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« Baladiyyat », une initiative citoyenne pour réconcilier jeunes et travail municipal

En octobre 2013 était lancé « Baladiyyat » à l'USEK. À l'ordre du jour : des réflexions dont le souci prégnant est axé sur la participation des jeunes à l'action municipale. Zoom sur ce chantier quatre mois plus tard.

C'est à Mirna Abboud Mzawak que l'on doit cette idée ingénieuse. Chef du département des sciences sociales à l'USEK, elle voit au quotidien des compétences brillantes se dévoiler chez les étudiants. « Mon objectif est de donner aux jeunes universitaires la chance de mettre en avant leurs expertises en les investissant dans l'action municipale. Notre université compte 7 000 étudiants, soit 7 000 cerveaux qui pourraient largement rendre service à leur communauté grâce à leurs travaux de recherche qui viendraient au secours des municipalités », confie le Dr Mzawak.
La première porte sur la mise en relation de trois pôles : les pouvoirs locaux en tant que base de toute société, l'université (l'USEK) et les ONG. « À l'heure actuelle, nos partenaires, ambassades, organismes internationaux et ONG locales sont : l'ambassade d'Italie et la Coopération italienne, l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco), Moubadarat, arcenciel, l'Association des guides du Liban, l'association OFRA, Fair Trade Lebanon et Kunhadi », précise l'initiatrice du projet. Des municipalités du Kesrouan-Ftouh et de Jbeil sont impliquées dans ce projet en raison de leur proximité géographique avec le campus de l'USEK. « Mais rien ne nous empêchera d'élargir notre action pour atteindre d'autres régions, comme Beyrouth et le Metn », poursuit-elle. Reste à ajouter que le partenariat entre ces trois instances s'étend sur deux années renouvelables.

Des projets pilotes et beaucoup d'espoir
Baladiyyat a en ligne de mire l'échéance de deux ans, stipulée par les conventions signées avec les municipalités et les ONG, pour réussir son pari : intégrer les jeunes dans le travail communautaire. Mais il s'agira de trouver un remède à l'indifférence des jeunes, de plus en plus démissionnaires. Les raisons de cette attitude ? « Ils méconnaissent la portée et les limites de l'action et de la loi municipales. Qui plus est, les municipalités ne valorisent pas assez les jeunes en leur assignant des fonctions à remplir. S'ensuit une crise de citoyenneté chez nos jeunes, taraudés par l'interrogation : suis-je concerné ? » souligne, consternée, le Dr Mzawak.
Pour remédier à ce fléau, une large palette de projets s'impose. À cet égard, l'intégration de la dimension santé communautaire dans les dispensaires municipaux, la réhabilitation du patrimoine culturel libanais et l'intégration de la dimension « agriculture durable et protection de l'environnement » dans les municipalités sont les trois axes de cette stratégie. Pour ce faire, les étudiants de toutes les facultés de l'USEK, notamment ceux issus des facultés de médecine, de nutrition, d'agronomie, de psychologie, des sciences sociales, des sciences infirmières, des beaux-arts, retrousseront les manches pour se mettre au travail. « Dans la pratique, nous ouvrirons des cours de formation générale permettant aux jeunes que cela intéresse d'assurer des heures de bénévolat incluses dans leur cursus universitaire et de proposer aux différentes municipalités des projets selon leurs besoins, quitte à ce qu'on leur accorde des attestations de participation en fin de semestre », promet le Dr Mzawak.
Salma Chalabi, doctorante en anthropologie, étudiante au master en paix et développement à l'USEK et membre de l'équipe qui a réalisé des enquêtes avec le Dr Mirna auprès des municipalités, trouve que le lien est étroit entre développement durable et action municipale. « Le niveau de vie dans les villes s'améliorera à fur et à mesure que les projets de Baladiyyat prendront forme en se concrétisant », estime-t-elle. Nada Daou, master en paix et développement dans la même université, assure que la roue de l'économie, de l'agriculture et du secteur sanitaire sera activée grâce à une telle initiative. À l'horizon se profile un paysage bigarré, chargé de projets et de cercles de réflexion, à l'instar de l'agora de l'action municipale regroupant des personnes de renom comme l'ancien ministre de l'Intérieur Ziyad Baroud, qui plaidera pour la décentralisation. D'ici là, croisons les doigts et misons sur la volonté du changement et de l'innovation chez nos jeunes !

C'est à Mirna Abboud Mzawak que l'on doit cette idée ingénieuse. Chef du département des sciences sociales à l'USEK, elle voit au quotidien des compétences brillantes se dévoiler chez les étudiants. « Mon objectif est de donner aux jeunes universitaires la chance de mettre en avant leurs expertises en les investissant dans l'action municipale. Notre université compte 7 000 étudiants,...

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