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À La Une - Syrie

Le sud de la Syrie frappé par un attentat meurtrier : plus de 30 morts

"Aucun progrès" dans les discussions à Genève.

"Allah est Grand" illuminé par une bande lumière dans un refuge pour rebelles à Deir Ezzor, dans l'est de la Syrie. Ahmad Aboud/AFP

Au moins 32 personnes ont été tuées vendredi dans un attentat à la voiture piégée devant une mosquée d'une localité tenue par les rebelles dans le sud de la Syrie, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Un enfant et dix combattants rebelles figurent parmi les 32 victimes tuées dans cette attaque à al-Yaouda dans la province de Deraa, a précisé l'OSDH, qui s'appuie sur un vaste réseau de militants et de sources médicales et militaires à travers le pays en guerre depuis près de trois ans.
Des militants ont accusé les forces du régime d'être derrière l'attentat, a ajouté l'OSDH, précisant que le bilan pouvait s'aggraver en raison du nombre important de blessés.

Dans le même temps à Alep (nord), des rebelles ont fait exploser des mines sous l'hôtel Carlton dans la Vieille ville, faisant au moins 5 morts et 18 blessés parmi les soldats qui y étaient positionnés. Les insurgés avaient "creusé plusieurs tunnels autour et sous l'hôtel (...) et les ont fait exploser ce matin à l'aide de mines", a rapporté l'OSDH.
L'hôtel Carlton, situé tout près de la citadelle historique de la métropole d'Alep, était l'un des établissements les plus chics de l'ex-capitale économique du pays avant qu'elle ne soit ravagée par les combats en 2012.

Après l'attaque, de violents combats ont opposé des soldats, soutenus par des miliciens pro-régime, et des rebelles, faisant des morts parmi les insurgés, selon l'OSDH qui n'était pas en mesure de donner de bilan dans l'immédiat.

Les rebelles ont déjà eu recours à cette tactique des tunnels creusés pour déposer des explosifs sous des bâtiments à Alep mais aussi dans la province de Damas.

Dans la province d'Alep, parallèlement aux combats entre insurgés et armée, l'autre guerre entre rebelles et jihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) continue de faire rage pour le contrôle de plusieurs territoires. Les rebelles sont parvenus à chasser l'EIIL de cinq localités de la province, dont celle de Hreitane, et étaient engagés dans de violents combats contre les membres de ce groupe qui se sont retranchés dans la région d'Azaz, selon l'OSDH.
L'EIIL a affirmé avoir "décapité au moins quatre" combattants rebelles lors des affrontements à Azaz. Juste avant de se retirer de Hreitane, les combattants de l'EIIL ont de plus exécuté 17 civils qui, selon l'OSDH, "sont des proches de combattants islamistes qui avaient été enlevés auparavant par le groupe".

Les rebelles avaient déjà réussi la semaine dernière à chasser l'EIIL, leur ex-allié dans la guerre contre le régime de Bachar el-Assad, de la province pétrolière de Deir Ezzor (est).

 

Impasse à Genève
Sur le plan diplomatique, les discussions séparées menées vendredi à Genève par le médiateur des Nations unies Lakhar Brahimi avec les représentants du gouvernement et de l'opposition syriens se sont achevées sans le moindre progrès. Plus que jamais les positions sont fondamentalement opposées, le seule note commune est le constat que l'impasse est totale.

"Malheureusement, cette discussion n'a accompli aucun progrès", a affirmé le vice-ministre syrien des Affaires étrangères Faisal Mokdad. Le porte-parole de la délégation de l'opposition, Louai Safi a tiré la même conclusion. "A ce jour les négociations sont dans l'impasse comme vous le savez tous", a-t-il dit aux journalistes.
L'un comme l'autre n'ont donné aucune indication quant à la suite des négociations et pour le moment le médiateur des Nations unies n'a pas programmé de s'adresser à la presse.

Le vice ministre a répété que pour le gouvernement la lutte contre "le terrorisme" demeure la priorité. "Ceux qui ne veulent pas combattre le terrorisme ne font définitivement pas partie du peuple syrien", a-t-il affirmé. "Ceux qui portent des armes contre leur peuple et leur gouvernement sont des terroristes", a-t-il dit.

"Nous n'avons pas de problème à discuter du terrorisme initié par le régime (...) mais sans une autorité gouvernementale de transition rien ne se passera", a répété pour sa part le représentant de l'opposition, rappelant que sa délégation a présenté jeudi un document écrit sur l'autorité gouvernementale de transition et ses missions. La délégation du gouvernement n'a même pas voulu le prendre.
"Comment pourrions-nous aujourd'hui parler d'arrêter la violence alors que le régime continue à pratiquer la violence contre les civils, nous aurions besoin d'une autre équipe, des patriotes qui pensent à la Syrie et non à la famille qui a le pouvoir", a affirmé M. Safi.
Il a rappelé que le document présenté prévoit le départ "de Syrie de tous les combattants étrangers", un objectif qui vise aussi bien les miliciens libanais du Hezbollah venus aider le régime, que les jihadistes étrangers que désormais l'opposition combat.

"Nous sommes dans une impasse, je ne sais pas si nous en sortirons ou pas", avait constaté jeudi soir un diplomate occidental sous couvert d'anonymat. "S'il ne parvient pas à un accord sur un agenda, je ne sais pas si Lakhdar Brahimi maintiendra une troisième session de discussions", avait il précisé.

Le médiateur des Nations unies voudrait tenir samedi une courte journée de pourparlers avant une pause où il ira rendre compte à l'ONU à New York.

Jeudi soir un responsable de l'opposition Bader Jamous, secrétaire général de la Coalition, s'est déclaré insatisfait après une rencontre avec les diplomates russes, à qui il a reproché de reprendre à son compte la priorité du régime, la lutte contre la violence et le terrorisme, rappelant que pour l'opposition le président syrien "est le premier terroriste".

Côté régime on évoque un éventuel compromis où l'opposition "sous pression" accepterait de parler du terrorisme et la délégation du gouvernement de parler de l'autorité gouvernementale de transition, point cardinal du plan de sortie politique du conflit adopté à Genève en 2012 par les grandes puissances.

 

 

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commentaires (5)

Dommage!! Try again!

Ali Farhat

17 h 54, le 14 février 2014

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Commentaires (5)

  • Dommage!! Try again!

    Ali Farhat

    17 h 54, le 14 février 2014

  • Et on s'en fout ! Car les Libanais Sains vont les regarder s'enliser au fur et à mesure, comme ils l'ont fait avec eux durant 4 longues et pénibles décennies !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    17 h 03, le 14 février 2014

  • ET TOUT SERA CLASSÉ SOUS LE TITRE DE TERRORISME !

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 11, le 14 février 2014

  • "Le "gouvernement?" syrien discutera de la création d'un organisme de transition souhaité par l'opposition si celle-ci s'engage à combattre le "terrorisme", a déclaré le vice-ministre russe Gatilov." ! Des "dirigeants!" eux-mêmes terroristes, qui veulent à présent "combattre" le terrorisme ! D'ailleurs, Monsieur Bader Jamous, secrétaire général de la Coalition, s'est déclaré insatisfait et l'a très bien dit quand il a précisé que l'aSSadiot bääSSyrien est le premier terroriste. Encore mille fois merci Monsieur Bader Jamous, secrétaire général de la Coalition pour votre franchise. De tout cœur, merci.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    12 h 51, le 14 février 2014

  • Un compromis sur un calendrier est important pour mettre fin à la guerre civile syrienne mais les belligérants sont à jour loin de ce but .

    Sabbagha Antoine

    12 h 45, le 14 février 2014

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