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Moyen Orient et Monde - Ukraine

Sur le Maïdan à Kiev, la résistance au féminin

Une jeune manifestante joue du piano sur le Maïdan (place de l’Indépendance) à Kiev. Les Ukrainiennes prônent désormais une résistance pacifique et condamnent les violences qui accompagnent les protestations dans le pays. David Mdzinarishvili/Reuters

Après ses cours à l'université, Lioubov, 19 ans, va parler longuement avec les soldats juchés sur un camion qui assurent la protection du quartier gouvernemental à Kiev. La brune souriante et bavarde fait partie de la « sotnia féminine » (unité féminine) du Maïdan, haut lieu de la contestation dans le centre de Kiev occupé depuis fin novembre, qui prône « une résistance non violente » pour renverser le régime.
« Salut, ça va ? Vous n'avez pas froid aujourd'hui ? » lance-t-elle à l'adresse de deux militaires des forces de sécurité du ministère de l'Intérieur, composées principalement de jeunes appelés. Ils sont en première ligne face aux manifestants devant les redoutables Berkout, policiers antiémeute bien formés, physiquement et psychiquement, pour « aller au contact ». L'air morose, les soldats répondent d'abord par un « ça va » peu convaincant. Petit à petit, ils commencent à sourire et à converser avec cette étudiante en histoire charmeuse originaire de Lviv, fief nationaliste dans l'ouest de l'Ukraine, d'abord des événements du jour puis de leurs divergences idéologiques. Curieux, quatre autres soldats montent sur le même camion pour écouter Lioubov. Elle connaît certains d'entre eux par leur prénom, à force de revenir souvent sur cette même barricade rue Institutska où elle a écrit : « Nous voulons aussi rentrer à la maison. Le Maïdan vous aime. »
L'objectif de Lioubov est d'expliquer à ces soldats, qui ont vu pleuvoir sur eux des pavés et des cocktails Molotov, que la contestation n'a pas que ce visage agressif qu'elle condamne d'ailleurs. D'autres jeunes étudiantes vont faire comme elle sur d'autres barricades. « Soyez naturelles, parlez, demandez-leur comment ils s'appellent, d'où ils viennent, ne leur posez pas de questions compliquées, on n'est pas un tribunal », conseille-t-elle. Nastia Arseniouk, étudiante en sociologie, en est à son premier essai avec les soldats. Elle a participé depuis le début de la contestation à des manifestations, mais dit ne pas approuver les méthodes violentes de certains protestataires.
Kateryna Tchepoura, 27 ans, metteuse en scène en temps normal et maintenant responsable de la sotnia féminine, pense qu'en recourant à la violence, les manifestants perdront toujours face au pouvoir « qui a beaucoup plus de moyens ». Kateryna regrette la domination de la vision « machiste » sur le Maïdan d'où, selon elle, l'importance de la résistance au féminin. « S'il y avait eu plusieurs milliers de femmes en robe du soir le 19 janvier rue Grouchevski (devenue ce jour-là le théâtre de la guérilla urbaine), elles auraient franchi les cordons de police juste comme ça » pour occuper le siège du gouvernement ou le Parlement, assure-t-elle.
(Source : AFP)

Après ses cours à l'université, Lioubov, 19 ans, va parler longuement avec les soldats juchés sur un camion qui assurent la protection du quartier gouvernemental à Kiev. La brune souriante et bavarde fait partie de la « sotnia féminine » (unité féminine) du Maïdan, haut lieu de la contestation dans le centre de Kiev occupé depuis fin novembre, qui prône « une résistance non...

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