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Moyen Orient et Monde - Syrie

« Nous resserrons quasiment l’étau autour de Yabroud »

Le régime avance dans le Qalamoun et aurait évacué ou détruit un tiers de son arsenal chimique.

Des soldats prorégime ne regardent même pas le corps d’un rebelle mort dans les rues de Sahel. Photo AFP

Dans le village poussiéreux de Sahel au nord de Damas, un officier syrien et ses hommes se reposent devant une mosquée : une brève pause avant de reprendre leur offensive vers Yabroud, bastion-clé de la rébellion, à peine à deux kilomètres de là.
« Le moral est au beau fixe, nous sentons la confusion parmi les terroristes (rebelles, NDLR) », se félicite-t-il devant les journalistes accompagnant l'armée dans une tournée dans les environs de Yabroud, ville située dans la région montagneuse du Qalamoun, frontalière du Liban. Il montre du doigt la ville, séparée par une petite colline de Sahel, où l'armée est entrée lundi. « Nous resserrons presque complètement l'étau autour de Yabroud », soutient-il.


Dans la région du Qalamoun, une bataille cruciale oppose depuis fin 2013 les rebelles menés par le Front al-Nosra, la branche d'el-Qaëda en Syrie, à l'armée syrienne, massivement appuyée par le Hezbollah, selon une ONG syrienne et des militants.
Objectif pour le régime de Damas et son allié : couper la route aux rebelles entre le Liban et la Syrie, liée par une frontière poreuse. « Nous attendons l'ordre pour avancer sur Flita », dernier verrou rebelle proche de Yabroud, ajoute encore le militaire. « Flita, c'est la seule porte de sortie pour les hommes armés vers Ersal », localité libanaise proche de la frontière syrienne et partisane de la rébellion, explique un autre officier. En attendant, les hélicoptères du régime ne cessaient de lancer des barils remplis d'explosifs près de Yabroud.

 


Mais pour le moment, les soldats attroupés dans le petit village de Sahel font le signe de la victoire devant les journalistes, agitant des drapeaux syriens.
Ici, les quelques maisons ont été abandonnées depuis longtemps, et il n'y a que les soldats qui paradent avec leurs armes légères et leurs véhicules. Au cours de la tournée, des tirs et des bruits de combats intermittents au loin se font entendre. Soudain survient un raid aérien suivi d'une explosion. « C'est un raid sur des objectifs précis », explique le premier officier. Dans cette région aride que l'armée affirme contrôler, les pick-up transportant les journalistes traversent parfois des zones à tombeau ouvert « par crainte des tireurs embusqués », signale le militaire.

 

Cruciale pour le Hezbollah
Selon Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), « l'armée ne veut pas entrer à Yabroud. Son objectif, c'est de prendre les localités et les collines alentour pour assiéger complètement la ville », a-t-il ajouté.
La tactique du siège est utilisée par l'armée dans plusieurs villes et localités rebelles en Syrie.


La bataille de Yabroud est cruciale pour le Hezbollah, qui accuse les rebelles d'y piéger les voitures à l'origine des attentats qui ont secoué ses bastions au Liban au cours des derniers mois.

 

(Lire aussi: Bombardements à Ersal et à Laboué)


Parallèlement, Damas aurait évacué ou détruit un tiers de son arsenal chimique qui doit être détruit aux termes d'un accord international, a déclaré hier la coordinatrice de la mission chargée de superviser le processus. « Un tiers des produits chimiques syriens a été soit évacué, soit détruit, a déclaré Sigrid Kaag au conseil exécutif de l'Organisation pour les armes chimiques (OIAC). C'est un bon développement, et je compte sur une accélération soutenue et une intensification de l'effort. »
La Syrie a déjà manqué plusieurs dates intermédiaires pour l'évacuation ou la destruction de son arsenal chimique. Selon un programme approuvé par l'ONU à la suite d'un accord russo-américain, les armes chimiques auraient dû être complètement détruites au 30 juin.


De son côté, le président syrien Bachar el-Assad a affirmé mardi son rejet du « plan » du secrétaire d'État américain John Kerry pour un règlement du conflit israélo-palestinien.
M. Kerry cherche depuis des mois à obtenir l'aval des Israéliens et des Palestiniens sur un « accord cadre » visant à résoudre des décennies de conflit. S'exprimant devant une délégation jordanienne, M. Assad a, selon l'agence officielle SANA, déclaré que la Syrie « rejetait le plan Kerry et tout ce qui se trame dans la région pour consacrer l'idée d'Israël comme État nation juif et vider la Palestine » de son peuple.

 

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