre de ses soldats dans cette région frontalière, laissant craindre une confrontation ouverte entre les deux pays.
Les raids aériens israéliens marquent la plus grave escalade depuis 40 ans sur les hauteurs du Golan, un plateau dont une partie a été...

commentaires (3)

Il y a une fin à tout , aussi bien pour les bonnes choses que pour les mauvaises. l'état basée sur l'usurpation de territoires connait la fin de son bonheur et le début de son malheur , la résistance prendra tout son temps et comme il est dit , à son rythme et à son tempo imposera la restitution de ce qui a été volé à la Syrie, prenons ça au sérieux , le sud Liban , après 18 ans de guerre d'usure qui pouvait prévoir une débandade , les jambes à son cou des usurpateurs , personne ? , faux , moi , si !

FRIK-A-FRAK

11 h 52, le 20 mars 2014

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Commentaires (3)

  • Il y a une fin à tout , aussi bien pour les bonnes choses que pour les mauvaises. l'état basée sur l'usurpation de territoires connait la fin de son bonheur et le début de son malheur , la résistance prendra tout son temps et comme il est dit , à son rythme et à son tempo imposera la restitution de ce qui a été volé à la Syrie, prenons ça au sérieux , le sud Liban , après 18 ans de guerre d'usure qui pouvait prévoir une débandade , les jambes à son cou des usurpateurs , personne ? , faux , moi , si !

    FRIK-A-FRAK

    11 h 52, le 20 mars 2014

  • çà pour une provocation,c'est une belle provocation.Un front mort depuis ans,et qui se rallume,comme çà,comme par hasard.Quel intérêt aurait le Hezbollah,englué en Syrie,sur la sellette au Liban,à commettre un attentat insignifiant? oups...parce que d'habitude,quand Mars attacks(c'est pour rire hein?),les dégâts sont autrement plus significatifs.Dunque,sauf à penser que les hezbollahis sont devenus complètement idiots d'un coup,ce n'est pas eux.Quant à l'armée syrienne officielle,pourquoi irait elle justifier une attaque israëlienne qui détruirait ,par exemple(et innocemment bien sûr),ses forces aériennes?J'en tire la conclusion que ON veut faire intervenir les Israéliens,en lieu et place des occidentaux, à cet effet.Un autre attentat(plus sanglant) ne devrait pas tarder...qui laissera bien entendu pléthore de preuves que ce sont les syriens officiels ou le Hezbollah qui ont commis l'attentat. Quand je vous dis qu'on se fout de votre gueule!

    GEDEON Christian

    10 h 52, le 20 mars 2014

  • "Quant aux armes chimiques, la Syrie a évacué de son territoire près de la moitié de son arsenal dont la totalité de son gaz moutarde, a annoncé l'OIAC. Selon les chiffres fournis par l'organisation, la Syrie a désormais évacué 45,6 % de son arsenal chimique global." ! Ceci sera aussi présenté comme étant encore une "victoire" remportée par ce régime finissant tant haï et si maléfique !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    09 h 31, le 20 mars 2014

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