Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a affirmé hier que son parti avait « pavé la voie à la formation du gouvernement ». Dans un discours prononcé à l'occasion de la commémoration des dirigeants martyrs du parti chiite, Nasrallah a estimé que « chacun évalue différemment la formation du cabinet, car cela dépend de l'angle adopté ». « De notre côté, nous avons toujours clamé que nous soutenons l'État, le dialogue et le partenariat, a-t-il clamé. Nous n'avons jamais dit que nous refusons de participer à un gouvernement où prendrait part le courant du Futur ou un autre parti du 14 Mars. Ce qui a bloqué ou retardé pendant dix mois la naissance du gouvernement n'est pas la rotation ni la distribution des portefeuilles ministériels, mais bien le fait que le camp adverse revendiquait un gouvernement neutre et apolitique pour nous mettre à l'écart. »
Estimant que « le mouvement Amal et le Hezbollah ont permis l'exploit qui s'est réalisé par la naissance du cabinet Salam », Hassan Nasrallah a fait part de sa satisfaction sur ce plan. « Nous nous sommes rendu compte que nous étions forts, au Liban et dans la région, et que nous n'avons jamais été aussi forts durant les trois dernières années, a-t-il déclaré. Et comme l'échéance présidentielle approche et qu'elle était en danger, et qu'un gouvernement neutre ou de fait accompli aurait créé une crise dans le pays, nous avons accepté la formule des trois 8, quitte à ce que nous perdions un de nos ministres chiites. La partie adverse a alors accepté le gouvernement politique qu'elle refusait, et je ne m'en moque pas, bien au contraire. Beaucoup ont consenti des sacrifices, mais je me permets de dire que nous avons fait le plus de sacrifices, même au niveau de la distribution des portefeuilles où nous n'avons pas revendiqué de ministères. »
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Et d'ajouter : « Ce gouvernement n'est pas un gouvernement rassembleur car de nombreux partis y manquent. C'est un gouvernement consensuel, ou d'intérêt national, qui servira à diminuer la tension dans la rue et paver la voie au dialogue. Il est vrai que des personnalités provocatrices pour nous sont au sein du cabinet, mais quand on parle de partenariat, les priorités changent. » « Cela devrait nous pousser en tout cas à œuvrer pour l'élection d'un nouveau président et la formation d'un nouveau cabinet », a-t-il ajouté . Le secrétaire général du Hezb a en outre rappelé que « la Justice, la Défense, les Télécoms et l'Intérieur sont désormais aux mains de l'autre camp, qui devra assumer la responsabilité de la sécurité au pays sous la supervision de Michel Sleiman ». « N'ayez crainte, a-t-il aussi dit à ses partisans. Nous savons ce que nous faisons et nous en sommes bien conscients. C'est une période où nous devons nous supporter les uns les autres, mais personne ne pourra faire sortir Omar el-Atrache et d'autres criminels de prison. »
« Le terrorisme takfiriste »
Justifiant une nouvelle fois l'intervention du Hezbollah en Syrie, Hassan Nasrallah a rappelé que « le terrorisme takfiriste menace l'ensemble de la région », indiquant que « ces groupuscules terroristes comme Daech et le Front al-Nosra ont commencé à s'entretuer, ce qui est très révélateur ». Refusant la politique de neutralité une bonne fois pour toutes, le chef du parti a estimé que « deux hypothèses existent concernant les attentats terroristes au Liban ». Et d'expliquer : « Certains pensent que ces attentats n'auraient pas eu lieu si nous n'étions pas intervenus en Syrie. Nous pensons que cela n'a rien à voir avec notre participation aux combats syriens, et ce n'est pas un secret que le Liban fait partie des objectifs de ces groupuscules depuis longtemps. Et si nous devons croire que c'est notre intervention à Qousseir qui a fait en sorte que les attentats sont perpétrés chez nous, nous pouvons dire que la cause valait la peine. Car si ces forces terroristes avaient pu faire tomber Damas, les conséquences auraient été graves pour tous, et si elles avaient perdu, elles se seraient retirées vers le Liban aussi. C'est alors que les scènes macabres de Deir ez-Zor se seraient étendues sur l'ensemble du territoire syrien et jusqu'aux frontières libanaises. » « Qu'aurions-nous alors fait ? » s'est-il interrogé, indiquant que les chrétiens et les sunnites du courant du Futur auraient été les premiers à en souffrir.
« Où sont vos monastères, vos croix, vos religieuses et vos croyances, chrétiens ? Des courants comme le Futur ont-ils une place parmi ces groupes-là ? Cette bataille contre cet axe-là vaut la peine que nous consentions tous ces sacrifices. Nous resterons en Syrie et nous en sortirons victorieux », a-t-il poursuivi, ajoutant que « l'État et le gouvernement libanais précédent n'ont rien fait pour les 30 000 Libanais à Qousseir, à part la politique de distanciation ».
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Dans son discours, retransmis en direct sur la chaîne de télévision al-Manar, Hassan Nasrallah a par ailleurs tenu à rappeler les « dangers » que représente Israël dans la région. « Malheureusement, plus personne ne parle de l'ennemi israélien, a dit le chef du parti chiite. Chaque pays est occupé par ses propres problèmes et personne ne se soucie de l'État hébreu, et c'est précisément ce qu'ont toujours souhaité Américains et Israéliens qui veulent profiter de la situation dans les pays arabes pour liquider la cause palestinienne. Comme si la Palestine était sur une autre planète. » Refusant enfin les propos affirmant qu'Israël ne s'en prendrait jamais au Liban si la Résistance n'y était pas,
Nasrallah a salué les martyrs de l'armée libanaise « tombés pour la protection de la souveraineté du Liban ». « Nous attendons le jour où l'armée libanaise deviendra la seule force capable de défendre le Liban, et c'est là le vrai défi. Nous soutenons toutes les initiatives visant à renforcer cette armée », a-t-il conclu.
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commentaires (10)
Your YES is YES , et H.N ne dit rien qui ne soit bien etudie , on commence a ressentir les resultats de votre combat juste et victorieux , l'arrestation et la mise hors d'état de nuire de la vermine salafowahabite , vous y etes pour beaucoup aussi bien a Qouseyr que bientot dans le qalamoun , et vos combattants seront remercies pour l'eternite , la duree du temps que vivra le Liban . Que celui qui ne veut rien comprendre a votre combat se cogne la tete contre un mur ..And your NO IS NO !!!
FRIK-A-FRAK
20 h 52, le 17 février 2014