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Liban - La bonne nouvelle du lundi

Labaki, Hamdan, Sayegh... Le talent libanais s’exporte bien sur grand écran

Coupures d'électricité, crise économique, malaise social, clivages politiques accrus, attentats... Face à l'ambiance générale quelque peu délétère, « L'Orient-Le Jour » se lance un défi : trouver une bonne nouvelle chaque lundi.

Yasmine Hamdan dans Only Lover left alive. © HanWay Films

Nadine Labaki, Yasmine Hamdan, Nasri Sayegh... En ce mois de février, le talent libanais déborde largement les frontières du pays, des réalisateurs étrangers étant venus chercher ces trois acteurs et/ou chanteurs et/ou réalisateurs pour leurs dernières productions.


Nadine Labaki est à l'affiche de Mea Culpa, un thriller d'action réalisé par le Français Fred Cavayé. Dans ce film en salle depuis le 19 février, la réalisatrice de Caramel (2007) et de Et maintenant, on va où (2011) joue la femme de Vincent Lindon, flic toulonnais qui perd tout, son boulot et sa vie de famille, après un accident de la route mortel. En septembre 2013, l'actrice et réalisatrice libanaise avait déjà été à l'affiche de Rock the Casbah, comédie dramatique franco-marocaine de Leila Marrakchi. Elle vient de finir le tournage d'un autre film français, La rançon de la gloire, de Xavier Beauvois, aux côtés de Roschdy Zem et Benoît Poelvoorde.

 

Bande annonce de Mea Culpa


Yasmine Hamdan, elle, apparaît dans le dernier film du réalisateur new-yorkais Jim Jarmusch, Only Lovers Left Alive. Elle y joue son propre rôle et interprète Hal, une chanson écrite pour l'occasion. « Je l'aime, a dit d'elle au  Monde le cinéaste mélomane lors d'un concert à Paris pour célébrer la sortie du film. Elle a écrit cette chanson pour le film. Cette fille est un cadeau. À nous et au monde. Je l'ai vue chanter à Marrackech. Exactement comme Adam dans le film, je suis resté scotché. Mais qui est cette minette, elle est juste incroyable ! » « Elle m'a donné un iPod rempli de ses musiques pop arabes préférées. Elle est mon professeur. Elle va m'apprendre. Je veux tout connaître », a encore avoué le réalisateur, ne cachant pas son admiration.

 

Hal, de Yasmine Hamdan

 


C'est lors d'un concert à Marrakech que Jim Jarmusch est tombé sous le charme de la chanteuse libanaise qui a fait ses débuts à Beyrouth avec Soapkills avant de s'installer à Paris en 2002. « La rencontre a eu lieu par hasard, raconte-t-elle à L'Orient-Le Jour. Il m'a entendue chanter dans un festival et il est venu me parler après la performance pour me dire qu'il avait une idée de scène pour moi.... Il a fallu que j'attende 2 ans pour qu'il termine l'écriture de son film et qu'il ait tous les financements en place, avant de savoir de quoi il s'agissait ! » Une fois reçus la scène et le scénario, Yasmine Hamdan suit son intuition. « J'ai senti qu'il fallait aller vers quelque chose de rock, underground, sonore, mais qu'il fallait aussi écrire une mélodie arabe assez riche et dark. J'avais envie d'un rythme ternaire, tribal, un peu transe. » La chanteuse s'entoure alors de Marc Codsi et ses guitares, elle enregistre des musiciens gnawa, des synthés en studio et travaille la superposition des sons.

 

Bande annonce de Only Lovers Left Alive.

 


Le tournage a lieu dans un café de la vieille ville de Tanger. Pour la chanteuse, ce fut un moment « magique ». « On a tourné toute la nuit, et entre les moments de tournage, je chantais des chansons de Abdel Wahhab, d'Asmahan, de Abdel Halim avec le public qui était d'ailleurs très sympathique. On a fait la fête ce soir-là, il y avait une sacrée ambiance et Jim ne nous a presque pas dirigés, il a voulu capturer le moment. La scène apparaît à la fin du film, lorsque les deux vampires (joués par Tilda Swinton et Tom Hiddleston) sont au bord du gouffre. Cette scène annonce un début d'espoir... »
Présenté en compétition officielle au Festival de Cannes 2013, Only Lovers Left Alive est sorti en France le 19 février, la sortie américaine est prévue pour avril.
Outre le film, l'actualité de Yasmine Hamdan est chargée. Concerts, festivals, sortie américaine de son dernier album, Ya nass, et collaborations artistiques sont au programme. « Ensuite, il faudra que je prenne un peu de temps pour réfléchir à mon prochain album », dit-elle.

 


Quant à Nasri Sayegh, amoureux des mots et des images, il sera sur les écrans français à partir du 26 février dans Je reviendrai comme un enfant, de Christian Merlhiot. C'est la deuxième fois que l'acteur libanais collabore avec le réalisateur français. « Ma première rencontre cinématographique avec Christian Merlhiot s'est faite autour d'un texte, Le Procès d'Oscar Wilde, un texte qui reprend mot pour mot l'intégralité du procès pour homosexualité intenté contre l'auteur du Portrait de Dorian Gray. Un texte tragique, émouvant, puissant qui a mené à une rêverie cinématographique », explique-t-il à L'Orient-Le Jour. « Par la seule force de sa présence, il parvient à faire exister cette scène vieille de plus d'un siècle », écrivait en 2010 une journaliste du Monde à propos de la performance de Nasri Sayegh.

 

La bande annonce de Le procès d'Oscar Wilde

 


Pour Je reviendrai comme un enfant, Nasri Sayegh s'est envolé pour l'Arctique canadien, à la découverte d'une communauté inuit. « Je reviendrai comme un enfant est parti d'une autre rencontre avec d'autres mots, ceux d'Iqallijuq, une femme inuit née vers 1905 dans l'Arctique canadien. En 1973, elle raconte à l'anthropologue Bernard Saladin d'Anglure ses souvenirs relatifs à sa conception et sa naissance, explique l'acteur. Un magnifique récit sur ses souvenirs d'avant la naissance, aussi surréel que cela puisse paraître. Un récit intra-utérin dans lequel elle souligne qu'elle était un garçon dans le ventre de sa mère et décrit comment au moment de sa naissance elle est devenue fille. Une transformation pour satisfaire la volonté de l'ancêtre dont elle allait porter le nom. En 2009, nous avons donc décidé de partir dans le Grand Nord canadien, à Igloolik, défier le cercle polaire et défier les frontières du genre. »

 

La bande annonce de Je reviendrai comme un enfant

 


Là, Nasri Sayegh rencontre les descendants d'Iqallijuq qui ont perpétré la mémoire de sa conception. « Ces rencontres sont de précieux catalyseurs de rêves, précise le jeune homme, qui a joué auparavant dans des films de Jocelyne Saab, Georges Hachem, Cyril Aris et dans la Web série libanaise Shankaboot. Sur place, j'ai très vite oublié que nous étions en tournage. Ce film est un vrai voyage, physique et mental, un voyage improbable d'où je peux dire que je suis réellement revenu comme un enfant. »

 

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