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À La Une - Rapport

En Syrie, faute de matériel médical, des enfants blessés sont amputés

Save the Children dresse un tableau effrayant de la situation sanitaire en Syrie.

Un enfant blessé est secouru après un raid aérien contre un quartier de Damas en janvier 2014. Reuters/Bassam Khabieh)

L'organisation caritative Save The Children peint un très sombre tableau de la situation sanitaire dans laquelle vivent les adulte et les enfants en Syrie, où, selon son dernier rapport paru ce lundi, 60% des hôpitaux ont été endommagés ou détruits depuis le début du conflit voici trois ans.

 

Save the Children évoque les retombées "horribles" de l'effondrement du système de santé, alors que près de la moitié des médecins ont fui le pays et que le personne médical restant doit traiter des centaines de milliers de personnes blessées dans les combats.

"A travers la Syrie, 60% des hôpitaux et 38% des centres de premiers soins ont été endommagés ou détruits, la production de médicaments a chuté de 70%", peut-on lire dans le rapport, alors qu'avant guerre, la Syrie bénéficiait d'une industrie pharmaceutique florissante. "Près de la moitié du nombre total de médecins ont fui le pays : à Alep, une ville qui comptait 2.500 médecins, il n'en reste que 36", note encore Save The Children.

Les établissements toujours opérationnels luttent pour traiter un nombre croissant de patients. Des maisons sont transformées en hôpitaux de campagne, des salons deviennent salles d'opération.

"La majorité des enfants qui arrivent dans les établissements de santé ont des blessures liées à la crise, mais les cliniques ne disposent plus du personnel, des équipements ou des conditions sanitaires pour les traiter", peut-on encore lire.

 

(Lire aussi : La guerre transposée de Damas à Londres fait un tabac sur le net)

 

Assommé à coups de barres métalliques

Dans ce contexte délétère, de jeunes médecins, sans formation suffisante, prennent le relais et des mesures de plus en plus extrêmes pour garder les patients en vie. Un médecin a ainsi avoué à Save the Children que son équipe utilise des batteries de voiture pour alimenter les machines de dialyse "faites maison". Un autre, qui n'a fait qu'un an à l'école de médecine, a effectué des centaines d'interventions chirurgicales. 

"Le système de santé de la Syrie connaît un tel chaos que l'on nous a parlé de médecins utilisant de vieux vêtements en guise de bandages et de patients qui choisissent de se faire assommer à coups de barres métalliques pour perdre connaissance, parce qu'il n'y a plus de produits anesthésiques", lit-on dans le rapport de l'ONG. "Le manque d'eau pure signifie que la stérilisation des bandages est pour ainsi dire impossible, ce qui favorise le risque d'infection et peut-être de mort", indique encore le rapport.

 

En raison du manque de matériel nécessaire pour soigner leurs blessures, des enfants ont dû être amputés. Des nouveaux nés sont morts quand les couveuses ont cessé de fonctionner en raison des coupures d'électricité. Certains patients sont morts à la suite de transfusions d'un mauvais groupe sanguin, et des transfusions ont dû être effectuées directement de personne à personne en raison du manque d'électricité.

 

Selon la Syrian American Medical Society, citée dans ce rapport, 200.000 personnes sont mortes de maladies chroniques depuis le début du conflit en raison d'un manque d'accès aux traitements. Il est probable que plusieurs milliers d'entre eux étaient des enfants. Des maladies comme la rougeole et la méningite se sont répandues, et la poliomyélite, qui d'après le rapport avait été éradiquée en Syrie en 1995, touche aujourd'hui jusqu'à 80.000 enfants, indique Save The Children dans le rapport. 70.000 Syriens ne reçoivent plus leur traitement contre le cancer et une maladie chronique comme la leishmaniose, dont on comptait moins de 3.000 cas en Syrie avant le déclenchement du conflit, frappe aujourd'hui plus de 100.000 personnes.

 

 

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Save the Children évoque les retombées "horribles" de l'effondrement du système de santé,...

commentaires (2)

Le comble de l'horreur et le monde entier assiste en spectateur. Y en a meme qui se regalent...Pauvres enfants dont on a ampute l'enfance et pauvres malades et blesses innocents, pour ne pas parler des civils morts de facon atroce...

Michele Aoun

22 h 03, le 10 mars 2014

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Commentaires (2)

  • Le comble de l'horreur et le monde entier assiste en spectateur. Y en a meme qui se regalent...Pauvres enfants dont on a ampute l'enfance et pauvres malades et blesses innocents, pour ne pas parler des civils morts de facon atroce...

    Michele Aoun

    22 h 03, le 10 mars 2014

  • Tres touchant surtout quand il s'agit d'innocentes victimes d'une guerre irresponsible , declenchee par des irresponsables venus d'ailleurs , de pays ou le respect de la vie d'un homme vaut moins que celle d'un chameau , et ca veut donner des lecons de democratie ....

    FRIK-A-FRAK

    18 h 31, le 10 mars 2014

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