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À La Une - crise

Tourtchinov, président par intérim de l'Ukraine

Le président du Parlement Oleksandre Tourtchinov, un proche de Timochenko, élu chef d'Etat par intérim.

Le président par intérim de l'Ukraine, Olexandre Tourtchinov, un proche de l'opposante Ioulia Timochenko. Sergei Supinsky/AFP

L'Ukraine est entrée dimanche dans une nouvelle ère en se dotant d'un chef de l'Etat par intérim en remplacement de Viktor Ianoukovitch, destitué la veille et introuvable depuis.

Conformément à la Constitution, le président du Parlement Olexandre Tourtchinov, un proche de l'opposante Ioulia Timochenko, a été élu en matinée à une très large majorité chef d'Etat par intérim par les députés.
Les parlementaires se sont aussi mis d'accord pour former d'ici à mardi un gouvernement d'union nationale. Plusieurs figures de l'opposition sont déjà pressenties pour le mener, bien que Mme Timochenko ait fait savoir dès dimanche qu'elle n'y songeait pas, au lendemain de sa libération.

M. Ianoukovitch, qui avait refusé samedi de démissionner et dénoncé un "coup d'Etat", a entretemps été lâché par son propre parti, le Parti des régions. "L'Ukraine a été trahie, les Ukrainiens dressés les uns contre les autres", a dénoncé le parti dans un communiqué. Viktor Ianoukovitch est "responsable des événements tragiques" en Ukraine de la semaine, affirme-t-il.

On ignorait dimanche où se trouvait l'ex-président, qui aurait tenté en vain de fuir en Russie samedi en corrompant des gardes-frontières, selon M. Tourtchinov.

(Reportage : Les Ukrainiens découvrent, bouche bée, le train de vie luxueux de leur ex-président)


Des députés ont tapé du poing sur la table lors d'une session au Parlement dimanche pour exiger de savoir où il se trouve, sans obtenir de réponse dans l'immédiat. Pour l'heure, l'ex-président ne fait l'objet d'aucune poursuite officielle.


Semblant de normalité
Dimanche, le centre de Kiev, avait renoué avec un semblant de normalité.
Profitant du calme revenu, des dizaines de milliers de personnes, familles avec jeunes enfants, sympathisants émus ou simples curieux, se sont pressés au centre-ville dimanche pour observer de leurs propres yeux l'étrange décor de guérilla laissé par trois mois de crise aigüe.

Chargés de fleurs et armés d'appareils-photo, ils se recueillaient, inspectaient les imposantes barricades, les boucliers des défenseurs et les impacts de balles laissés par les violents affrontements de la semaine.
Selon un nouveau bilan donné dimanche par le ministère de la Santé, les violences ont fait 82 morts depuis mardi.

Dans le même temps, le siège du Parti communiste, allié du parti de Viktor Ianoukovitch au Parlement, a été saccagé par des manifestants et les inscriptions "Criminels", "assassins", "esclaves de Ianoukovitch" ont été taguées sur la façade du bâtiment.
Quelques 40 statues de Lénine ont aussi été déboulonnées ou vandalisées depuis le début de la semaine, principalement dans l'est du pays, selon les médias ukrainiens.
Des documents potentiellement explosifs détaillant un système de pots-de-vin organisé et une liste de journalistes à surveiller ont par ailleurs été découverts dans la résidence de M. Ianoukovitch en banlieue de Kiev.

Quant à Ioulia Timochenko, l'ex-égérie de la Révolution orange tout juste sortie de prison, elle a fait savoir qu'elle rencontrerait "très prochainement" la chancelière allemande Angela Merkel.
"Bienvenue dans la liberté", lui a lancé la chancelière, qui lui a également proposé à l'opposante ukrainienne de venir se soigner en Allemagne.

Menaces sur l'unité du pays ?
Si l'extrême tension des derniers jours est retombée, les inquiétudes concernant ce pays de 46 millions d'habitants restent très vives à l'étranger. Il apparaît en effet à la fois profondément divisé et au bord de la faillite financière.
"Le pouvoir (précédent) a conduit l'économie à la catastrophe. Il n'y a pas d'argent sur les comptes (publics) et vous voyez ce qui se passe avec la devise et le système bancaire", a déploré M. Tourtchinov dimanche.

(Portrait : Ioulia Timochenko, la dame de fer ukrainienne retrouve la liberté


Le sujet a été abordé lors de la réunion du G20 dimanche à Sydney. "Les Etats-Unis et d'autres pays sont prêts à aider l'Ukraine dans ses efforts de retour à la démocratie, à la stabilité et la croissance", a déclaré le secrétaire américain au Trésor, Jack Lew.

La communauté internationale a en outre clairement fait part de ses craintes que la crise n'ait encore creusé le fossé entre l'Est russophone et russophile, majoritaire, et l'Ouest nationaliste et ukrainophone.
Cette tendance a elle-même été aggravée par le bras de fer auquel se sont livrés ces derniers mois la Russie et l'Union européenne autour du sort de ce pays charnière, que les deux entités souhaitent attirer au maximum dans leur aire d'influence.

A Sébastopol, ville du sud de l'Ukraine qui héberge la flotte russe de la mer Noire, quelque 10.000 personnes se sont rassemblées dimanche pour dénoncer à l'appel de mouvements pro-russes "les fascistes (qui) ont pris le pouvoir à Kiev". "Le nouveau pouvoir veut priver les (Ukrainiens russophones) de leurs droits et de leur citoyenneté", affirmaient les organisateurs.

Plusieurs capitales ont insisté dimanche sur la nécessité de préserver l'intégrité du pays.
Mme Merkel et le président russe Vladimir Poutine sont tombés d'accord sur le fait que "l'Ukraine doit se doter rapidement d'un gouvernement en mesure d'agir et que l'intégrité territoriale doit être préservée", selon la chancellerie allemande.
Une partition de l'Ukraine ou le "retour de la violence" ne sont dans l'intérêt ni de l'Ukraine, ni de la Russie, ni de l'UE ou des Etats-Unis, a renchéri la maison Blanche.
Plus tôt dans la journée, le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, s'était montré plus direct, estimant qu'il "ne serait vraiment pas dans l'intérêt de la Russie" d'intervenir militairement en Ukraine.

 

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L'Ukraine est entrée dimanche dans une nouvelle ère en se dotant d'un chef de l'Etat par intérim en remplacement de Viktor Ianoukovitch, destitué la veille et introuvable depuis.Conformément à la Constitution, le président du Parlement Olexandre Tourtchinov, un proche de l'opposante Ioulia Timochenko, a été élu en matinée à une très large majorité chef d'Etat par intérim...

commentaires (6)

JE M'EXCUSE.. MAIS SON NOM EN ARABE, SI JE LE TRADUIS DU GREC, LANGUE SLAVE COMME LA SIENNE, CELA VEUT DIRE : KABISS...OV...

LA LIBRE EXPRESSION

12 h 02, le 25 février 2014

Tous les commentaires

Commentaires (6)

  • JE M'EXCUSE.. MAIS SON NOM EN ARABE, SI JE LE TRADUIS DU GREC, LANGUE SLAVE COMME LA SIENNE, CELA VEUT DIRE : KABISS...OV...

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 02, le 25 février 2014

  • Il était plus que temps !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    09 h 57, le 24 février 2014

  • APRÈS LES DÉBOIRES DE L'OURS, DANS SA TANIÈRE, IL EST À CRAINDRE QUE LE COUP UKRAINIEN SERAIT SUIVI PAR D'AUTRES... ENTRE AUTRE : TOUT À CÔTÉ !

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 59, le 23 février 2014

  • Voila le genre de complot derriere lequel se cachait des terroristes salafowahabires en Syrie et qui na pas marche , parce que les resistances aux forces lobbyists etaient sur le qui vive ..

    FRIK-A-FRAK

    13 h 34, le 23 février 2014

  • Ianoukovitch est out...mais Timochenko est tout aussi pourrie que lui. Hélas. Ce n'est pas parce que c'est une femme que c'est quelqu'un de bien.Thatcher était une femme,et c'était quelqu'un de mal.L'Ukraine mérite la paix civile et une nouvelle classe politique dégagée des oligarques voyous.

    GEDEON Christian

    12 h 44, le 23 février 2014

  • Enfin la résistance au feminin a gagné en Ukraine avec Ioulia Timochenko comme femme forte au pouvoir . A suivre .

    Sabbagha Antoine

    11 h 34, le 23 février 2014

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