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Moyen Orient et Monde - Irak

Sadr dénonce un gouvernement dirigé par un « tyran »

Une vague d'attentats fait près de 50 tués.

« La politique est devenue une porte ouverte à l’injustice et la négligence, aux abus et à l’humiliation de la part d’un dictateur et d’un tyran qui contrôle les fonds pour les piller (...) les villes pour les attaquer et les communautés pour les diviser. » Handout/Office of Moqtada al-Sadr/Reuters

L'influent chef chiite Moqtada Sadr a qualifié hier le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki de « tyran » et appelé les Irakiens à se rendre aux urnes. M. Sadr, qui s'est adressé à la nation dans un discours télévisé, semble ainsi vouloir maintenir un rôle incontournable sur la scène politique irakienne malgré son retrait de la vie politique annoncé il y a deux jours.


Le courant de Moqtada Sadr compte actuellement 40 députés au Parlement (sur 325), dont le vice-président Qoussaï Abdel Wahab al-Souhail, et six ministres au gouvernement. Virulent critique du Premier ministre Nouri al-Maliki, lui-même de confession chiite, Moqtada Sadr, qui a acquis une notoriété par son combat contre les troupes américaines après l'invasion de 2003 et est considéré comme un faiseur de rois, a pris cette décision en pleine crise politique et sécuritaire et avant le scrutin législatif d'avril.

« La politique est devenue une porte ouverte à l'injustice et la négligence, aux abus et à l'humiliation de la part d'un dictateur et d'un tyran qui contrôle les fonds pour les piller (...) les villes pour les attaquer et les communautés pour les diviser », a affirmé hier le religieux en allusion à M. Maliki. Il a d'autre part appelé les électeurs à se mobiliser massivement pour les élections législatives : les Irakiens « doivent participer en masse à ces élections, pour que le gouvernement ne tombe pas aux mains de personnes malhonnêtes ». Répétant qu'il se retirait de son mouvement politique, il a néanmoins assuré qu'il « resterait (disponible) pour tout le monde – pas pour mes partisans seulement – car je me suis consacré à l'Irak et à l'islam ».


Parallèlement, quarante-neuf personnes sont mortes hier dans une vague d'attentats à la voiture piégée à Bagdad et Hilla, une ville à 100 km au sud de la capitale, rapportent des sources policières et médicales, preuve que les autorités irakiennes ne parviennent pas à ralentir le rythme des attaques meurtrières depuis un an, malgré des opérations d'envergure menées contre les groupes armés.

L'Irak, qui se prépare à des élections législatives en avril, connaît depuis début 2013 ses pires violences depuis les affrontements confessionnels de 2006-2007. Selon le gouvernement, plus de 1 000 personnes ont été tuées durant le seul mois de janvier. Depuis début février, les violences ont fait au moins 480 morts selon un décompte de l'AFP basé sur des sources médicales et de sécurité.

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